Nous nous trouvons devant une gerbe de faits plus ou moins récents qui,
tous, relèvent de l'hydre à plusieurs têtes.
La BCE, sous l'ère Trichet, était perçue comme le bouclier « anti-inflatoire »
ce qui sur la longue durée n'était que partiellement vrai. Avec son
nouveau directeur, l'Italien Mario Dragui, elle a jeté aux orties tous
les beaux principes. Elle vient de prêter, pour trois ans, 1 000
milliards d'euros, au taux record de 1%, à 800 banques. Cette pluie
bienfaisante a été reçue avec joie. La BCE va donc avoir à son actif des
créances dont certaines sont pourries d'avance. Son propre bilan
est-il déjà faux de ce fait? Mystère.
Parallèlement, et sans désemparer, le même torrent d'argent continue à
se déverser sur le malheureux peuple grec. À chaque fois, un tour de vis
supplémentaire s'acharne sur le petit peuple, les prédateurs publics qui
exploitent la Grèce à leur profit étant soigneusement épargnés. Les
mécanismes de cette inondation sont complexes et multiples. Le Fonds
monétaire international prête son concours avec l'argent récolté dans le
monde entier, en faisant des prescriptions qui ont montré souvent leur
inefficacité, voire leur nocivité.
Il est surprenant qu'à chaque moment où, au hasard des négociations, la
Grèce semble « sauvée », les marchés saluent l'opération par une hausse.
Ignorent-ils ou feignent-ils seulement d'ignorer que cet argent tiré de
nulle part va enfoncer davantage les économies européennes? Cette réaction
à chaud ne fait que conforter les politiques européens dans leur erreur
fatale.
Un dernier fait est la glissade de l'euro organisée par le même nouveau
directeur de la BCE et qui ressemble à une lente dévaluation.
L'endettement public est la pièce maîtresse du puzzle. Nous ne citerons
pas de chiffres car tous les chiffres officiels sont faux, minorés
sciemment le plus souvent.
D'énormes masses sont cachées sous le tapis, telles les cautions
étatiques et les dettes des dinosaures publics du type Société nationale
des chemins de fer français ou Sécurité sociale. La référence au PIB est
aussi mensongère étant donné la fragilité bien connue de cet amalgame et
les nombreuses manipulations dont il est l'objet.
Il demeure que dans toute l'Europe, l'endettement public est abyssal, y
compris chez la prétendument vertueuse Allemagne.
De tout temps, l'endettement public s'est trouvé payé par l'inflation et
nous y voilà.
Gribouille à la manoeuvre |
Pour se justifier vis-à-vis d'eux-mêmes et de leur public, les
politiques ont besoin d'arguments qui, en l'espèce, sont tous de faux
raisonnements.
À la base, se trouve l'idée qu'en « sauvant » la Grèce, l'euro serait
sauvé et l'Europe par-dessus le marché. En même temps, tout le monde
pense à l'Espagne, à l'Italie, en attendant les autres...
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