AIG, Fannie et Freddie passent également sous le
contrôle gouvernemental. En d'autres mots, Washington nationalise
ces entreprises le temps de les remettre sur rails. Or, pourquoi le
gouvernement serait-il plus apte que le marché à effectuer ce
boulot? Les investisseurs vont-ils se remettre à acheter ces titres
sous le prétexte que le gouvernement est prêt à saigner les
contribuables pour les garder à flot? Ces entreprises se sont
retrouvées au bord du gouffre malgré les avantages qu'elles avaient
sur la concurrence, soit de meilleurs prix et des taux d'intérêt
plus bas découlant de la garantie implicite du gouvernement de venir
à leur rescousse en cas de problème. Le gouvernement aurait dû les
laisser mourir plutôt que de les nationaliser. Cela démontre, une
fois de plus, qu'une intervention gouvernementale en invite une
autre.
Le
secrétaire au Trésor, Henry Paulson, et le président de la Fed, Ben Bernanke,
ont finalement réussi à convaincre le Congrès d'accepter un
plan de 700 milliards $ pour acheter notamment ces titres associés aux
hypothèques « subprimes » ayant une valeur incertaine. On fait donc
passer le risque et la responsabilité des mains de ceux qui ont pris
de mauvaises décisions à celles de l'ensemble des contribuables.
Les coûts pour les contribuables américains ne s'arrêtent pas là. En
effet, la FDIC, ou société d'assurance dépôt, une autre créature de
l'État créée durant la Grande Dépression, en a déjà plein les bras.
Elle demande l'aide financière du Congrès, car
elle prévoit des difficultés à rembourser les épargnants qui
cognent à sa porte (sur le même sujet on peut également lire et
entendre les propos de
Nouriel Roubini). Dédommager les épargnants de
la seule banque Indymac devrait lui coûter quelque 9 milliards
$. Cet organisme tente pourtant dans les médias de rassurer les
épargnants que leur argent est en sécurité, ce qui constitue une
véritable supercherie, car elle n'a jamais eu la capacité de
garantir ces dépôts et ne l'aura jamais. La seule garantie est que
le gouvernement va imposer les contribuables et utiliser sa planche
à billets pour les rembourser. La situation est similaire
au Canada,
en Europe et dans plusieurs autres pays.
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