Même
chose dans le dossier de
la fermeture de l'usine de Crocs à Saint-Malo. Le
Devoir du 23 avril rapportait que le député néo-démocrate
Thomas Mulcair dénonce l'absence d'intervention du ministre
fédéral du Travail. « Ça prend une intervention. Le
gouvernement doit aussi jouer un rôle dans l'économie ». La
députée bloquiste Christiane Gagnon déclare de son côté que
« Le gouvernement doit cesser d'être passif et s'engager dès
maintenant à prendre de telles mesures pour éviter que des
choses semblables ne se reproduisent », même si encore une
fois le gouvernement ne peut rien faire pour empêcher des
transformations économiques inévitables, à part les retarder
par de coûteuses subventions. Des milliers d'emplois sont
pourtant perdus (et créés) dans de nombreuses petites
entreprises tous les jours, ce qui est tout à fait normal et
ne fait réagir personne. Mais les politiciens ne font ces
déclarations qu'en rapport avec des événements qui touchent
suffisamment de gens de manière concentrée pour que ce soit
politiquement rentable d'intervenir.
Des politiciens
populistes, qui n'ont pas encore fait d'alliances avec des
groupes précis, apparaissent bien de temps en temps pour
remettre en question cet ordre des choses et prétendre
défendre « le monde ordinaire » plutôt que les groupes de
pression les plus influents alliés des « vieux partis ».
Mais ils se rendent vite compte qu'il est difficile de
marquer des points en politique si on ne joue pas ce jeu.
Dans leur discours, le « monde ordinaire » se transmue
d'ailleurs rapidement en des groupes sociaux avec des
intérêts spécifiques que l'on peut cibler plus facilement et
à qui l'on peut promettre des programmes et privilèges
distincts, les familles avec enfants par exemple.
La démocratie est un système collectiviste, fondé sur la
manipulation démagogique des masses, qui mène depuis plus
d'un siècle à toujours plus d'interventionnisme étatique.
C'est un système qui mine graduellement la liberté
individuelle, au lieu de le faire tout d'un coup comme les
tyrannies autoritaires. Dans une société libertarienne, les
droits et la propriété des uns et des autres ne seraient pas
sujets à un tel marchandage constant.
Pour changer les choses,
il faut d'abord cesser de se laisser manipuler, décrocher du
cirque politique et médiatique et arrêter de percevoir le
monde comme étant en constant état de crise et nécessitant
l'intervention de l'État. Beaucoup de gens sont pessimistes
et découragés par rapport à l'avenir de leur société et du
monde parce qu'ils se laissent influencer par ce discours
hystérique. La réalité devient bien plus rationnelle
lorsqu'on cesse par exemple d'absorber passivement la
propagande étatiste de masse que sont les nouvelles à la
télé et qu'on prend le contrôle de sa consommation
d'information en choisissant des sources plus nuancées et
pertinentes sur Internet.
En deuxième lieu, il faut
cesser de se faire des illusions sur la démocratie. La
liberté et l'imposition de la volonté de la majorité sont
des notions antinomiques. Sauf dans des situations rares et
exceptionnelles, il est peu probable qu'on fasse avancer la
liberté en jouant le jeu démocratique. Ce système ne se
maintient en place que parce qu'il s'appuie sur une
légitimité populaire. Un pas essentiel vers la libération,
quelle que soit la stratégie utilisée, est de lui refuser
cette légitimité.
Ne plus succomber à la
manipulation, ne plus adorer de fausses idoles, contrôler sa
consommation d'information, réfléchir de façon critique et
autonome, et en conséquence de tout cela, améliorer son
hygiène mentale: voilà ce qu'il faut faire avant de penser
pouvoir changer toute la société.
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