L'auteur remet ainsi en question la fameuse thèse d'Alvarez,
selon laquelle les dinosaures auraient disparu suite à la
collision d'une météorite. Pour Courtillot, une collision ne
peut pas expliquer à elle seule cette extinction de masse et
les scénarios alternatifs faisant état de deux collisions de
météorites ne seraient pas prouvés. A contrario, la
concomitance entre éruption d'un trap et extinction d'espèce
semble se reproduire dans l'histoire. Cela n'empêche pas
l'auteur de reconnaître que son scénario, novateur, « est
encore loin de convaincre tout le monde, et que bien des
aspects méritent d'être soigneusement testés ». (p. 278)
Purement scientifique,
l'ouvrage s'insère aussi dans le débat, très actuel, sur les
causes du changement climatique. Certains s'interrogent sur
la légitimité d'un débat autour des conclusions du GIEC,
selon lequel les 0,7°C de réchauffement observé au cours du
20e siècle sont liés à l'activité humaine. C'est ce que fait
l'auteur. Comme Claude Allègre, et bien d'autres
scientifiques sceptiques, cela lui a valu nombre de
critiques et d'attaques visant à jeter le discrédit sur ses
travaux.
Selon Courtillot, l'irradiance
solaire ou les variations de la couverture nuageuse « ont
peut-être été sous-estimés par rapport à ceux dus aux
variations du CO2; leur mécanisme
physique n'est encore pas suffisamment compris. Cela ne nie
pas le rôle du CO2, mais jette le
doute sur le degré de certitude de la conclusion du GIEC ».
Selon lui, il n'est pas scientifiquement possible d'établir
avec certitude que le réchauffement est lié à l'activité
humaine. Et de rappeler comment des « spécialistes renommés
du climat, qui se sentent encore isolés et marginalisés par
les medias, défendent depuis des années sans être vraiment
entendus des idées divergentes ». (p. 77)
Un courage certain de la
part d'un scientifique appelant ses confrères à acquérir
« la maîtrise du terrain et de l'observation, en apportant à
la communauté des collègues une brassée de données
nouvelles, aussi solides que possible » avant de se jeter
sur leur ordinateur. Selon lui, ces données sont tout aussi
importantes, voire plus importantes que les modèles qu'on en
aura déduits et les simulations numériques qu'on aura pu
faire (p. 300).
Évidemment, on ne peut
que souhaiter qu'il soit entendu par les membres du GIEC et,
d'une manière générale, par tous ceux qui mettent l'accent
sur les simulations informatiques sans attacher d'importance
aux observations physiques. Les modèles ont une valeur
prédictive d'autant plus faible qu'ils sont déconnectés de
l'observation. L'affaire du climategate, puis celle de la
prétendue fonte des neiges de l'Himalaya, à propos
desquelles le GIEC a reconnu avoir fait erreur, montre que
la messe est loin d'être dite et qu'il est grand temps
d'accorder plus d'importance aux faits qu'aux modélisations.
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