Pour
compléter aussi le tableau, il faut préciser que les
questions sont tellement compliquées que, pour voter, les
députés sont obligés de regarder comment vote le président
ou la direction de leur groupe et ils sont conduits à voter
de même sans donc savoir exactement pourquoi ils votent.
C'est une forme de vote révolutionnaire et les personnes qui
prétendent que l’Europe est démocratique en ont pour leurs
frais. Devant cet état de fait, personne de raisonnable ne
peut nier que le mandat de député européen est un emploi
fictif.
Citons encore les
intermittents du spectacle qui sont si intermittents que
certains ne travaillent pas de toute l'année. Ils
appartiennent si peu au spectacle que, souvent, ce sont
simplement des menuisiers ou des électriciens!
L'on connaît aussi les
étudiants quasi salariés de l’aide sociale qui n’étudient
pas. Certains d'entre eux imitent les chefs syndicaux et ne
se gênent pas pour détruire physiquement l'université dans
laquelle ils sont censés étudier.
Chercheurs sans recherche |
C’est le moment d’en venir aux enseignants chercheurs.
Il est connu que la seule
façon d'avoir des universités performantes serait de les
privatiser afin qu'elles soient dotées d’une direction forte
capable d’attirer les capitaux et les talents nécessaires
pour les conduire à l'excellence dans le cadre d’une forte
concurrence. L'Université de Stanford et bien d'autres aux
États-Unis agissent dans une totale indépendance vis-à-vis
du pouvoir politique. C’est à l’ombre de Stanford que la
Silicon Valley s'est développée.
Faute d’avoir la mission
de privatiser ou, même, l’idée de le faire, Mme Valérie
Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, a bricolé un système donnant un semblant
d'autonomie aux universités.
C'est là que se situe le
problème des enseignants chercheurs, car s’ils sont prêts
très éventuellement à obéir aux présidents d'universités
pour l'enseignement, pour ce qui concerne la recherche, ils
se drapent dans une dignité qu’ils ne méritent pas.
Lorsqu'on examine ce que
l’on peut savoir de leur activité de chercheur, l'on
constate qu'un grand nombre d'entre eux ne cherchent pas:
emplois fictifs. Jean Robert Pitte, ancien président de
l’Université Paris IV, considère que 40% de l’effectif des
enseignants du supérieur ne publient pas dans les revues
spécialisés les résultats de recherches qu’ils auraient
faites. Il constate avec surprise que, faute de chercher,
ils consacrent une partie de leur temps à des activités
privées pour arrondir leurs fins de mois, par exemple en
tant que conseillers dans les banques ou ailleurs.
L'on est obligé aussi de
noter que c'est parce que Mme Pécresse a fait mine de
vouloir faire évoluer les universités que ces dernières sont
en plein désordre depuis plusieurs semaines – comme une
vulgaire Guadeloupe transplantée au milieu du territoire
français. Un tel désordre serait inimaginable dans une
université privée. Les propriétaires de l'université
exerceraient leur droit de diriger leur activité en toute
indépendance et de juger à la fois les enseignants et les
chercheurs suivant les objectifs qu'ils donneraient à
l'université.
Comment peut-on expliquer
ce phénomène littéralement immense des emplois fictifs qui
gangrènent toute l’économie française?
Comme dans toutes les
activités publiques et comme dans toute autre catastrophe
générée par ces activités publiques, l'on retrouve le refus
des principes de l’économie de marché: faute de cet
indicateur qu’est le marché, ces activités obéissent au bon
plaisir de ceux qui momentanément peuvent saisir pour leur
profit le pouvoir d'État.
Le refus du marché se
traduit par le refus d'un vrai contrôle. Il n’y a jamais de
contrôle réel dans les activités publiques et, par nature,
il ne peut pas y en avoir. Le bon plaisir s'exerce au
travers de prédateurs momentanément au pouvoir qui
distribuent leurs faveurs à l’aide des fonds sans limite
obtenus des contribuables victimes de la terreur
règlementaire.
La paupérisation de la France |
Finissons maintenant en montrant le lien entre les emplois
fictifs et la paupérisation de la France telle que nous
l'observons.
Il est à jamais
impossible d’évaluer les milliards et milliards d’euros
engloutis par des salaires et avantages distribués à des
gens qui ne font pas le travail qu’ils devraient faire. Ces
sommes se transforment en impôts et donc, par ricochet, en
chômage de masse avec ruine en conséquence.
Il faut en plus
mentionner l'extraordinaire gaspillage des énergies mal
utilisées et donc perdues. Nous sommes sûrs que les
enseignants chercheurs, actuellement sur la sellette,
rendraient des services éminents s’ils étaient dirigés comme
le sont certains chercheurs aux États-Unis. Au lieu de cela,
la R.F. les stérilise et les empêche de contribuer à la
richesse générale.
Pour terminer, nous
lisons ces jours-ci dans les journaux que Mme Pécresse
multiplie les gestes à l'égard des enseignants chercheurs.
Cela veut dire qu'elle a reçu la consigne d’appliquer la
stratégie du pouvoir depuis plus de 18 mois qui pourrait
être décrite comme celle du « matamore couché » – matamore
parce qu’il prend des postures fortes, couché parce qu’il
capitule sans conditions devant l’ennemi. C’est cette
stratégie que le même pouvoir applique depuis plus de 40
jours vis-à-vis des îles lointaines et qui est la meilleure
façon d’avoir comme en d’autres temps à la fois la guerre et
le déshonneur.
Heureusement, Mme
Pécresse ayant du temps consacre pour se distraire toute son
énergie ces jours-ci à la conquête de l’emploi fictif de
député européen.
Les étudiants sérieux
empêchés d’étudier par sa faiblesse, les chômeurs et les SDF
qui le sont à cause de ses propres emplois fictifs lui
souhaitent bonne chance. C’est la seule et amère liberté qui
leur reste!
|