Montréal, 15 mai 2008 • No 256

 

COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER

 

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DAVID SUZUKI AND BIG GOVERNMENTS

 
 

          In response to David MacRae's article on Suzuki and global warming I would suggest that Dr. Suzuki's motivation for his stance on global warming is a belief in "Big Government" control of everything. Some may call it Socialism or even Communism but I believe those terms are simply euphemisms invented by big government elitists to make peasants believe that they own something.

          It is a belief held by certain people that they alone are smart enough to know what is best for all of mankind and whatever they do is OK because their intention is to protect the common good; even if it means lying through their teeth. I'm not suggesting they are bad people but they are supremely arrogant.

          From this point of view it is easy to tie together the previous attempts at fear-mongering: the population bomb, the ozone layer, stripping the rainforest, killing the whales, displacing the snowy owl, and who can forget acid rain? The goal of all of these lies was to increase the control of big government on all aspects of human life.

          It needs to be noticed that governments do not produce prosperity. People who have to freedom to work and innovate and prosper for their own account are the root cause of increased living standards. Misguided bureaucrats that have never produced anything can only waste resources and inhibit progress.

          Thank you for your article Mr MacRae, I will recomend it to all.

John Gosson
Oshawa, Ontario
 

 

MUSELÉ PAR LES MÉDIAS AU 21E SIÈCLE

          Les citoyens qui souhaitent s’exprimer via les médias d’information se font museler s’ils ne commettent pas d’actes de violence ou de détresse extrême pour se faire entendre! En effet, la liberté d’expression n’est qu’illusoire en 2008 ici même au Canada. Pour qu’une personne puisse exprimer une opinion ou tenter de faire valoir ses idées dans un média d’information traditionnel, elle devra s’armer de patience, combattre l’indifférence, subir le mépris et finalement soit abandonner, soit accumuler suffisamment d’argent pour se payer un espace publicitaire, soit pire encore, forcer la main de ces mêmes médias en commettant un acte de désespoir ou de violence tel que suggéré par de nombreux journalistes eux-mêmes. Descendez dans la rue, manifestez lors d’événements publics.

          Les exemples n’en finissent plus de foisonner. Les injustices sociales qui sont vécues par des gens ordinaires qui ne trouvent pas d’écoute sont à l’origine de nombreux déraillements. On n'a qu’à penser à ce pauvre homme désespéré qui grimpe au sommet d’un pont, cette femme médecin qui cesse de payer ses impôts pour se faire remarquer. Nous vivons dans un monde dans lequel une poignée de journalistes décident pour tout le monde quel sera le menu du jour. Si on fait abstraction de ceux qui nous transmettent des données statistiques, financières, météorologiques ou qui nous donnent les résultats sportifs ou bien nous informent de leurs opinions sur des évènements culturels et de divertissements variés, il n’en reste plus beaucoup pour informer le public sur les courants de pensée émergents. Tout le troupeau doit passer dans l’enclos et aucune tête ne peut s’élever au-dessus du troupeau.

          Le journalisme d’aujourd’hui est majoritairement déterminé par le niveau de violence ou le caractère pathétique d’un événement. Dans les faits, on peut constater cette dimension au quotidien. Plus c’est violent, plus c’est pathétique, plus ce sera couvert et plus longtemps durera la couverture médiatique. On n'a qu’à penser à ces jeunes désespérés, malades, qui tirent avec leurs armes à feu sur d’autres jeunes innocents à l’université ou au collège. On aura parlé d’eux et de leurs horribles gestes dans tous les médias pendant des semaines et cela à longueur de journée et sur toutes les chaînes de radio et télévision. On aura montré à répétition les images en direct d’atrocités, de vulgarité ou de violence gratuite – rappelons-nous les scènes de bagarre au hockey junior qui ont tourné à répétition pendant de trop nombreuses journées.

          Les journaux télévisés du monde entier sont tellement truffés de nouvelles négatives, violentes et pathétiques que la majorité d’entres eux terminent leur édition par cette phrase qui fait le tour de la planète dans toutes les langues: « Et maintenant sur une note plus joyeuse… » On pourra se faire raconter que le gorille du zoo de Vancouver est malheureux depuis qu’on a introduit un autre mâle dans son enclos pour courtiser sa femelle…

          Lorsque vous ne rentrez pas dans le moule, et que vous voulez vous exprimer sur la place publique, attendez-vous à frapper un mur en béton armé ou bien on vous donnera l’équivalent d’un lumignon.

Michel Bégin
 

 

PLACEMENT DE PRODUITS: PAS TOUS CONTRE LE PROFIT

 
 

          Wow... On m'a envoyé votre article parce qu'on me disait que vous parliez de placement de produits. J'ai frappé un mur quand je suis tombé sur cet extrait: « Alors pourquoi les intellos en ont-ils tant contre le placement de produits? Une petite recherche me porte à croire qu’ils en ont tout simplement contre le profit. Ils en ont contre le profit que des entreprises font "sur le dos" d’oeuvres de fiction. C’est comme si dans le domaine de la culture, il ne fallait surtout pas qu’un profit soit fait. Le profit salirait l’oeuvre.»

