Un pouvoir socialiste se reconnaît à divers stigmates dont en
particulier le fait d’encadrer toutes les activités. Quand une activité
n’est pas encadrée, les énarques au pouvoir parlent d’un « vide
juridique », expression cruelle et méprisante qui laisse entendre que
nous sommes incapables de nous gérer. Le pouvoir Sarkoziste n'échappe
pas à cette imposture et des faits récents nous le démontrent une fois
de plus.
Pour bien apprécier les dégâts fabuleux de cette catastrophe nationale
qu’est l’interventionnisme à tout va, il faut se rappeler, une fois de
plus, que l’une des causes de « l'effet de ruine » est l'inondation
torrentielle des lois qui conduit aux grandes calamités nationales:
la santé, les retraites, le chômage pour toutes les générations,
l'endettement public, la baisse des niveaux de vie et tous les déficits.
La France est la proie d'une véritable folie « bourreaucratique ». À
l'inondation de lois s'ajoute l'augmentation permanente du nombre de
pages que contient chaque loi avec, en outre, les décrets d'application et
les circulaires. Personne ne peut calculer, ainsi, le nombre de pages
que l’on inflige aux entreprises, aux particuliers, aux associations,
aux contribuables. Le tsunami est dévastateur. Dans ce déluge, il est
utile pour l’analyse de distinguer diverses catégories de lois tout
aussi assassines les unes que les autres.
D’abord les lois contradictoires avec d’autres lois et elles sont
légion. Plusieurs des 90 codes qui écrasent l’économie française sont
contradictoires entre eux. Bonjour les incertitudes et les procès.
S’ajoutent les lois inappliquées tout simplement faute de décrets
d’application et de circulaires qui ne viennent pas. En effet, la
galaxie d'usines à gaz législatives est tellement compliquée qu'il faut
absolument des décrets d'application et des circulaires pour se mouvoir
dans la forêt vierge et très souvent ils ne viennent pas. Ces lois sont
des lois « mortes nées ». M. Sarkozy se vante d'avoir réformé la France
depuis deux ans; en fait la statistique officielle, établie par un
organisme d'État, a indiqué que seulement 8% des lois qu'il avait fait
voter sont applicables aujourd'hui. Ses prétendues réformes sont donc
des réformes mortes-nées.
Il y a, plus fort encore: les lois en « coma avancé ». En effet, une
foule d'organismes sont aux aguets pour détruire les lois après coup,
comme le conseil d'État, le conseil constitutionnel, la CEE et,
finalement, la Cour de Luxembourg. Quand le coma se réalise effectivement
parfois au bout de plusieurs années, il est rétroactif – la « République
Fromagère » (R.F.) a inventé la mort rétroactive ce qui, pour des
partisans de la culture de mort, est finalement assez logique.
Il existe aussi des lois pantomime. En avril 2006, le lider maximo
de l’époque, un certain Jacques Chirac, avait dit devant le prompteur
qu'il allait promulguer une loi au sujet du CPE [contrat
première embauche] et l’avait fait sans
tarder, le 2 avril. Mais il avait demandé tout aussitôt au gouvernement
de mettre en chantier une nouvelle loi qui détruirait pratiquement la
loi que son auguste main avait paraphée, laquelle était sans doute
contradictoire avec elle-même.
Et cela nous conduit, dans cette analyse des catégories, au chef-d’oeuvre
absolu de la bourreaucratie: ce sont les lois hermétiques. En effet, le
conseil constitutionnel, pourtant composé de gens supposément très malins
et payés comme tels, a refoulé des lois n’étant pas arrivé à les
comprendre!
J'ai souvent énoncé les raisons qui poussent les hommes de l'État à
fabriquer des lois sans interruption; ces faux motifs sont d’une force
sans égale, de sorte que la fabrication des lois est la seule fabrication
qui marche vraiment dans la « République Fromagère ».
Parmi ces mauvaises raisons se trouve l'idée véritablement négative de
prétendus « vides juridiques », dont les événements récents nous offrent
plusieurs exemples. Les voici.
D’abord les motos-taxis. L'une des pratiques habituelles des hommes de
l'État est de surfer sur les innovations qui surviennent dans le cadre
du marché, suite à l’action d’entrepreneurs actifs aux écoutes des
besoins. Dès qu'une telle innovation apparaît, ils s’en emparent pour en
faire une base de leur activité négative, ce qui conduit à davantage de
fonctions, d'organismes, de règlementations, ceci pour leur propre
avantage.
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