Pendant ce temps, les États-Unis sont toutefois devenus un
pays socialiste avec une économie de moins en moins
productive et compétitive, la banqueroute du secteur
automobile n'étant que l'exemple actuel le plus patent. Leur
économie n'est plus aussi dominante qu'au moment où le
système de Bretton-Woods a été mis en place après la Seconde
Guerre mondiale. Sur la base de ce qu'ils produisent et de
la demande étrangère pour leurs biens et services, les
Américains devraient, aujourd'hui, avoir un niveau de vie
bien moins élevé. La crise actuelle met au jour de façon
encore plus évidente toutes ces distorsions et tous ces
déséquilibres.
À l'échelle
internationale, les réserves d'or chinoises restent
modestes. Mais la Chine est également le principal pays
producteur d'or, et c'est la tendance qui est importante.
Les Chinois n'ont certainement pas intérêt à ce que le
dollar s'effondre à court terme, mais les politiques
inflationnistes de la Fed et du gouvernement Obama menacent
la valeur de leurs immenses réserves. La situation est
intenable à moyen terme et les force à chercher des
solutions alternatives.
Le président de
Centennial Precious Metals, Michael Kosares, note dans
l'article que « China, true to its reputation for patience
and steady, long-term progress toward its goals, has taken
the golden path and now they want the world to know about it ».
On doit en effet
reconnaître que les Chinois manifestent
des préférences temporelles plutôt basses. Depuis quatre
décennies, leur pays s'ouvre toujours davantage à l'économie
de marché et s'enrichit à vive allure. Ils ont une éthique
du travail et un sens de l'entrepreneurship développés, et
épargnent beaucoup. Le gouvernement chinois,
non-démocratique, est moins sujet aux pressions de l'opinion
publique et des groupes d'intérêt parasitaires qui tentent
de monnayer leur appui politique en échange de transfert de
fonds publics et de privilèges, comme c'est le cas dans nos
pays occidentaux.
Un tyran étatique reste
bien sûr un tyran étatique, mais il y en a qui ont des
politiques moins pires que d'autres. Et la Chine aura
contribué plus que n'importe quel pays au monde à la
mondialisation et à l'avancement de l'économie de marché à
la fin du 20e et au début du 21e siècle.
Cette contribution
s'avérerait encore plus cruciale si les Chinois décidaient
d'appuyer activement le retour de l'étalon-or comme base du
système monétaire mondial, en remplacement du système actuel
fondé sur les monnaies fiduciaires et la domination du
dollar. Les monnaies fiduciaires sont la quintessence du
court-termisme. Elles sont sujettes à toutes les
manipulations et constituent un levier incontournable de
toute politique d'inspiration keynésienne (ou friedmanienne)
pour stimuler l'économie. Les États peuvent constamment
déprécier leur monnaie pour atteindre des objectifs à court
terme, en repoussant les conséquences néfastes à plus tard.
Sauf que le long terme
finit toujours par nous rattraper. Et nous payons
aujourd'hui pour les politiques désastreuses de la Fed et
des autres banques centrales (y compris celles de la Chine,
notons-le, qui sont loin d'être parfaites). Il aurait été
impossible de mettre en oeuvre ces politiques, à tout le
moins avec une telle ampleur, dans un régime d'étalon-or.
C'est pourquoi toute indication d'un retour en force de l'or
comme base monétaire ne peut qu'être une bonne nouvelle pour
ceux qui croient dans la liberté et la rationalité
économique.
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