Tout
d'abord, pour dissiper les malentendus, un peu de sémantique. Souvent, il est
simplement question d’interventionnisme ou d'étatisme – ces termes sont jugés
relativement acceptables par l'électorat de droite abominablement floué depuis
2007. Ils cachent la vraie réalité qui est une marche vers le socialisme. À
titre d’exemple, nous observons toujours et en toutes circonstances la volonté
de réaliser le bonheur des gens malgré eux, parfois contre eux, et ceci à partir
d'une centrale étatique.
Le grand emprunt, qui sans cesse revient à la surface comme un serpent de mer,
en est l'une des manifestations les plus claires.
Pour l'histoire,
rappelons brièvement que l'idée fut lancée en novembre 2009 par un pur hasard.
Un courtisan en avait eu, inopinément, l'idée et l'avait ajoutée au dernier
moment dans un discours de l'hyperactif président. La fusée s'était aussitôt
envolée. Le prétexte initial était la crise qu'il fallait surmonter, les
énarchos-socialos au pouvoir pensant illégitimement que l'État était le seul à
pouvoir agir dans ce domaine.
Le fait nouveau
aujourd'hui est que le président lui-même vient d'annoncer cinq priorités pour
une première tranche de 35 milliards, à savoir: le développement durable, le
numérique, l'enseignement supérieur, la recherche, l'industrie avec les PME.
Quels sont les vrais chiffres? |
Arrêtons-nous sur ce chiffre de 35 milliards. D'abord, il a annoncé que ce
n'était qu'une première tranche – combien de tranches y aura-t-il après? Il y a
lieu de s'inquiéter. En plus, le total des investissements publics dépasse
largement les 35 milliards car les collectivités territoriales et l'Europe sont
invités à compléter. La France dispose – et nous ne savons pas jusqu'à quand –
d'une note flatteuse auprès des agences de notation. Cette situation toute
provisoire lui permet donc de dépenser sans limite! La vraie gauche ne ferait
pas pire en la matière que cette fausse droite.
La crainte de se voir
infliger un échec, en forme de camouflet, conduisit vite à abandonner le projet
d'un emprunt public – regrettons-le, car un emprunt à montant déterminé dans le
public aurait limité l'effet de ruine que nous évoquerons plus loin. En son lieu
et place, nous assistons à un droit de tirage pratiquement illimité!
Comment distribue-t-on
cet argent que l'on n'a pas?
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