La peur diffuse de la catastrophe a conduit récemment le pouvoir à
annoncer pour la conjurer le projet de création d'un cinquième pilier de
la Sécurité sociale. Au risque d'étonner et même de choquer, nous
affirmons que ce serait la faute à ne pas commettre.
Rappelons que la Sécurité sociale, la « sécu » selon le terme consacré,
comprend quatre piliers: famille, accidents du travail, maladie,
retraite. C'est au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale qu'un gouvernement
pratiquement communiste à créé ce véritable monstre qu'est devenu la
sécu. C'était le 22 mai 1946, jour bien triste en vérité. La sécu est un
monstre par ses dimensions titanesques qui, après des extensions
successives, finit par absorber une large part de l'activité nationale.
Le monstre, quels que soient les changements de statut depuis sa
création, reste étroitement soumis à la dictature de syndicats dont la
légitimité est plus que douteuse. Les résultats sont pitoyables. Depuis
sa création il traîne un déséquilibre financier que l'on appelle
maintenant couramment le « trou de la sécu » et qui, à lui seul,
explique une grande partie de la paupérisation du peuple français.
Le désastre de l'assurance-maladie |
Prenons en exemple le problème de l'assurance-maladie.
La prétendue assurance-maladie publique n’est pas une véritable
assurance, laquelle supposerait une liberté de choix et non un simple
prélèvement étatique décoré abusivement du terme d'assurance. Jusqu'en
1940, la liberté régnait dans le domaine de la médecine, de la pharmacie
et des assurances. Tout le monde était soigné dans le cadre de contrats
privés. Des assurances maladie étaient apparues avec un début de
réglementation en 1930, sous le nom d’assurances sociales, ces
réglementations ne concernant que les salariés de l'industrie et du
commerce.
En 1946, la création de la sécu fut un coup de tonnerre. Il n'y avait –
et il n'y a encore – aucune gestion, l'argent étant recueilli dans une
sorte de grand réservoir et dépensé au jour le jour au fil des années,
selon la volonté changeante des politiques, des syndicats et autres
gérants de fait. C'est en 1960 que sont apparus les « URSSAF » (Union de
recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations
familiales) dont le sigle est lui-même significatif et qui, aujourd'hui
encore, n’ont pas de statut légal, ayant été créées à l'époque à l'image
du Parti communiste. Progressivement, le monopole a été étendu bien
au-delà des salariés pour toucher l’ensemble de la population. La Cour
des comptes, théoriquement chargée de surveiller, a déclaré publiquement
qu'elle ne pouvait rien contrôler car il n'y avait pas de gestion.
La dérive financière est permanente. Voici des chiffres: en 2002, le
déficit était de 3,50 milliards d'euros et, en 2009, de 22 milliards
d'euros. Les prévisions pour 2010 sont de 30 milliards d'euros. Il
fallut finalement taxer. Cela a conduit, en 1990, à l'introduction de la
CSG (Contribution sociale généralisée) qui, étant évidemment
insuffisante, a été complétée ensuite par la CRDS (Contribution pour le
remboursement de la dette sociale). Ces impôts sont si commodes qu'il
est question de les augmenter.
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