Le vrai capitalisme est écologique
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Les libertariens auront vite compris que Le Lorax
montre clairement ce qui se produit quand les règles
fondamentales du capitalisme ‒ propriété privée,
investissement à long terme, non-intervention du
gouvernement dans l'économie ‒ ne sont pas respectées. Pour
les autres, laissez-moi vous exposer sa vraie nature...
Quand Once-ler arrive
dans la forêt, personne n'en est légalement propriétaire.
Oui, les animaux sont très mignons, mais dans la vraie vie,
ils n'ont pas de droits de propriété. Si Once-ler était
devenu le propriétaire légal de cette terre, alors il aurait
(fort probablement) tout fait pour utiliser les arbres
intelligemment. Après tout, ce qui fait le succès du
capitalisme, c'est l'investissement, PAS la consommation.
D'ailleurs, l'investissement (privé) explique presque, à lui
seul, pourquoi « l'Occident » (Europe, É.-U., Canada,
Australie, etc.) était jusqu'à récemment tellement plus
riche que le reste du monde(1).
Le comportement de Once-ler
n'a donc rien à voir avec le capitalisme. Au contraire, on
pourrait dire que ce type de comportement est encouragé dans
notre monde interventionniste. Un très bel exemple est
le sort de la Seigneurie du Triton dans le Nord du
Québec. Sous pression populaire, le gouvernement Charest
avait décidé, en 2005, de déclarer cette zone aire protégée,
empêchant ainsi toute exploitation forestière, même de la
part de compagnie qui s'y trouvaient déjà. Naturellement, se
sachant évincées sous peu, les compagnies présentes ont
rationnellement cherché à maximiser leurs profits... en
coupant à blanc. La moralité de cette action est discutable,
mais elle facilement compréhensible: puisque la propriété
sera publique, à quoi bon préserver les arbres pour le
futur?
Le même concept
s'applique pour la pollution. Si c'est une plaie dans notre
monde moderne, c'est que l'air, le sol et l'eau
appartiennent à tous, et donc à personne. Derrière le Rideau
de fer des régimes communistes, là où les lois économiques
étaient presque toutes ignorées, la pollution était
effarante, certaines forêts sont devenues irrécupérables et
beaucoup de gens
en mouraient prématurément. Si des droits de propriété
privée avaient été appliqués sur ces territoires, ces
problèmes n'auraient probablement jamais existé.
Dans les années 1950,
Hooker, une compagnie de produits chimiques dans l'État de
New York, avait en sa possession un canal dans lequel elle
déversait ses déchets. Il était très bien construit et
aucune fuite n'a été rapportée. C'était tout à son avantage,
sinon elle aurait dû dédommager ses victimes pour la
pollution causée. Mais dès que le gouvernement local a
décidé d'acheter des terrains en bordure dudit canal, les
problèmes ont commencé: désintégration de la structure du
canal, fuites, construction en bordure du canal... Comme le
secteur public n'est généralement responsable de rien, nul
besoin de dire que la compagnie
a reçu tout le blâme.
C'est donc ce qui peut
expliquer le je-m'en-foutisme de O'Hare quant à la pollution
engendrée par ses activités. Comme il n'y a pas de propriété
de l'air ou de l'eau, il s'en fiche; il en profite même. Et
son comportement face aux arbres ‒ ils offrent une
concurrence « déloyale » quant à la production d'air pur ‒
n'est pas sans rappeler
la pétition des marchands de chandelles présentée par
Frédéric Bastiat. Tout comme O'Hare, ils protestaient contre
la concurrence déloyale... du soleil et exigeaient des
pouvoirs publics que l'on bloque toutes les fenêtres afin de
faire augmenter les affaires. Force est de constater que
O'Hare, lui, a eu gain de cause, ce qui aurait été
impossible dans un libre marché. En effet, la majorité des
gens seraient porté à vouloir profiter d'air pur gratuit
produit par les arbres.
En conclusion, malgré ses
qualités techniques évidentes, Le Lorax n'est qu'un
vulgaire film de propagande écologiste qui fait fi d'à peu
près toute la logique économique. Et comme il s'adresse
principalement aux enfants, je conseille fortement aux
parents libertariens de bien expliquer à leurs rejetons que
ce film montre ce qui se passe quand on ne respecte PAS
l'esprit du capitalisme.
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