Au début, je me réjouissais grandement de ce jugement rétablissant le
droit au mariage entre homosexuels. L'égalité des gens ne doit pas être
laissée aux caprices des électeurs. Imaginons un peu si, au lieu de
donner une définition arbitraire du mariage, on avait décidé d'interdire
les mariages interraciaux. Comme l'a dit Thomas Jefferson: tous les
hommes naissent libres et égaux. Le renversement judiciaire de cette
proposition est donc un pas vers l'égalité de tous.
Toutefois, avec le recul (et quelques lectures ici et là), je me suis
questionné sur le mariage. Pourquoi l'État semble-t-il tellement
intéressé à ce que deux personnes se marient?
Aux États-Unis, le système fiscal avantage indûment les couples mariés.
Selon
Wikipedia, pour l'année 2010, un couple marié remplissant une
déclaration conjointe ou une personne veuve ont droit jusqu'au 3e palier
d'imposition à deux fois plus d'exemptions de base que les couples qui
font des déclarations séparées ou les personnes célibataires, et à 50%
plus de déductions que les heads of household (généralement mais
pas exclusivement définis comme des chefs de famille monoparentale).
Au Canada, pour l'année fiscale 2009, on semblait s'intéresser plus à la
vie de couple qu'au mariage, en permettant aux couples mariés ET à ceux
vivant en « union libre » jusqu'à 9000 $ de déduction de base si l'un des
conjoints ne travaille pas. Pas étonnant donc que d'autres personnes
veuillent profiter de ce système.
Des tâches régaliennes et rien d'autre |
En ce moment, le débat du mariage de conjoints de même sexe accapare
trop d'attention. Chez les opposants, on utilise la dictature de la
majorité (référendum) pour imposer sa vision. Chez les supporteurs, on
utilise la voie politique (pour faire voter ses députés) ou judiciaire
(pour contester la définition « traditionnelle » du mariage) pour faire
triompher sa vision de la société. Tout cela alors que l'endettement
public remonte à des niveaux alarmants...
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