Cette
menace va vite planer d'ailleurs et donc les parents non
défaillants qui subissent ce genre d'épreuve sont souvent
amenés à coopérer en pensant ainsi limiter les dégâts.
Coopérer sans arrière-pensée n'est pourtant pas la meilleure
solution, car il existe des associations, des groupes de
parents qui peuvent aider en indiquant les erreurs à ne pas
faire et les moyens de mettre en échec les petits Torquemada
du social.
Cependant, les parents
n'ont pas forcément la volonté de se retourner car leur mise
en cause occasionne un véritable état de choc qui les amène
à douter d'eux-mêmes et à croire, profonde erreur, en
l'expertise éducationnelle de leurs inquisiteurs. Une fois
le pied dans l'engrenage de la confiance, ils peuvent
s'accabler et donner ainsi le moyen de mettre en place une
mesure dispensatrice de financements pour les travailleurs
sociaux. Le jackpot, c'est le placement à 6 000 euros par
mois et par tête de pipe. Pourtant, un placement sur deux
est abusif selon l'association
Le fil d'Ariane. Qu'importe, cela permet de faire vivre
de nombreux éducateurs et travailleurs sociaux avec la
complicité de magistrats qui entérinent les demandes de
placements et accréditent des dossiers à charge.
Les dommages
psychologiques pour les parents et les enfants sont
irréversibles. Mais qu'importe puisque des postes de
travailleurs sociaux sont générés et que le casernement des
progénitures permet d'écarter les parents en tant que
référents. Les enfants sont alors difficilement récupérables
et peuvent être extirpés de « milieux bourgeois » pour
devenir beaucoup plus malléables aux conceptions aberrantes
des éducateurs.
La déstructuration de la
famille sera aussi dénoncée par les parents responsables,
mais la plupart du temps de façon maladroite, permettant
ainsi au travailleur social de faire admettre que
l'intention de l'intervention est toujours bonne même si ses
effets sont (exceptionnellement) désastreux.
Parmi de nombreux
exemple, je peux citer une psychologue qui met en cause la
maladresse d'une épouse pour s'être confiée à une oreille
indiscrète. La dénonciatrice, très active dans les milieux
associatifs dits solidaires, devient, selon la psychologue
qui s'exprime, le produit d'une société qui a changé depuis
la réaction de George Bush aux attentats du 11 septembre et
les lois Sarkozy sur la rétention de sûreté. Autant
d'éléments, selon elle, qui vont dans le sens de la
répression des parents. Les travailleurs sociaux partiaux
deviennent alors les victimes du manque de moyens et d'une
politique de réduction des crédits.
Cette explication a
posteriori me paraît particulièrement porteuse
d'enseignements sur la façon dont les parents sont traités
et considérés. Un double bouc-émissaire apparaît ici:
l'autre parent, histoire de casser le couple; et le
gouvernement, histoire d'établir une complicité de nature
politique avec le parent qui a bien besoin d'une main tendue
quelle qu'elle soit.
Avec un minimum de recul,
les « circonstances atténuantes » des travailleurs sociaux
sont ineptes. Ils n'ont pas attendu un pseudo climat
sécuritaire autour d'une nouvelle dangerosité, se contentant
de mettre en application un « principe de précaution » à
leur sauce contre l'influence de l'institution familiale
bourgeoise. Ils s'inquiètent moins du vécu des enfants que
de la condition sociale et culturelle des familles. Les
parents coupables de « pressions scolaires » ne sont ainsi
pas moins dangereux que les déments qui finissent par couler
leur progéniture dans le béton. Ils vont donc dénoncer ce
procès en dangerosité qui est pourtant – et il faut le dire
clairement – leur seule raison légitime d'agir, une raison
objective et incontournable dans toute société civilisée.
Les parents victimes ne
sont pas innocents pour les travailleurs sociaux, puisque
leur mode éducatif non déviant ne serait pas suffisamment
épanouissant selon leur vision de l'enfant libre dans la
pouponnière collective. Ces principes ne sont cependant pas
trop mis en avant car ils pourraient choquer. Or, il faut
aussi s'attirer la compréhension des parents, quitte à se
répartir les rôles entre travailleurs sociaux flagellateurs
et consolants. Il faut dire en effet qu'une famille
déstructurée devient un allié potentiel.
Quelques bourreaux se
lamenteront hypocritement sur la procédure trop expéditive
d'autres bourreaux qui ne faisaient qu'obéir, et voilà les
parents incités à manifester leur mécontentement voire leur
désobéissance vis-à-vis du gouvernement. Les criminels
savent s'y prendre pour rejeter la responsabilité de leurs
crimes sur ceux-là même qui sont censés les contrôler. Ils
agissent là comme des activateurs d'un syndrome de Stockholm
en réorientant la colère des familles victimes non contre
leurs coteries, mais contre un exécutif censé mettre fin à
des pratiques d'enlèvements à visées politiques.
Chapeau les salauds, car
on a pu voir des parents exemplaires sous tout point de vue,
dont les enfants pour leur malheur ont été reformatés en
futurs assujettis par l'aide sociale, manifester pour que
des moyens supplémentaires soient offerts aux travailleurs
sociaux. Des parents dont on ne saurait rien reprocher et
contre lesquels aucune procédure en correctionnelle ne
saurait aboutir, se sont retrouvés coude à coude avec ceux
qui les ont calomniés pour que le gouvernement leur prenne
davantage en tant que contribuables afin de pérenniser
l'inquisition qu'ils subissent! Et je dis bien pérenniser,
car soutenus de la sorte, les petits Torquemada font même
peur au gouvernement, qui n'ose même plus remettre en cause
la mafia de l'aide sociale, de peur de voir les parents
victimes s'interposer entre la justice et leur bourreau!
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