La diversité du marché n’inclut cependant pas le
droit de de forcer les autres à supporter ou financer ses
propres préférences. Sur le marché, on est libre de conclure des
échanges, mais pas de forcer autrui à échanger.
Ce n’est pas la diversité du marché qu’illustrent les
universités canadiennes qui adoptent des toilettes « désexisées » pour ne pas gêner les transsexuels, respectent les fêtes
zoroastriennes célébrées par une minuscule minorité, et offrent
des sanitaires pour que les musulmans se lavent les pieds avant
la prière (National Post, 30 août 2008). Car cette sorte
de diversité est financée par les contribuables et imposée à
ceux qui ne l’apprécient pas. Les commissions des « droits de la
personne » contribuent à cette infamie. Au Québec, par exemple,
la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (c’est
vraiment son nom!) interdit aux bars gay de refuser les femmes!
« Anciennement, déclare le professeur Alan Kors, l’un des
principaux adversaires de la rectitude politique aux États-Unis,
c’est en Californie que l’on découvrait les voies de l’avenir;
aujourd’hui, on regarde du côté du Canada. » Gardons quand même
à l’esprit que, dans le domaine de la diversité coercitive, le
Canada fait partie d’un mouvement général, parfois en pire,
parfois en moins déraisonnable.
Il est frappant de constater que, dans tous les pays
occidentaux, les minorités favorisées se ressemblent, et de même
celles qui souffrent de discrimination officielle. Puzzle:
pourquoi certaines minorités – les extrémistes religieux, les
Autochtones, les compagnies bien établies, les homosexuels, les
vieux et les malades, les environnementalistes – se
trouvent-elles pratiquement toujours du côté des favoris de
l’État, alors que d’autres – les rednecks et assimilés,
les propriétaires d’armes, les fumeurs, les consommateurs de
drogue, les entrepreneurs non conventionnels – sont constamment
victimes de la discrimination des lois, des règlements et des
subventions? Pour résoudre cette énigme, il faut d’abord
comprendre la logique de l’institution qu’est l’État.
Comme
toute institution, l’État n’est pas une roulette russe qui
produit n’importe quel résultat, pas plus que le serviteur
fidèle de quelque majorité définie de quelque manière. L’État
fait ce qu’il fait parce que les acteurs en son sein –
politiciens, bureaucrates et autres individus qui en bénéficient
et exercent une influence sur lui – y trouvent leur intérêt.
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