L'inexactitude des chiffres est telle que lorsque le PIB,
manipulé par les statisticiens nationaux, ne convient pas
pour une raison ou une autre, les politiques imaginent
d'autres paramètres. C'est ainsi qu'il est devenu à la mode
de parler de « bonheur national brut »: les augures,
décidément, savent se regarder sans rire!
Aux yeux des pouvoirs publics, soit nationaux, soit
internationaux, l'intervention du PIB est quelque chose
d'essentiel. Elle légitime leur interventionnisme et le
torrent réglementaire dont ils vivent en découle
irrémédiablement.
Dans la réalité, la richesse des nations est absolument non
mesurable et ne le sera jamais. L'on peut simplement se
prononcer à la vue de certains aspects particuliers. En
France, le véritable désastre du chômage et d'une crise du
logement telle qu'un grand nombre de Français ne sont pas
satisfaits de leur logement, sont deux signes évidents de la
paupérisation nationale.
Même si leur inquiétude repose sur des chiffres
contestables, les pouvoirs publics réagissent. Ils
réagissent mal, au coup par coup, puisqu'ils restent englués
dans leur liturgie interventionniste, carrefour de leur
propre idéologie et de leurs avantages personnels.
Ces aides en résultent avec une forêt impénétrable de
réglementations, de lois, de décrets, le tout souvent
obscur, plein de redondances et contradictoire. Ce sont des
lacets qui étouffent. C'est d'ailleurs parfaitement logique
parce qu'il n'y a pas de raison que l'esprit qui les inspire
soit supérieur à celui des aides à l'emploi ou des aides au
logement.
Le « principe des calamités » veut que lorsque les hommes
politiques ont créé une calamité, ils en créent d'autres
pour soi-disant corriger la première. En vertu de ce
principe, il y a quelques années, il avait été créé un
« comité permanent pour la régulation et l'évaluation des
aides publiques aux entreprises », le COPRA. Voilà un
« machin » formant une nouvelle calamité en tant que telle.
J'avoue ne pas en avoir trouvé trace récente et ignorer s'il
se borne à dormir calmement dans des locaux bien au chaud,
ou s'il n'a pas été véritablement créé.
Le désastre pour les entreprises est complet. D'abord, en
dehors des coûts de gestion signalés plus haut, elles
doivent payer les impôts permettant de prétendument les
aider. Le rapprochement avec l'impôt des sociétés est
significatif. Ensuite, quand elles se lancent à la course au
pactole, elles souffrent des terribles lenteurs
bureaucratiques et, au final, elles doivent adapter leur
stratégie aux idées propres des fonctionnaires juges des
dossiers.
La richesse des nations qui n'est pas mesurable repose sur
les initiatives individuelles, soit des particuliers soit,
principalement, des entreprises agissant librement sur les
marchés. Un gouvernement « libérateur » devrait sans tarder
supprimer ces aides et, dans la foulée, les impôts
correspondants, ce qui serait très bénéfique pour les
entreprises. Il y a donc lieu d'être optimiste car ce
facteur s'ajoute à bien d'autres pour montrer que
contrairement à la propagande officielle, la marge de
manoeuvre du pouvoir est très grande comme nous l'avons
souvent souligné.
Encore faut-il que quelqu'un ou quelques-uns le comprennent
et puissent la saisir. C'est ici qu'il est permis d'être
vraiment pessimiste, tout au moins à court terme.
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