Cet
objectif conditionne les concepts, le vocabulaire et les méthodes de la pensée
marxiste, interdisant une prise en compte objective des faits économiques au
service d'une compréhension plus fine de la réalité économique. De là vient la
méfiance quasi pathologique envers l'entreprise, le marché, les patrons, la
bourse, les sponsors, l'argent voire la liberté individuelle assimilée à la
jungle. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, ne s'est-elle pas
déclarée choquée par l'irruption du sponsoring dans le financement de certaines
manifestations culturelles?
Dans ces conditions, comment peut-on espérer que les socialistes au pouvoir
puissent parvenir à relancer la croissance d'une économie qui reste, et restera,
fondamentalement une économie de type capitaliste? Encore faut-il comprendre et
accepter les mécanismes intimes de la création de richesse avant de pouvoir
prétendre la redistribuer.
Parvenu au pouvoir,
François Mitterrand s'était donné 100 jours pour « rompre avec le capitalisme ».
Aujourd'hui, à défaut de renverser le capitalisme, le gouvernement français
s'efforce d'accompagner la mise en place d'un capitalisme d'État, qui est une
déviance du capitalisme fondé sur l'économie de marché, ou de multiplier les
réglementations de tous les phénomènes économiques (prix, loyers, épargne,
investissement, entreprises, travail, etc.). Comme les phénomènes économiques ne
sont que les effets de nos comportements et de nos décisions, cette inflation
réglementaire revient en fait à un encadrement de plus en plus serré de nos
comportements qui limite toujours plus le champ de nos libertés individuelles,
censées être protégées par l'État de droit.
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