Dans tout ce chaos, pourquoi évoquer le sinistre Madoff? Tout simplement parce
qu’il existe des ressemblances étranges entre le socialisme et ce que l'on
pourrait appeler « le madoffisme ».
Ce dernier peut se définir comme suit: « Un prédateur amasse de façon continue
d’immenses quantités d'argent pour son usage personnel, ceci avec une apparence
de légitimité. Cet argent lui est apporté par un grand nombre de personnes qui
au départ espèrent en profiter et y arrivent si elles se retirent à temps. Les
dernières arrivées deviennent des victimes et perdent tout, le château de carte
s’écroulant d’un seul coup. »
Dans le socialisme, il y a un groupe important de prédateurs du plus haut
niveau. Si, dans la rédaction de la définition, on remplace le terme « un
prédateur » par un autre terme « les prédateurs », la définition s'applique
parfaitement au socialisme. Comme Madoff, ces prédateurs espèrent, compte tenu
de la solidité apparente du système et de son espérance de vie courante, qu’il
durera assez pour qu’ils atteignent paisiblement les retraites cumulées et
scandaleuses qu’ils se sont ménagées.
Il faut, néanmoins, signaler des différences.
Le madoffisme est illégal. Le socialisme, lui, n'est jamais
illégal. Comme je l'ai indiqué dans un grand nombre de livres et d'articles, la
véritable merveille du système est que les prédateurs fabriquent les lois et
que, justement, ils fabriquent des lois pour que leurs rapines échappent à
jamais aux tribunaux. Dans la République Fromagère (R.F.), l'enrichissement
personnel des hommes de l'État est un enrichissement parfaitement légal: dont
acte.
Une autre différence tient à la recherche des apporteurs d'argent. Madoff s'est
appuyé sur sa propre notoriété et le bouche-à-oreille savamment entretenu. Dans
le sarkozysme et le socialisme, la notoriété des prédateurs est sans cesse
vantée en boucle par les médias et la presse qui se nourrissent du système à la
fois au propre et au figuré. C'est si bien organisé que fort peu de personnes,
futures victimes, aperçoivent que l'on a affaire à un simple château de cartes.
Dans le système Madoff, les apporteurs de capitaux espéraient de gros intérêts
et ceux qui sont sortis à temps les ont obtenus. Dans le système socialiste, les
prédateurs les plus habiles se préparent des parachutes dorés sous forme de
fonctions prestigieuses parfois créées à usage personnel et renforçant la ruine
générale. Quant aux apporteurs de la base, ils se réjouissent. « Heureusement que
nous avons la sécu », peut-on entendre de certaines personnes que l’on pourrait
croire mieux informées.
Dans le domaine de l'emploi, chacun se réjouira d'une nouvelle extension de
l'usine à gaz universelle sous forme d'un contrat aidé ou d'un emploi public
créé par une mairie et gobera sans broncher l’affirmation courante du pouvoir
déclarant que l’emploi est « la priorité des priorités ».
Dans le système Madoff, le risque est qu’à la moindre secousse tout s'écroule
d'un seul coup. Dans le système socialiste nous assistons et depuis longtemps à
une sorte de phénomène que j'ai dénommé: le château de cartes à écroulement
lent.
Il est certain qu’aujourd’hui des craquements parfaitement inquiétants se font
entendre. Citons justement en premier cette statistique affolante au sujet de
l'emploi. Citons également l'endettement complètement déraisonnable avec la
baisse de la note chez les agences de notation, les grèves de tous les cotés au
nom du pouvoir d’achat, les émeutes en tous genres et bien d'autres phénomènes.
Quand le château de cartes s'écroulera-t-il et dans quel fracas? Dieu seul le
sait.
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