Hyperlien: http://www.quebecoislibre.org/13/130215-12.html Madame, Monsieur, Je désire prendre parole sur la tribune qui m'est offerte afin d'exprimer mon opinion sur le système d'éducation, que j'ai longuement fréquenté. Pour commencer, je conteste fortement l'affirmation du site Internet du Sommet affirmant que le Québec a vécu une «crise sociale», que certains appellent également « printemps érable ». Ce qui c'est passé au printemps 2012 était certes une crise, mais elle n'a rien à voir avec une crise de société, si tant est qu’une telle chose est possible, ni avec le mouvement d'apparente libération qui se déroulait en même temps dans plusieurs pays arabes. Ce qui c'est passé, c'est plutôt l'aboutissement d'une culture du tout-m'est-dû. En effet, depuis plus de 50 ans, les politiciens québécois ont entretenu cette culture en créant toujours plus de programmes coûteux et inefficaces, dont plusieurs dans l'éducation. Avec le temps, ces programmes sont vite devenus des vaches sacrées auxquelles on ne peut plus toucher. Résultat: la moindre tentative de réforme s'oppose à une farouche opposition des gens qui en profitent. Et plus longtemps on garde le statu quo, pire sera la réaction. Aussi, ce mouvement n'a absolument rien en commun avec le printemps arabe. Dans ces pays, du moins au début des protestations, on se battait contre l'oppression du gouvernement et on demandait plus de liberté. Le « printemps érable » était exactement le contraire: on demandait plus d'oppression et moins de liberté en exigeant la « gratuité » scolaire ou, à tout le moins, le gel des frais de scolarité ainsi que le maintien de l'offre bonifiée des prêts et bourses. Cette situation est intenable à long terme. Déjà aux États-Unis, le système de prêts et bourses est en train de devenir la prochaine bulle, qui pourrait éclater à tout moment et déprimer encore plus l'économie. Cette bulle, comme toutes les autres, a été créée par le gouvernement, qui modifie le comportement des gens avec ses politiques. En effet, en prêtant de l'argent aux gens sans intérêt pendant une certaine période, on les incite à aller à l'université. Résultat: plusieurs qui, normalement, n'y seraient pas allés y vont, ce qui alourdit le système. Les prêts, mais aussi les modestes frais de scolarité, augmentent artificiellement la demande pour chaque item, et donc les prix. Comme pour la bulle immobilière qui a éclaté en 2008, la bulle scolaire ne peut durer éternellement ainsi. Certes, un doctorat rapporte plus qu'une maitrise ou un baccalauréat... si l'on trouve le bon emploi. Avec une éducation à si bas prix, plusieurs sont tentés d'étudier dans des domaines aux débouchés plutôt limités comme la sociologie, le théâtre et la philosophie. Ne me méprenez pas; je n'ai aucune objection à ce que quelqu'un étudie dans ce domaine. Cependant, il doit être conscient que ses opportunités d'emploi dans son domaine seront très limitées – si jamais elles existent. Et comme plusieurs seront dans sa situation, la loi de l'offre jouera grandement contre eux quand ils négocieront leur salaire. Ils devraient donc y penser à deux fois avant de s'endetter pour leurs études. Des solutions viables Après avoir exposé les principaux problèmes de l'éducation postsecondaire, permettez-moi de proposer des solutions concrètes, viables et à long terme, tirées du Manifeste des pas-de-carré. Donc, les pas-de-carré proposent:
Oui, ces demandes sont radicales. Oui, ces demandes vont causer des
perturbations à court terme, et certaines personnes risquent de souffrir
beaucoup; certains n'iront peut-être même plus à l'université. Mais
malheureusement, le statu quo est inacceptable. Plus on attend
pour faire les réformes, comme ce fut le cas du dégel soudain des frais
de scolarité, plus elles seront douloureuses. |