Cependant, en 1980, un professeur d'économie nommé Julian
Simon lança un défi à Ehrlich: il s'agissait de parier sur
le prix de cinq matières premières choisies par Ehrlich à la
date que celui-ci voudrait. Si, à la date choisie, les prix
(ajustés de l'inflation) des ressources naturelles
sélectionnées étaient effectivement plus élevés qu'en 1980,
l'économiste devrait payer la différence et, dans le cas
contraire, c'est Ehrlich qui devrait payer Simon. Ehrlich
accepta le pari et, le 29 septembre 1980, misa 1 000 dollars
sur la croissance des prix du cuivre, du chrome, du nickel,
de l'étain et du tungstène au cours de la décennie à venir.
De 1980 à 1990, la
population mondiale augmenta de 800 millions d'individus,
mais le 29 septembre 1990 ‒ quand le pari arriva à son terme
‒, les prix des cinq métaux sélectionnés par Ehrlich avaient
baissé ‒ tous, sans aucune exception. Ehrlich avait perdu
son pari et honora son contrat en postant un chèque de
576,07 dollars à l'ordre de Simon. Il refusa en revanche de
renouveler le pari...
Les thèses malthusiennes
ont toujours fait vendre énormément de livres tout en se
révélant fausses a posteriori. Habituellement
défendues par des biologistes, physiciens ou autres
géologues parfaitement compétents dans leurs domaines
respectifs mais ignorant tout du fonctionnement d'une
économie, leurs prédictions apocalyptiques ont toujours été
démenties par deux mécanismes très simples: quand une
ressource se raréfie et que son prix monte, la hausse des
cours incite les producteurs à produire plus ou à développer
une alternative et les consommateurs à adapter leur
consommation, pour autant que l'on opère dans une économie
de marché.
Quid de l'environnement?
Tout indique que, malgré les prévisions apocalyptiques, sa
qualité s'améliore au fur et à mesure que le niveau de vie
augmente, et cela non seulement grâce aux réglementations
publiques mais aussi et surtout aux progrès
technologiques, aux mécanismes de marché et aux droits de
propriété qui s'opposent au libre accès aux ressources et
donc à leur destruction.
Résumons-nous: depuis
1850 une population cinq fois plus importante, jouissant
d'un niveau de vie de plus en plus élevé dans un
environnement en voie d'amélioration. L'avenir est donc à
l'optimisme et la perspective de 10 milliards d'habitants
n'entraînera pas de catastrophes pourvu que nous adaptions
nos institutions et résistions à la dictature écologique.
Comme le faisait
justement remarquer Julian Simon, tout nouveau-né est doté
d'un cerveau et de mains qui contribueront à la richesse et
à la beauté du monde. Pas besoin d'une autre planète!
Pourquoi ne pas ouvrir un pari?
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