Mais le gaspillage n'est pas unidimensionnel. Il ne
faut pas oublier les prêts et bourses,
qui sont la prochaine bulle. La même logique que les frais
minimes s'applique: quand le gouvernement change les incitations, les gens, qui
sont rationnels, changent leur comportement pour en profiter. Dans le
cas des prêts et bourses, des gens qui n'auraient autrement pas accès à
des prêts y ont « droit », ce qui augmente leur dette et limite leur
capacité future de payer (et celle des contribuables). On subventionne
ainsi encore plus les études, avec des résultats mitigés.
Les demandes
Voici donc les
principales demandes des pas-de-carré (elles
varient d'une personne à l'autre, puisque ce n'est pas un groupe
homogène):
-
Abolition du ministère de l'Éducation et congédiement de
tous ses fonctionnaires (avec compensation s'il y a un contrat).
-
Abolition du programme des prêts et bourses.
-
Abolition du REÉÉ (régime enregistré d'épargne étude). On
n'a pas besoin d'un autre programme d'épargne; si une personne veut
étudier/veut que ses enfants étudient, l'épargne ordinaire suffit.
-
Abolition de toute forme de subvention à l'éducation à
tous les niveaux, du primaire à l'université. Si l'éducation est si
« payante », alors la dépense sera vue comme un investissement et se fera
sans arrière-pensée.
-
Affectation de la moitié des surplus
dégagés au remboursement de la dette et l'autre moitié à
des réductions d'impôts.
-
Abolition de l'âge obligatoire pour les études. Ainsi, les
adolescents qui n'ont pas d'aptitude pour étudier pourront intégrer le marché du
travail quand bon leur semble.
-
Abolition de la syndicalisation obligatoire des
enseignants, de leur sécurité d'emploi automatique et de leur ancienneté
en béton. Désormais, la compétence primera avant tout, et l'État ne
dictera pas ce qu'un enseignant peut ou
ne peut pas donner comme note.
-
Abolition des commissions scolaires. Ces monstres
bureaucratiques ont davantage leur intérêt à coeur
que celui des élèves. Si des gens veulent regrouper certaines écoles
pour mieux gérer les ressources, grand bien leur fasse.
Oui, ces demandes sont radicales. Oui, ces demandes
provoqueraient des perturbations à court terme si elles
étaient mises en oeuvre, et certaines personnes
risqueraient de souffrir beaucoup. Mais malheureusement, le statu quo
(avancer vers le mur au même rythme), ou pis l'accélération de la
cadence vers le mur, est inacceptable. Plus on attend pour faire les
réformes, comme ce fut le cas du dégel soudain des droits de scolarité,
plus elles seront douloureuses. Des pays comme l'Estonie ont effectué
des coupes profondes dans les dépenses publiques et s'en portent nettement mieux que
la plupart des autres pays industrialisés. Ceux qui, comme la Grèce,
n'ont pas réformé leur économie, s'enfoncent de plus en plus dans le
marasme économique – le Japon s'y trouve depuis 20 ans. Sans le secours
financier de 8G$ par année envoyé par le reste du Canada, le Québec serait
exactement dans la situation de la République hellénique.
Évidemment, comme les pas-de-carré ne croient pas
en la violence, vous ne les verrez pas en train de bloquer un pont,
fracasser les vitrines d'une agence gouvernementale ou envoyer des
sauterelles dans le local d'un groupe marxiste. Il faut plutôt
changer les mentalités.
C'est cette idée qui doit revenir au galop au Québec si l'on veut que la
Belle Province cesse d'être dans les bas-fonds des classements
économiques et sociaux et cesse de ressembler au monde d'Atlas
Shrugged. C'est cette idée que les pas-de-carré veulent propager.
Amants de la liberté, antagonistes de l'étatisme et
sceptiques de l'interventionnisme, unissez-vous! Propagez les idées de
libertés, montrez aux gens que l'État est le problème et non la
solution, lisez et parlez de Mises, Rand, Smith, Bastiat, Say et tous ces
auteurs qui ont montré au monde le vrai visage de l'interventionnisme et
ont expliqué pourquoi la liberté est la seule solution de
rechange. Portez une simple épingle
anglaise vide ou un carré d'identification vide pour montrer votre
attachement à la cause de la liberté et montrer que vous refusez que
l'État contrôle votre destinée.
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