Les Racines de la liberté: Le débat français oublié, 1689-1789,
est un ouvrage rédigé en 2007 par Jacques de Saint Victor, paru à la
Librairie Académique Perrin. Jacques de Saint Victor est un
historien des idées et critique littéraire. Maître de conférences à
Paris VIII, il a entrepris ses recherches historiques après avoir
été dix ans journaliste au Figaro Economie. Il est l'auteur
de plusieurs livres et collaborations, dont récemment Critiques
des nouvelles servitudes (PUF, dirigé par Yves-Charles Zarka).
D'où vient le « modèle français »? Et si cette synthèse aujourd'hui
controversée entre libéralisme et républicanisme puisait ses racines
lointaines dans un vieux combat oublié à propos de la liberté des
Germains? L'« antique constitution », fondée au Ve siècle par les
guerriers de Clovis statuant ensemble sur les affaires communes,
serait la preuve d'une « liberté perdue » qu'il faudrait restaurer.
Cette référence germanique a déjà inspiré la Glorieuse Révolution
anglaise; mais en France, l'affaire prend une autre tournure,
déclenchant la première « guerre de mémoire » de notre histoire.
Jacques de Saint Victor
montre que les « libertés » germaniques vont se diffuser largement à
partir de 1750, notamment via Montesquieu. Ce discours devient le
moyen de sortir de la fameuse « schizophrénie » culturelle de
l'Ancien Régime entre exaltation pédagogique des Républiques
antiques et soumission à la tradition monarchique. Nourrissant le
premier débat « national », il trouve sa consécration en 1788, quand
les libertés germaniques deviennent « le patrimoine mythique de la
nation tout entière », et précipite la convocation des états
généraux.
La Révolution en décidera
autrement. Ce livre permet de mieux comprendre le contenu d'une
expression galvaudée: l'exception française.
L’association liberaux.org, et plus précisément l’un de ses sites,
Wikibéral, encyclopédie collaborative en ligne consacrée au
libéralisme, a choisi de primer pour 2008 cet ouvrage. En l’honneur
de celui-ci et de son auteur, nous vous invitons à découvrir avec
ces quelques Mélanges certains aspects ou thèmes abordés au
fil des pages des Racines de la liberté.
Vous noterez que ces
Mélanges matérialisent une évidente volonté d’ouverture de notre
part. Nous avons ainsi sélectionné, parmi les ouvrages, au moins un
qui est manifestement antilibéral, ou à tout le moins extrêmement
critique à l’encontre d’un certain libéralisme. Nous avons néanmoins
estimé qu’il revêtait suffisamment d’intérêt intellectuel pour que
nous nous y arrêtions un instant, et critiquions celui-ci sur le
fond.
Jacques de Saint Victor, né en 1963, est un historien des idées,
essayiste et un critique littéraire français.
Docteur en histoire du
droit, Jacques de Saint Victor passe le concours du barreau et
exerce comme avocat. Il devient par la suite chroniqueur au
Figaro Économie à partir de 1995, puis critique littéraire au
Figaro Littéraire depuis 2005. Il est également historien des
idées et maître de conférences à l'Université Paris VIII. Il est
aussi membre du comité de rédaction de la revue Cités et
auteur de plusieurs essais sur l'histoire des idées politiques, les
systèmes de droit et la pensée libérale. Il a en particulier écrit
Les Racines de la liberté en 2007, qui a reçu le Prix
Wikibéral 2008.
Les racines de la liberté – Le débat
français oublié, 1689-1789 |
Dans cet ouvrage, il explore les origines du discours de la liberté
en France avant la Révolution française de 1789. La dérive
absolutiste du régime monarchique français nourrit des critiques et
des solutions alternatives, en particulier parmi la noblesse d'épée,
mise à l'écart du pouvoir par les monarques. Ces critiques se
nourrissent non à une source mais à deux sources différentes, que
l'auteur résume ainsi: « À côté de l’héritage individualiste qui
part des droits de l’individu à l’état de nature (Locke) et conduit
à l’État libéral du XIXe siècle », on trouve une « tradition
divergente, inspirée de l’humanisme civique de la Renaissance
(Machiavel, Guichardin, [..] qui se réclame de l’idéal néoromain et
surtout du civisme de certaines cités italiennes du Moyen Âge,
reposant sur l’autonomie des citoyens par la participation politique
à la vie de la cité ».
Cette critique qui
cherche à associer la noblesse à l'exercice du pouvoir s'inspire
bien souvent des « libertés germaniques » du Haut Moyen-Âge: Un
souverain élu par les guerriers, conforté dans son pouvoir
régulièrement et assisté d'assemblées (les champs de mars et de
mai).
Autres livres |
•
Mafias: l'industrie de la peur,
Éditions du Rocher, 2008.
•
Le
Roman de l'Italie insolite, Éditions du Rocher, 2007.
•
Critique des nouvelles servitudes
(participation), PUF, 2007.
•
Couple interdit, Fayard, 2006.
•
La Chute des aristocrates (1787-1792),
Perrin, 2006.
•
Madame du Barry, un nom de scandale, Fayard, 2002.
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Quelques articles |
• « Le retour des Murs: une mondialisation fermée? »,
Cités, Presses Universitaires de France, no 31 2007/3,
p. 15-20.
• « Les historiens et la "guerre de mémoires" », Cités,
Presses Universitaires de France, no 25 2006/1, p. 192-193.
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