Le 23
octobre, c'est Benoit Labonté,
qui dit ne pas vouloir être le seul
bouc émissaire,
qui confirmait que tout le monde a
recours au système:
M. Labonté a décrit en long
et en large les pratiques de
financement des partis. Quoique
légales, elles sont très
discutables du point de vue de
l'éthique. Il a confirmé
l'utilisation de prête-noms dans
le financement de Vision
Montréal pour permettre la
transformation de dons en argent
comptant en contributions
d'apparence légitime. « La
réalité, et c'est vrai dans tous
les partis, au municipal, au
provincial et au fédéral -- il
n'y a pas un parti qui fait
exception --, c'est qu'il y a de
l'argent qui se ramasse cash et
il est donné à des prête-noms
qui, eux, font un chèque
personnel. [...] Tout le monde
sait que ça se passe comme ça.
Ça fait partie des règles non
écrites. C'est un trou béant
dans la loi. » Cette pratique a
toujours cours à Vision
Montréal, affirme-t-il.
Benoit Labonté soutient en
avoir discuté avec Mme Harel il
y a quelques jours. Celle-ci
aurait reconnu l'existence de
cette façon de faire dans sa
formation, à Union Montréal, au
Parti québécois et au Parti
libéral, a-t-il dit. « Le
financement populaire, c'est une
fiction, c'est un système
hypocrite. C'est vraiment un
cancer répandu » (...).
C'est-y pas beau de lire ça!!!
Tous ces êtres chiants qui nous font
la morale à longueur d'année, qui
adoptent loi après loi, règlement
sur règlement, taxe par-dessus
taxe, pour nous forcer à adopter des
comportements « solidaires » et
« responsables » dans à peu près tous
les aspects de nos vies, alors
qu'ils sont eux-mêmes corrompus
jusqu'à l'os!
La loi sur le financement des
partis a été adoptée il y a trois
décennies précisément pour éliminer,
nous disait-on, les caisses
occultes. Aujourd'hui,
le ministre responsable de la loi
électorale, Claude Béchard, souhaite
l'amender et soutient que « la porte
sur les dons occultes serait
refermée ». On a donc perdu trente
ans dans ce prétendu combat contre
les caisses occultes?!! Comme si
d'autres restrictions pouvaient
maintenant résoudre quoi que ce
soit!
Le phénomène est en fait le même
que celui, permanent, du marché
noir. Lorsque la demande pour un
produit est très forte et que le
gouvernement impose des taxes ou
d'autres obstacles légaux à
l'obtention de ce produit, il se
développe un marché parallèle
illégal qui vise à contourner les
obstacles. La répression n'y fait
rien, ces marchés trouvent toujours
une façon de fonctionner tant que la
demande est là.
Avec les États énormes que nous
avons, beaucoup de gens ont intérêt
à siphonner la richesse immense (la
moitié du PIB, ne l'oublions pas)
soutirée aux contribuables et
distribuée à gauche et à droite sous
forme de programmes, subventions et
contrats juteux. Il existe
évidemment un « marché politique »
pour l'obtention de ces bénéfices et
privilèges. À cause de la loi sur le
financement, les partis politiques
ont toutefois des contraintes qui
les empêchent de participer
ouvertement à ce marché,
c'est-à-dire de monnayer les
subventions et les contrats en
échange de dons. Il se crée donc de
la même façon un marché noir du
financement qui permet de contourner
les obstacles.
Quelle est la solution pour
mettre fin à cette corruption? La
seule qui éliminerait le problème à
sa racine est une réduction
draconienne du rôle et de la taille
de l'État, ce qui limiterait
l'ampleur des avantages étatiques
monnayables et étoufferait ce
marché. Mais c'est bien évidemment
dans une autre direction qu'on
risque d'aller. D'abord vers plus de
répression et de contrôle, qui
seront éventuellement contournés, et
peut-être carrément vers une
« nationalisation » totale du
financement des partis politiques.
C'est l'État qui assurerait alors
l'entièreté du financement des
partis (la subvention n'est
aujourd'hui que partielle). C'est ce
que proposent Benoit Labonté et le
maire Gérard Tremblay.
On peut être certain d'une chose:
la corruption se transporterait
alors encore plus profondément au
sein de l'État au lieu d'être à sa
périphérie dans les partis
politiques. Cela créerait aussi une
autre barrière à l'entrée pour les
partis qui s'opposent entièrement à
ce système: imaginez un parti
libertarien aller quêter son budget
de fonctionnement à un bureaucrate.
Les étatistes y gagneraient sur
toute la ligne.
L'avantage de toutes ces
révélations, c'est que seuls les
naïfs les plus indécrottables
continueront bientôt de croire que
la politique est un « noble métier »
qui vise à « s'impliquer dans notre
devenir collectif ». La réalité, de
plus en plus perceptible au grand
jour, c'est que c'est un système
pourri permettant de distribuer à
des parasites le butin volé à ceux
qui travaillent, sous prétexte de
faire des bonnes oeuvres.
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