Les exportations baissent, le panier de la
ménagère est de plus en plus coûteux, la compétitivité des
entreprises est en diminution et l’inflation menace sans que l'on
sache très bien la mesurer.
Dans ce triste spectacle, le rêve du pouvoir est d'inventer de
nouveaux « dispositifs »: ce terme est détestable, car il désigne de
nouvelles lois s'ajoutant à la pyramide ingérable des lois
précédentes.
On néglige de remarquer que dans l’inondation de lois qui depuis un
an furent votées par les princes, il y en a environ 60% qui ne sont
pas applicables car les décrets-lois et circulaires ne sont pas
sortis et ne sortiront peut-être jamais.
Il faudrait également bien préciser qu’un des aspects du drame
national est que justement une loi ne soit pas applicable sans
décrets-lois et circulaires: cela veut bien dire que l'architecture
des lois est tellement complexe qu'un texte ne peut jamais être
complet en lui-même et applicable sur le champ, comme cela devrait
être.
Dans cette situation délétère, le pouvoir invoque à satiété la
situation internationale qui, certes, n'est pas brillante, non
seulement à cause de la crise financière, mais aussi à cause d'un
ralentissement de la croissance dans le monde entier.
Mais également, pour se justifier, il a répandu la légende de
l’absence supposée de marge de manoeuvre et la presse aux ordres
répète en boucle cet énorme mensonge: il est, en fait, soigneusement
entretenu par ceux qui, au sommet de l’Etat, ne veulent surtout pas
réaliser la rupture nécessaire et possible avec le socialisme.
En fait, la marge de manoeuvre du pouvoir existe et, si elle était
immense il y a un an après l’élection présidentielle, elle est
encore intacte. En effet, elle se mesure très exactement au degré de
socialisation de la société française. Celle-ci, sans être
complètement communiste, est largement socialisée, probablement, à
hauteur de 65% du PIB.
Dans une telle situation, toute rupture avec l'étatisme, à condition
d'être immédiate dans ses effets et massive dans ses résultats,
libèrerait les forces productives; les acteurs économiques privés
relèveraient la tête et recommenceraient à investir et à
entreprendre; la spirale de la création de richesse permettrait de
continuer la rupture sans s’arrêter remédiant ainsi à toutes les
calamités: retraites, santé, éducation, chômage, etc.
L'exemple de certains pays qui se sont libérés,
même imparfaitement, du socialisme montre l'extraordinaire effet de
levier qui se produit grâce à la libération même partielle: voir les
régions côtières de la Chine, bien d’autres pays asiatiques et la
Nouvelle-Zélande.
La rupture doit être immédiate; cela signifie que le « pouvoir
libérateur » ne doit pas se perdre dans les méandres des lois, des
décrets d'application, des circulaires et des contentieux. Ses
décisions doivent être applicables sans délais et sans recours.
Elle doit être massive: se contenter de diminuer des dépenses et des
impôts est contre-productif, car la population ne voit rien venir.
Il faut supprimer totalement telles ou telles dépenses, en
commençant par les plus inutiles, les plus ridicules, disons-le, les
plus idiotes.
Parallèlement il est nécessaire de supprimer complètement tel et tel
impôt, car l’effet psychologique s’ajoutera à l’effet mécanique:
tous les impôts sont meurtriers par essence et il n’est pas
difficile de choisir ceux dont la suppression totale peut avoir le
plus grand impact sur la prospérité générale.
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