La droite souhaite maintenir la définition traditionnelle du mariage,
par la force de la loi. Mais la gauche appuie non pas le point de vue
libertarien qui serait
un retrait de l'État des questions maritales (qui ne sont que des
relations contractuelles entre individus) mais plutôt la réglementation
du mariage homosexuel, qui permet à l'État de se mettre le nez dans les
relations sexuelles et les questions personnelles financières et autres
des gais.
Les gauchistes sont non seulement en faveur de l'égalité des hommes
et des femmes, mais ils ont lutté pour tous les privilèges légaux qu'on
accorde aux femmes aujourd'hui (soi-disant « équité salariale »,
favoritisme dans l'embauche, favoritisme dans les jugements concernant
les enfants, etc.).
Les gauchistes sont non seulement opposés au racisme et à
l'intolérance, ils défendent un racisme et une intolérance inversés en
appuyant des politiques de multiculturalisme et d'immigration de masse
qui constituent en réalité, dans un contexte d'État-providence comme le
nôtre, une agression envers la population locale.
Les gauchistes appuient non seulement la liberté de penser et
d'exprimer ce qu'on veut (contrairement à la vieille droite
réactionnaire religieuse avec son Index et sa persécution de toute
culture non traditionnelle), mais ils veulent évidemment que leurs
préférences culturelles soient subventionnées, reçoivent l'accolade
officielle du pouvoir et soient imposées à tous.
Les gauchistes veulent aussi nous imposer leur moralité « verte » et
« solidaire » à la con avec toutes ses conséquences contrôlantes sur nos
vies quotidiennes (qu'il s'agisse d'alimentation, de transport, de
santé, etc.). Leurs positions sur des questions sociales ne sont pas
simplement des positions de principe sans incidence sur l'économie, et
qu'on peut donc distinguer de leurs positions sur les questions
économiques; elles ont au contraire presque toujours une dimension
économique et s'imposent par des politiques étatistes.
Par ailleurs, on peut tout à fait être très conservateur ou
traditionnaliste sur les questions culturelles et morales (donc, « à
droite » selon le positionnement socioculturel conventionnel) tout en
étant farouchement anti-étatiste et en refusant de recourir à l'État
pour imposer ses valeurs, donc en étant libertarien.
Bref, parler des libertariens comme étant « à droite » sur les
questions économiques et « à gauche » sur les questions sociales est
effectivement une description trompeuse qu'il faudrait abandonner pour
éviter d'entretenir cette confusion.
Comme
je l'écrivais il y a quelques années,
Il faut bien distinguer les valeurs des moyens qu'on utilise pour
les défendre. Il existe des libertariens fondamentalistes religieux
et des libertariens athées, des libertariens individualistes et
d'autres qui préfèrent vivre dans des communautés fortes, des
libertariens qui défendent des valeurs culturelles traditionnelles
et d'autres qui font la promotion d'un « transhumanisme » qui
permettrait à l'être humain de se transformer grâce aux nouvelles
technologies. Les valeurs défendues par les libertariens pris
individuellement peuvent rejoindre celles de la gauche
« progressiste » ou celles de la droite « conservatrice ». La seule
perspective fondamentale qui unit les libertariens est qu'ils
refusent d'imposer leur propre vision du monde aux autres au moyen
d'une institution fondée sur la coercition, en l'occurrence l'État.
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