Alors, mesdames et messieurs, bonjour. Évidemment, vous êtes au courant
de la tragédie qui a frappé notre gouvernement. Mon collègue et ami,
Pierre Corbeil, le ministre responsable des Affaires autochtones et
ministre responsable des régions de l'Abitibi-Témiscamingue et du
Nord-du-Québec, a été victime d’un accident. En route vers Amos, où il
devait inaugurer le tout nouvel établissement carcéral de la ville, sa
voiture a frappé un orignal. À l’heure où l’on se parle, Pierre et son
chauffeur reposent dans un état stable et satisfaisant au Centre de
santé et de services sociaux de Val-d'Or. Plus de peur que de mal, cette
fois-ci. Mais cet accident met en lumière une réalité bien triste: la
détérioration accélérée et continue de notre patrimoine faunique. En
effet, chaque année, des dizaines de milliers d’orignaux, de chevreuils,
de ratons laveurs, de renards, de grenouilles, d’oiseaux, etc., meurent
sous les roues de nos voitures et de nos camions. En plus d’être une
véritable hécatombe, il s’agit d’une perte inestimable de richesse
collective. Il a fallu agir. Et nous avons agi.
Depuis plusieurs mois, avec l’aide du ministre du Travail, de l'Emploi
et de la Solidarité sociale, M. Sam Hamad, du ministre des Affaires
municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, M. Laurent
Lessard, du ministre délégué aux Transports , M. Norman MacMillan, du
ministre délégué aux Ressources naturelles et à la Faune , M. Serge
Simard, de la ministre du Développement durable, de l'Environnement et
des Parcs, Mme Line Beauchamp, ainsi que des 10 ministres des Régions du
Québec, dont 8 sont ici présents: Mme Monique Gagnon-Tremblay, Mme
Michelle Courchesne, Mme Julie Boulet, M. Laurent Lessard, M. Pierre
Corbeil, à qui l’on souhaite un prompt rétablissement, M. Norman MacMillan, Mme Nicole Ménard, M. Serge Simard, et moi-même, ministre
responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, notre
gouvernement a élaboré un plan national d’encadrement de la faune. Le
triste accident de M. Corbeil n’a fait qu’en accélérer le dévoilement.
Ce plan structurant et durable, en plus de préserver notre patrimoine
faunique, va dynamiser les régions et créer des milliers d’emplois. Il
repose en partie sur les assises du Règlement sur les habitats
fauniques. Ce règlement décrit les habitats fauniques protégés
légalement et précise ceux qui font l’objet d’un plan. Présentement,
onze types d'habitats fauniques ont été identifiés au règlement et neuf
font obligatoirement l’objet d’un plan. La cartographie officielle
comprend les habitats fauniques protégés par le règlement et localisés
en tout ou en partie sur les terres du domaine de l’État. On y retrouve
aussi les habitats fauniques localisés sur les terres privées,
actuellement non protégés par le Règlement sur les habitats fauniques.
Les inventaires fauniques permettent de délimiter les habitats
fauniques. À ce jour, 1 581 habitats fauniques ont été cartographiés
pour une superficie protégée de 55 585 km2. En actualisant sa
cartographie des habitats fauniques, l’organisme Faune Québec assure la
conservation de la biodiversité et participe largement au réseau
québécois des aires protégées. Le but de la cartographie des habitats
fauniques est donc de préserver le patrimoine faunique aux fins de
conservation et aussi de mise en valeur; de mieux saisir l'importance de
ces milieux de vie tant pour la faune que pour les citoyens; d’orienter
l’aménagement du territoire et le développement durable; et de pratiquer
une gestion prudente et intégrée.
Ce que nous annonçons aujourd’hui, mes collègues et moi, c’est
l’intégration complète des terres privées dans la zone protégée. En
d’autres termes, l’étalement de la superficie faunique protégée à
l’ensemble du territoire québécois. Il s’agit d’une avancée
extraordinaire vers une occupation totale de notre territoire national,
pour le bien commun de toutes les Québécoises et de tous les Québécois.
Concrètement, ce plan de préservation du patrimoine faunique collectif
passe par l’élaboration et l’installation d’un réseau de clôtures de
plusieurs milliers de kilomètres le long de toutes les routes qui
sillonnent les terres publiques et privées du Québec – le réseau routier
du Québec comprend environ 185 000 km de routes. Le but étant de
restreindre l’accès aux routes pour les animaux tout en leur donnant des
aires protégées dans lesquelles ils pourront évoluer en toute sécurité.
Là où il existe présentement des traverses naturelles de type
migratoires, nous créerons des ponts ou des tunnels, selon la
composition du terrain, pour faire en sorte de respecter les habitudes
de vie des animaux.
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