• Le Parti québécois, quant à lui, adopte à l'unanimité une
nouvelle plate-forme en vertu de laquelle un référendum sera
tenu quelque part au cours des 25 prochaines années suivant
l'élection d'un gouvernement péquiste majoritaire, afin de
« consulter le peuple québécois sur la pertinence d'entamer
une réflexion qui pourrait éventuellement mener à la mise
sur pied d'un comité qui pourrait recommander la possibilité
d'un Québec souverain ».
• Bouffe Québec connaît des ratés importants et les marchés
d'alimentation sont forcés de faire du rationnement. La
présidente du Syndicat des employés de Bouffe Québec, Yvette
Che, souligne que la pénurie de personnel et le « manque de
tables de concertation vraiment inclusives » sont les
principales causes de cet état de fait. Elle dénonce aussi
le fait que certaines personnes continuent de vendre et
d’acheter de la nourriture hors du secteur public.
Pour sa part, le
gouvernement mandate un autre groupe d'étude, également
présidé par Jacques Ménard, afin de soumettre des
recommandations pour sortir de cette crise. Jacques Ménard
déclare: « Je vais faire un tour du Québec afin d'écouter ce
que les gens et, surtout, les jeunes, ont à dire face à
cette situation regrettable. Tout est une question
d'attitude et de coeur ». L'Institut économique de Montréal
propose plutôt de mettre en place un système mixte
privé-public où l'on permettrait une réouverture encadrée et
limitée des chaînes privées d'alimentation. Cette
proposition est vertement critiquée par la plupart des
chroniqueurs et éditorialistes du Québec, qui y voient le
risque d'un « système d'alimentation à deux vitesses ». De
plus, l'intelligentsia québécoise souligne que les meilleurs
pâtissiers et bouchers risqueraient de passer aux chaînes
privées, délaissant ainsi le secteur public.
Enfin, Léo-Paul Lauzon
souligne que « de toute façon l'Institut économique de
Montréal n'est pas crédible car il est contrôlé par Power
Corporation et Quebecor ». Mais le président de l'IEDM
réplique que Power Corporation et Quebecor sont désormais
eux-mêmes contrôlés par le Fonds de Solidarité des
travailleurs du Québec, lequel fonds contrôle aussi la
Chaire du Pr. Lauzon. Le président de la FTQ, alors en
tournée du Québec, déclare depuis son jet privé qu’il n’a
pas le temps de commenter cette controverse.
• L'animateur de Tout le Monde en parle, Guy A.
Lepage, est pris en possession de 50 livres de caviar et ce,
alors que le peuple, lui, manque de nourriture. Soumis à une
forte pression populaire il réplique: « oui, mais c'est que,
voyez-vous, je suis de la gauche caviar ».
• Le gouvernement annonce la formation d'un comité
d'experts, présidé par Jacques Ménard, afin « d'étudier quel
serait le calendrier optimal pour débuter les travaux de
construction du CHUM ». Un des membres du comité, Michel
Kelly-Gagnon, déclare: « nous pourrions envisager des
partenariats public-privé pour le lavage des bols de
toilettes ainsi que pour certains aspects du service de
buanderie ». Cette déclaration est immédiatement dénoncée
par la Coalition Solidarité Santé qui y voit « une autre
manifestation tangible de la dérive néolibérale dans
laquelle nous vivons ». MM. Ménard et Charest sont forcés de
se dissocier de cette prise position et réitèrent
solennellement leur attachement aux « principes fondateurs
de notre système de santé ».
• David Suzuki mobilise la population dans le cadre d'une
immense manifestation écologique à l'occasion de laquelle il
déclare que « si nous ne changeons pas le fonctionnement de
nos sociétés, nous commencerons à voir les signes du
réchauffement climatique d'ici 10 à 20 ans ».
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