Montréal, 15 décembre 2009 • No 273

 

Martin Masse est directeur du Québécois Libre.

 

 

ÉDITORIAL

Le Mouvement Nouveau Québec et les libertariens

 

par Martin Masse

 

          Tel qu'annoncé dans une vidéo reprise sur le blogue du QL par Jeff Plante, son principal organisateur, le Mouvement Nouveau Québec a tenu ses premières assises le 28 novembre dernier au cégep Maisonneuve à Montréal. Une cinquantaine de participants étaient présents, comme individus ne représentant qu'eux-mêmes ou associés à divers groupes considérés comme étant « à droite ». Plusieurs d'entre eux étaient des ex-adéquistes déçus.

 

« Même si le mouvement n'a pas vraiment de structure formelle pour l'instant ni de procédure d'adoption de résolution, il semble bien que le modèle de cadre contraignant que j'ai présenté ait été accepté comme une règle fondamentale qui définira le groupe. »


          Voilà, de manière très succincte, l'essentiel du message que j'avais à donner aux participants. J'ai également parlé des différents mouvements de droite, de choix stratégiques pour mettre à exécution ces idées si un jour un parti fondé sur cette base réussissait à prendre le pouvoir, etc.

          Ma proposition semble avoir été très bien accueillie, autant lors de ma présentation qu'en atelier plus tard. Même si le mouvement n'a pas vraiment de structure formelle pour l'instant ni de procédure d'adoption de résolution, il semble bien que le modèle de cadre contraignant que j'ai présenté ait été accepté comme une règle fondamentale qui définira le groupe. Reste à voir si la règle sera suivie plus longtemps que pendant une rencontre où elle a été proposée, et comprise et acceptée par ceux qui se joindront plus tard au Mouvement.

          Pour le moment, il s'agit bel et bien d'un simple mouvement de réseautage et d'échange. Une autre rencontre est prévue à Québec vers le mois de février. La gestion du Mouvement sera assurée par Jeff, Martin Otis et un petit groupe de leur entourage. Même si ma présentation a été focalisée sur la stratégie propre à un parti, il est beaucoup trop tôt pour parler d'en fonder un à ce stade-ci. Comme l'a dit Jeff Plante, avant de parler de parti et de chef, il faudrait savoir où l'on veut aller et quelles idées on veut défendre.

          J'ai été agréablement surpris par la rencontre, les discussions qui ont eu lieu et par la volonté exprimée de ne pas répéter les erreurs de l'ADQ et d'autres partis « de droite ». Je suis certainement prêt à donner la chance au coureur et à m'impliquer dans la mesure de mes moyens pour aider ce Mouvement à croître et à fédérer le plus de gens possible, mais uniquement dans la mesure où le cadre contraignant qui impose un ralliement autour des notions de moins d'État/plus de liberté est maintenu. Après avoir dénoncé la droite étatiste et parlé de l'inutilité de l'engagement politique depuis plusieurs années, je n'ai strictement aucune intention de perdre mon temps dans une autre aventure sans lendemain.

          Il ne faut pas se conter d'histoire, ce sera difficile. Chez les non-libertariens, les réflexes étatistes reviennent rapidement à la surface dès qu'on sort du sujet de prédilection où ils en ont contre les gauchistes et les interventionnistes. D'ailleurs, dans mon esprit, un tel mouvement devrait logiquement chercher à obtenir également l'appui de gens de gauche qui militent pour une réduction du rôle de l'État, par exemple ceux qui luttent pour les libertés civiles et contre l'État-espion répressif qui se développe rapidement depuis les attentats du 11 septembre, ceux qui militent pour la légalisation des drogues et de la prostitution, ou encore ceux qui souhaitent l'élimination des subventions aux entreprises, même si c'est pour des motifs anticapitalistes.

          C'est pourquoi j'invite les participants du 28 novembre dernier, et tous ceux qui s'intéressent au Mouvement et qui pourraient vouloir s'y joindre, à bien garder en tête ce cadre contraignant s'ils veulent assurer le succès de cette entreprise. Ce n'est pas une menace, simplement un constant: ni moi, ni je pense la plupart des libertariens, ne voudront contribuer à l'avancement d'un autre mouvement étatiste de droite.

          Pour des explications plus élaborées de tout ce qui précède, je vous invite à regarder la vidéo de ma conférence (et celles des autres conférenciers sur le site du Mouvement) qui dure une heure avec la période de questions, en m'excusant pour mes médiocres talents d'orateur. Je pense que les notions stratégiques que je propose sont pertinentes et importantes pour tout groupe qui veut réussir à faire avancer de telles idées. J'espère qu'elles contribueront à approfondir la réflexion autour de cet objectif, que le Mouvement Nouveau Québec réussisse ou non à se structurer et se développer au cours des prochains mois.
 

 

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