Au sujet du manque de fonds, Richard Martineau a été l'un des rares à
ramener un peu de rationalité dans tout ce cirque. Dans une chronique,
il écrivait: « Comment ça, plus d'argent? Tu prends le p'tit criss qui
fait régner la terreur dans la cour d'école, tu le fais venir dans ton
bureau et tu lui dis: "Si tu recommences, il va y avoir des conséquences
graves!" Ça ne prend pas plus d'argent, ça. Ça prend du courage et de
l'autorité, deux traits de caractère qui ne coûtent pas une maudite
cenne. »
Mais ça au Québec, et surtout dans nos écoles gérées par des
fonctionnaires syndiqués, ça ne se fait pas. Si le directeur ou le
professeur parle fort au jeune, son père ou sa mère monoparentale (ou le
chum de sa mère monoparentale) débarque pour leur donner un char
de bêtises. Résultat: le personnel enseignant s'en lave les mains. De
toute façon, ça ne fait pas partie de leur description de tâches.
Martineau est peut-être rationnel, la politique, elle, ne l'est pas. À la
veille du congé des fêtes, et pressée par l’opposition et des acteurs du
milieu scolaire,
la ministre de l’Éducation a promis d’annoncer
« prochainement » son plan d’action bonifié pour lutter contre la
violence et l’intimidation à l’école. La ministre va saupoudrer
encore plus d'argent sur le problème. Combien son gouvernement a-t-il
englouti de fonds publics depuis trois ans dans sa lutte contre la
violence dans les écoles? 17 millions $. Et nous en sommes encore à
réclamer plus de fonds...
Si toutes les personnes qui réclament l'intervention de l'État ou qui
s'offusquent s'impliquaient, il n'y en aurait plus (ou beaucoup moins)
d'intimidation à l'école. Pourquoi faut-il toujours que les solutions
viennent du gouvernement? Parce nous sommes rendus complètement
dépendants de l'État. Nous ne savons plus rien faire de nous-mêmes.
Toutes ces années de programmes sociaux et de services publics auront
eu raison de notre sens de l'initiative.
Et n'allez pas croire que l'intimidation cesse lorsque vous quittez les
bancs d'école! Selon Lisa M.S. Barrow, auteure de In Darkness, Light
Dawns: Exposing Workplace Bullying and Hope For A Healthy Workplace
(Purple Crown, 2009), 37% des travailleurs sont victimes d'une certaine
forme d'intimidation au travail et 7% d'entre eux auraient même
considéré l'homicide ou le suicide pour régler les choses. Du côté des
intimidateurs, seulement 1,4% d'entre eux seraient renvoyés des lieux de
travail, tandis que 44% de leurs victimes sont soit renvoyées ou
quittent leur emploi de leur propre gré.
Pas de répit au travail, pas de répit à la retraite! Le gouvernement
québécois lançait l'année dernière une vaste campagne de publicité pour
sensibiliser la population aux méfaits de la violence et de
l'intimidation sur les aînés. Ce phénomène nous guette de plus en plus
avec le vieillissement de la population et le nombre de plus en plus
grand de personnes âgées hébergés dans des centres d'accueil.
Imaginez, des
victimes d'intimidation qui passent de l'école, au travail,
à la retraite sans jamais connaître de répit! Ne manque plus
que l'intimidation à la garderie et nous serons une
population « intimidée » du berceau au tombeau! Quoique, le
réseau de garderies étant maintenant nationalisé, les
histoires d'intimidation dans les CPE ne
seraient tarder...
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