          Quoi!? C'est ça votre argumentation? Je vous écris parce que je tiens à vous dire comment les gens comme moi, même si je ne me considère pas un intello, peuvent être contre les placements de produits. Vos cinq conseils sont à la hauteur de votre argumentation. Le numéro 1, « Get a life » ne veut rien dire de plus que « Allez vous faire voir »; c'est pas de l'argumentation pour une cenne ça.

          Mais la partie qui dit que les intellos en ont contre le profit, ça c'est complètement aberrant. Ça démontre très bien votre champ de pensée, et à entendre ça on ne peut être surpris de voir que vous défendez le placement de produit. Les intellos n'en ont pas contre le profit, peut-être simplement parce que leur pensé n'est pas en termes de pour ou contre le profit. Votre argumentation me fait penser à l'Église qui réduisait tout au bien et au mal, en terme de divins, et qui condamnait pour hérétiques les scientifiques qui critiquaient ses dogmes parce qu'ils voyaient les choses autrement. Sachez que ce n'est pas tout le monde qui ne pense qu'au profit. Certains voient autrement.

          Pour en venir à mes points, je dirais simplement que quand je vais au cinéma, j'y vais pour voir une histoire, pas des marques de produits volontairement tournées vers la caméra. À chaque marque tournée vers moi, j'y voit quelqu'un qui me prend pour un cave parce que la marque est placée (placement de produit n'est-ce pas...) volontairement pour que je la voie et que je veuille acheter le produit! (Sans cet ultime but, les produits ne seraient pas tournés vers nous n'est-ce pas?) À chaque fois je suis insulté de cette intrusion non désirée dans la trame du film, intrusion qui n'apporte rien au film, soit dit en passant. Pour ceux qui comme moi ne pensent pas qu'au profit, on a des fois envie de voir une oeuvre cinématographique pour son contenu bien travaillé, un contenu dans sa pureté d'origine, qui nous apporte des éléments bien plus profonds que des marques de produits. Vous semblez ne pas comprendre que le contenu d'un film est changé à chacun de ces placements (sinon le placement serait inutile n'est-ce pas?).

          Mon expérience dans le domaine du cinéma et de la conception d'image m'a appris que la composition d'image est importante dans la façon dont le récit est raconté. On est probablement d'accords là-dessus. Quand on compose une image, on joue avec le ton des couleurs, le focus, la grosseur des objets qui apparaissent dans le plan; en gros on s’arrange pour que les éléments importants soient vus en premier. Le problème avec le placement de produit, c’est que quand les compagnies payent un million pour y insérer une canette de Pepsi, elles ne veulent certainement pas qu’elle se retrouve dans une zone floue. Sauf que vient le problème de l’intégration du produit dans l’image. On s’entend que le produit intégré ne sera pas inséré dans une zone déjà existante qui sert au développement du récit. On va donc créer cette zone dans l’image. Quitte à prolonger un plan de quelques secondes. Déjà là, il est trop tard, le film s’en retrouve modifié à jamais. Il en perd une qualité artistique importante. Mais voilà qu’on se tape 20 minutes du film, en mettant les yeux ici et là dans les zones clés qui aident à raconter l’histoire efficacement. Et Boum!! En plein milieu d’une scène, on a une zone importante de l’image qui ne nous raconte plus rien. Elle nous vend un produit. Parlez-moi d’un tueur de rythme! Il est là en gros plan, le produit qui vient nous distraire de la trame principale. Nos yeux, qui depuis le début du film s’étaient posés sur des éléments importants comportant entre eux une suite logique qui racontent une histoire, viennent de tomber sur un briseur de rythme dont le contenu n’a absolument rien à voir avec la suite logique de l’histoire.

          C’est comme ça qu’on décroche de l’histoire. Une manière plus efficace c’est quand l’action du film est simplement interrompue pour que le personnage principal nous présente un produit. Vingt minutes de films suivit de cinq secondes consacrées directement au produit. Vous savez, les pauses pub qu’on voit à la télé qui nous permettent d’aller au pot? Bien parfois au cinéma, j’ai l’impression d’en avoir, mais j’ai jamais assez de temps pour une pause pipi.

          Les gens qui le critiquent donc, ces soi-disant intellectuels, en ont marre de ce faire harceler dans la vie de tous les jours par ces produits. 4000 publicité par jours, y compris les marques de tous les produits qu'on croise... Si vous êtes capable d'en prendre, alors tant mieux pour vous, vous n'êtes visiblement pas un intellectuel. Moi j'en ai marre qu'on ne me parle que de produits. Le monde est fait de bien meilleures choses et j'aimerais bien que les programmes télévisés et que tout le reste, même les murs de ma station de métro, ne soient plus altérés par des marques de produits.

          C'est pas grave si vous ne comprenez pas le mauvais côté des placements de produits, cependant soyez gentil et ne nous réduisez pas qu'à de simples bougres qui sont contre le profit. Ça c'est une simple projection de vos intérêts sur une question qui va bien au-delà du profit...

