Heureusement, Mme Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, se déclare satisfaite
de ces hôpitaux, mais elle est bien seule à le montrer – sauf évidemment la
presse « officielle » qui fait chorus avec la propagande gouvernementale et
chante en boucle la gloire de l’hôpital public.
La presse ne dit pas qu’à
l’origine de la catastrophe se trouve la nationalisation de la santé qui
s’exprime dans les termes même de « santé publique » et, par déclinaison,
« d’hôpital public ». C’est évidemment la faute de base: quoi de plus personnel
que la santé.
Notre santé nous
appartient en propre et nul. Ni élu, ni fonctionnaire, serait-il préfet, n’est
qualifié pour s’en occuper. L’idée de santé publique est, au surplus, une idée
récente dans l’histoire des hommes et n’a aucune justification autre que la
prospérité personnelle des tenants d’un pouvoir totalitaire qui se développe à
l’ombre d’un prétendu et faux intérêt général.
La catastrophe générée
par cette nationalisation abusive se déroule et les problèmes les plus récents
n’en sont que l’une des manifestations. Toute privatisation d’un processus
nationalisé diminue de moitié les dépenses avec amélioration de la qualité –
remarquons que la croissance irrésistible de la CSG (contribution sociale
généralisée) et de la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale)
est le résultat du déficit permanent de la sécurité sociale avec l’accumulation
de dettes en conséquence.
Frédéric Lefebvre,
porte-parole de l’UMP, vient d’avouer que « notre pays a les dépenses de santé
par tête d’habitant parmi les plus élevées du monde ». La privatisation des
hôpitaux permettrait sans doute d’économiser environ 2% du PIB avec des progrès
dans la qualité – rappelons à ce sujet que la France souffre d’un retard
récurrent dans les technologies nouvelles.
La calamité générale en cascade |
Voici
comment se décline en cascade la calamité générale. Les causes secondes que nous
allons énumérer sont redondantes et cumulent leurs effets négatifs. Elles se
rattachent toutes au concept initial d’une santé prétendue publique.
La lenteur et
l’inadaptation des décisions • Le mammouth de la santé dite publique n’a rien
à envier au mammouth de l’éducation prétendue nationale. Des décisions tombant
de haut sur un ensemble aussi complexe ne sont jamais adaptées au terrain
mouvant de la base, souvent contradictoires et d’une lenteur désespérante. Dans
une structure privée les décisions sont rapides et immédiatement
opérationnelles. Si l’erreur arrive, la correction est rapide.
Le faux concept de
l’égalité • Dans tout processus étatique, il se glisse un venin mortel qui
est la recherche de l’égalité. La santé de chacun est par définition inégale et
c’est une vraie chimère que de rechercher l’égalité dans ce domaine. La
richesse, où que ce soit, ne peut naître que de l’inégalité qui par nature est
créatrice. La recherche prioritaire de l’égalité engendre des coûts ruineux sans
que jamais la chimère ne puisse être atteinte.
L’abondance des lois •
Depuis 1970, 23 plans ont été lancés pour sauver la sécurité sociale. Ces plans
comportaient tous des mesures pour sauver l’hôpital public lequel compte pour
moitié dans la catastrophe globale de la sécurité sociale. Comme en tout autre
domaine du désastre français, la production de lois innombrables,
contradictoires, inapplicables et souvent inappliquées paralyse toute action
efficace. Un directeur de service dans un hôpital consomme un temps considérable
à s’informer des lois nouvelles au détriment de la performance de son service.
Un chirurgien avant d’intervenir doit se fatiguer à des tâches administratives
sans intérêt.
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