L'État nounou du Québec (Chapitre 1)
Aujourd'hui, une
injustice intergénérationnelle se produit sous nos yeux et, dans la plus
parfaite indifférence au sort de ceux qui nous suivent, on continue de
promouvoir de la dépendance et de la gratuité.
La pathologie de l'autodiagnostic (Chapitre 2)
Depuis maintenant
plusieurs décennies, la pathologie dont souffre le Québec est l'autodiagnostic.
On tourne en rond et on ne va nulle part. Parce qu'au Québec, on réfléchit. La
finalité n'est pas de résoudre les problèmes, mais de se concerter, de
réfléchir. Au Québec... on jase! On placote, on échange, on intellectualise, on
bitche, on chiale, bref, on parle. Et plus souvent qu'autrement, on parle pour
parler. Juste pour parler. Mieux encore, pour s'écouter parler! Parce que
l'action ne suit pas. Au Québec, voyez-vous, on carbure aux émotions.
L'indomptable Léviathan (Chapitre 3)
L'immobilisme au Québec
tient à ce que les grands joueurs influents soient neutralisés. Sollicité de
toutes parts, autant par les individus qui veulent des programmes que par les
entreprises qui veulent des subsides, l'État peut difficilement recevoir de
vives critiques de son omniprésence.
L'immobilisme n'est pas,
non, le fruit d'un manque de solutions. Il est ce que l'on récolte lorsque le
système est bâti par des technocrates du haut d'une tour ministérielle et
entretenu par les pouvoirs corporatistes.
On aura beau faire croire
que nos impôts et nos taxes suffisent à payer le « modèle québécois », la vérité
est la suivante: le Québec est dépendant du reste du Canada, le Québec est
accroc à la péréquation et il semble que les Québécois soient totalement
indifférents à l'endettement public.
Bref, les politiciens
continuent de vendre du rêve sous prétexte qu'il s'agit de « choix collectifs ».
Ils attendent que cela s'écroule. Inévitablement, tragiquement, cela arrive.
C'est la société-viaduc.
Ici, le politicien se
fait entrepreneur et l'homme d'affaires se fait politicien. Tous deux défendront
le modèle québécois dans sa composante économique: le « nationalisme
économique ». Le nationalisme économique à saveur identitaire est donc animé par
une complicité entre des hommes d'affaires et une classe politique qui en
profitent tous deux. Les premiers en diminuant leur niveau de risque, la seconde
en y récoltant les fruits électoraux.
Nous voici donc dans un
monde où les gens d'affaires doivent faire de la politique et où les leaders
syndicaux se prennent pour des gens d'affaires! Le discours de la paix sociale
peut également être vu comme retors, celui d'une lâcheté politicienne qui
rejette les causes de l'immobilisme sur une population qui, selon le
gouvernement, tient à conserver intégralement l'ensemble de ses programmes.
Tout est culturel (Chapitre 4)
La culture syndicale,
c'est la culture de l'égalitarisme, la tyrannie du consensus, c'est la primauté
de l'ancienneté, la protection des acquis, le nivellement par le bas, la culture
de la médiocrité en somme. La culture syndicale est ce monde où la bonne
intention rime sur les résultats, où l'État peut croître sans cesse sans nuire à
l'économie, où l'on ne peut rien changer à moins d'en payer le prix à coups de
manifestations et de prise en otage de la population.
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