À +
Sam J.
 

Réponse de Gilles Guénette

Bonjour M. J.,

          Je comprends votre point de vue. La vie n’est effectivement pas toute noire ou toute blanche. Elle comporte des zones de gris. Mais dans cet article, je ne défends pas le placement de produits comme vous le prétendez. Je n’ai pas d’actions dans des compagnies qui pratiquent la chose. Je dis juste que je m’en fous. Que ce n’est pas grave si on voit apparaître une bouteille de bière ou un logo de voiture dans le cadre. Et que je ne comprends pas comment on peut décrocher d’une histoire juste parce qu’on les aperçoit.

          Vous dites « quand je vais au cinéma, j'y vais pour voir une histoire, pas des marques de produits volontairement tournée vers la caméra ». Les produits font partie de l’histoire. Comme ils font partie de la vie – ouvrez votre frigo, vous allez en voir plein. À moins d’aller voir un film d’époque – où vous en conviendrez, on ne s’attendrait pas à voir des produits –, en quoi est-ce que la vue d’un produit dans une histoire contemporaine qui se passe à Montréal, New York ou Paris peut-elle déranger? Je ne comprends pas. Je ne vois pas là de sacrilège – pour reprendre votre allusion à l’Église.

          Si dans un film de Binamé (tourné sur le Plateau, bien entendu!), vous voyez une scène dans laquelle une fille se rend dans un bar de quartier pour rencontrer des gens et qu’elle s’adonne à boire une Boréale rousse avec un gars accoudé au bar, allez-vous décrocher? Allez-vous en vouloir au réalisateur qui pour boucler son budget – et vous permettre de voir son film – a fait affaire avec une entreprise québécoise? J’ai tendance à penser, comme je l’expliquais dans l’article, qu’on est beaucoup plus prompt à dénoncer les produits « étrangers » que « les nôtres ».

          On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Les films et les téléséries coûtent cher, il n’y a pas suffisamment d’argent pour les financer. Le placement de produits, c’est peut-être un mal pour un bien?

          Pour ce qui est de ce chiffre qui circule dans les médias comme quoi l’homme moyen verrait 4000 publicités par jour, je n’y crois pas. Il est peut-être en contact avec 4000, mais les voit-il? Pas certain. Quand je lis ma Presse le matin, je ne vois pas toutes les pubs qui s'y trouvent. Seulement celles qui m’horripilent – la plupart du temps, ce sont des publicités sociétales signées « Gouvernement du Québec » ;-)

Au plaisir,

G. G.
 

 

INUTILES, LES LOIS ANTITABAC

 
 

          J'ai récemment lu l'article sur les dessous de la politique anti-tabac par Paul Beaudry (QL, no 162) que j'ai trouvé excellent et évidemment de plus en plus d'actualité.

          Le 31 mai prochain, il sera interdit d'avoir en affichage n'importe quel élément touchant de près ou de loin aux produits du tabac. Cette loi, comme vous l'avez si bien expliqué dans votre article, est une limitation de la liberté des fumeurs de voir les produits qu'ils veulent et des compagnies de tabac d'afficher leurs produits librement. Toutefois, les plus touchés par cette loi seront, encore une fois, les détaillants qui subiront de nouveau les législations incohérentes des gouvernements. En fait, lorsqu'on sait qu'un détaillant recevait jusqu'à 5000 $ par années (ce chiffre varie d'un commerce à un autre) des compagnies de tabac, on peut facilement en conclure qu'il s'agira d'une baisse de revenus (encore) pour les détaillants du Québec (les compagnies ne paieront plus si elles ne peuvent afficher leurs produits).

          Les gouvernements se défendront en disant que d'autres compagnies paieront pour avoir cet espace. Or, lorsqu'on estime les offres que certains gros détaillants ont déjà reçues, on voit que seulement deux industries pourraient payer pour afficher leurs produits sur l'espace autrefois occupé par les compagnies de cigarettes. Premièrement, l'industrie des boissons alcoolisées pourrait offrir aux détaillants un certain montant – moindre que celui des compagnies de cigarettes. On est en droit d'affirmer que ce ne sera qu'un transfert d'affichage d'un point à un autre, donc aucune hausse de revenu réelle pour le détaillant. La deuxième industrie qui entrevoit la possibilité d'acheter cet espace est celle du jeu (Loto-Québec), financée par l'État, par la population, donc par les détaillants eux-mêmes.

          Je dois vous dire qu'en tant qu'ancien employé de l'industrie du tabac, le véritable fléau de l'interventionnisme de l'État dans le domaine du tabac est la contrebande de cigarettes toujours en croissance. Dans les autres provinces qui sont passé en mode « dark market », la diminution habituelle et constante de 2% des fumeurs par année est demeurée inchangée ce qui prouve de nouveau que les lois antitabac n'ont absolument aucune utilité.

Salutations,
David-J Marceau
 

 

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