Le 7 février 2007, Sarkozy, qui était seulement candidat à
l'élection présidentielle, avait déclaré à Toulon: « il faut
s'attaquer aux patrons voyous qui restent impunis » et il avait
fustigé « les parachutes en or pour celui qui échouent » dénonçant
aussi les stock-options réservés à quelques-uns et il avait martelé:
« Ça ne peut plus durer ». Depuis lors, suite à la crise, il a de
nouveau attaqué ceux qu'il appelle les patrons voyous.
N’est-ce pas en fait une attaque en forme de boomerang? Il est
surprenant que l'on entende si souvent parler des patrons voyous
alors que l'on n’entend jamais parler des ministres voyous, des
députés voyous, des maires voyous. Or, il n'y aucune raison qu'il y
ait moins de voyous parmi le personnel politique que parmi le haut
personnel des entreprises privées. En fait, il est des chances pour
que la proportion soit bien plus grande, car le personnel politique
se donne le droit de piller l'argent public pratiquement sans
contrôle alors que, dans les entreprises privées, il y a des
contrôles même si ceux-ci sont parfois défaillants.
Il est temps maintenant
d’évoquer les parachutes dorés; une des richesses des hommes de
l'État et, notamment, des politiques est précisément de bénéficier,
une fois qu'ils ont quitté leurs fonction et quelle que soit la
raison pour laquelle ils les ont quitté, de parachutes bien plus
dorés et immérités que ceux du privé.
Ils sont tissés dans des
indemnités incroyables et des droits imprescriptibles à des
reclassements fastueux. Les exemples sont tellement nombreux qu’il
est pratiquement impossible de tous les citer.
Coté indemnités, beaucoup
connaissent les retraites absolument scandaleuses des élus de tous
niveaux, parfois accrues par le cumul de fonctions dont certaines
n’ont jamais été exercées. Elles sont scandaleuses non seulement par
leur montant mais aussi dans leur principe: rien ne justifie que le
contribuable s'occupe des vieux jours des anciens élus. Si ceux-ci
étaient réellement « responsables », ce serait à eux d'effectuer les
épargnes nécessaires grâce à des salaires plus que confortables.
En outre, à mesure que
l'on s'élève dans la hiérarchie, les avantages dont bénéficient les
uns et les autres sont de plus en plus fastueux. Il y a une bonne
dizaine d'anciens premiers ministres en circulation et leur train de
vie payé par la « République Fromagère » est inimaginable et, de
même, pour les anciens présidents de la république. À eux seuls, ces
quelques personnages génèrent un grand nombre de chômeurs par les
impôts qu’ils impliquent. Il existe même des avantages « post mortem
» (!): plusieurs années après le décès d’un ancien président de la
république, les frais de garde de sa bergerie ont jeté à la rue un
certain nombre de chômeurs.
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