Ces
collusions, sans cesse démenties par les services de
communication officiels, sont pourtant mises en évidence
quotidiennement dans la presse. Voici quelques exemples
supplémentaires, pris au hasard dans la presse quotidienne,
de scandales, absurdités, abus de pouvoir de l’État, qui
illustrent parfaitement la gouvernance moderne selon la
logique du coup d’État permanent.
• Le Bixi, affaire dans laquelle la
Ville de Montréal a outrepassé son mandat sur décision
personnelle du maire.
• La construction d’un amphithéâtre à Québec pour
laquelle le maire cherche à faire voter une loi
d’exception.
• Québec donne 1,8 million à Juste pour rire (Le
Devoir, 28 juillet 2011) « L'humour est un véhicule
culturel important chez nous », de dire Mme Christine
St-Pierre, ministre de la Culture.
Les Québécois sont peut-être dotés d’humour, mais pas au
point d’acheter suffisamment de billets pour subventionner
leur « culture »; ni même pour se moquer de la phrase
ridicule de leur ministre qui semble définir à leur place ce
qu’ils entendent par « culture » (un « véhicule »?) et les
moyens qu’il convient d’y consacrer.
• John Baird fait retirer deux Pellan,
célèbre peintre québécois, des murs du ministère des
Affaires étrangères, à Ottawa. (Le Devoir, 28
juillet 2011) « Le musée de Québec serait disposé à les
accrocher à ses cimaises "n'importe quand" […] même s'il
possède déjà la plus importante collection de Pellan au
Canada, soit plus de 200 oeuvres. »
J’ai honte de méconnaître un artiste si célèbre qu’un musée
à lui seul semble posséder une part aussi considérable de
son oeuvre. Les Québécois sont sans doute ravis que
quelqu’un ait eu, à leur place, le discernement de consacrer
leurs ressources fiscales à l’achat massif d’un tel talent.
• Une poutre en béton de 24 tonnes
s’effondre dans le tunnel Viger à Montréal. (Le
Devoir, 3 août) « Le Ministre des transports du
Québec, Sam Hamad, […] a minimisé la responsabilité du
MTQ […] Selon lui, l’accident […] aurait été causé par
des travaux réalisés au même moment par une firme privée
sur les murs du tunnel. »
L’impéritie des responsables publics, mis au courant dès
2008 de l’état alarmant des structures, n’engage en rien
leur responsabilité. La faute retombe sur une société
privée qui effectuait des travaux à côté. Le fusible a
fonctionné et le « peuple » peut se réjouir d’avoir des
édiles capables d’identifier rapidement les coupables.
Lesquels coupables se verront pourtant sans doute confier,
par un jeu de bons procédés, les travaux de réparation… même
si cela coûte un peu plus cher. Le maire Tremblay en profite
au passage pour demander plus de sous.
De ce dernier article,
nous pouvons tirer une conséquence toujours vérifiée: les
agents de l’État et les hommes politiques sortent
généralement renforcés de leurs échecs et incompétences, qui
ne font selon eux que mettre en évidence leur « manque de
moyens » financiers et humains: manque d’enseignants, de
soignants, de policiers, de fonctionnaires dans tous les
domaines, mais aussi d’argent… et de crédulité.
Et pourtant, les
Québécois, à l’instar de bien d’autres citoyens de pays
occidentaux, semblent accepter ce coup d’État – ce scandale
– permanent. La majorité subit sans débat des décisions
imposées au nom de justifications douteuses et se soumet au
politiquement correct. Pour prix de leur renoncement
aux libertés individuelles, ils sont fiers de disposer d’un
système éducatif et de santé « gratuits » même s’ils se
révèlent inefficaces et ruineux. Ils approuvent une
politique culturelle festive et souvent bas de gamme. Ils
sursautent à peine devant les coûts pharaoniques des
transports et les constants dépassements des grands travaux
qui entraînent une hausse sans fin des taxes.
En conclusion, puisqu’il
n’est plus question de recourir aujourd’hui à l’impérialisme
militaire pour avoir accès aux richesses et remplir les
caisses de l’État, il faut piger dans celles de la nation.
Les apparences démocratiques sont néanmoins sauves car les
dirigeants actuels des démocraties, appuyés par une
machinerie politique (partis, administration), tirent leur
légitimité d’une volonté populaire exprimée lors des
élections. Ainsi abritée et justifiée, la gouvernance
réelle, diluée dans la masse anonyme de ses agents, peut
piller les richesses des citoyens en édictant des lois
progressivement spoliatrices et liberticides, tout en
clamant haut et fort qu’ils agissent en vue de la justice
sociale par une équitable redistribution du bien commun.
Ainsi, là où les
révolutionnaires ont échoué, prospèrent aujourd’hui nos
mafioso-étatistes qui ont perfectionné le système.
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