Le Québec, une société altruiste |
Selon la philosophe Ayn Rand, un
altruiste est une personne qui en utilise une autre à ses propres fins,
comme un agneau sacrificiel. Sur la base de cette définition, on peut
affirmer sans l'ombre d'un doute que le Québec est une société très
altruiste. De la même façon que les tribus primitives qui pratiquaient le
sacrifice humain, ou que certaines sociétés qui pratiquaient même jusqu'à
récemment l'esclavagisme, on exploite une partie de la population au
Québec au profit d'une autre partie. Et les exemples sont nombreux.
L'éducation et la santé payées par les autres
En ce moment, le domaine par
excellence où se pratique l'altruisme au Québec est sans aucun doute
l'éducation. Lors du supposé « printemps érable » en 2012,
les
altruistes au carré rouge
sont descendus dans la rue pour refuser de payer plus pour une
marchandise qu'ils ont à très bon marché –
à peine plus chère qu'à
Terre-Neuve.
Oui, l'éducation est une marchandise: elle a une offre, une demande et
un prix. L'éducation a un prix parce que c'est le produit du génie
humain (contrairement à la lumière du soleil, que l'on reçoit
gratuitement) et les gens qui transmettent ces connaissances,
fussent-ils syndiqués, ont droit à une juste compensation pour services
rendus. Mais avec des droits de scolarité aussi bas, une université peut
difficilement embaucher des professeurs de prestige, créer des chaires de
recherches ou encore attirer les meilleurs étudiants.
Plusieurs étudiants sont à
l'université uniquement parce que l'État impose un sacrifice aux gens
les plus productifs et redistribue les impôts selon ses caprices. Cela
permet à certains d'étudier « pour le plaisir » dans des domaines aux
débouchés limités (théâtre, sociologie, littérature, etc.) Ne me
méprenez pas: je n'ai rien contre le fait que quelqu'un étudie dans les
domaines sus mentionnés. Le problème est qu'ils le font avec l'argent
des autres.
Un autre domaine hautement altruiste au Québec est bien sûr la santé,
qui accapare 47% des dépenses de programme (à l'exclusion du service de
la dette). L'altruisme est évidemment reflété dans la façon dont le
système est administré. Comme c'est « gratuit » (lire: on utilise l'argent
des autres), alors les gens ont une forte incitation à consommer
beaucoup de soins et à aller voir le docteur pour le moindre bobo. Comme
l'accès est universel, les listes d'attente s'allongent indéfiniment; à
moins, bien sûr, d'avoir de bons contacts... On ne compte plus les gens
qui meurent sur les listes d'attente.
Bien entendu, comme le gouvernement « offre » généreusement autant de
services, il doit avoir de bonnes sources de revenus. Les sources de
revenus autonomes étant presque inexistantes, il ne lui reste qu'une
solution: le vol légal du produit d'autrui (euphémiquement appelé
impôt). Sa forme progressive – on paie une proportion plus élevée
d'impôts quand on a un plus haut salaire – montre très bien son
caractère altruiste. Ainsi, une plus grosse part de l'impôt sur le
revenu est payée par les « riches » ‒ 70% de tout l'impôt est payé par
20% des contribuables.
Et comme les contribuables (qui paient de l'impôt) représentent moins de
la moitié de la population totale (8M d'habitants),
on peut déduire que les « riches » forment moins de 10% de la
population totale. En d'autres mots, ce sont eux qui doivent payer pour
tous les services « gratuits » qui sont offerts.
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« Faire payer les gens pour
les choses auxquelles ils ne croient pas est de la tyrannie,
disait Jefferson. J'ajouterais que ce qui ne peut pas vivre
sans État ne mérite pas de vivre. » |
Sacrifier ceux qui ne parlent pas français
En plus de faire preuve d'altruisme fiscal et économique, le gouvernement du
Québec fait également preuve d'altruisme social, avec une foule de lois
et règlements qui violent nos libertés et limitent nos choix. En tête de
liste vient la loi 101, dont le but implicite est de ghettoïser
l'anglais afin de « protéger » le français de cette langue « étrangère ».
Mais si le français est si important pour « les Québécois », pourquoi
diable doit-il être autant protégé?
Peu importe. La langue passe avant la compétence
pour le PQ,
alors il est normal que « nous » sacrifions ceux qui refusent de parler « notre » langue. Il est donc justifié de
trainer un propriétaire de
dépanneur dans la boue sur la place publique parce qu'il parle la langue
étrangère,
de harceler (avec la coercition gouvernementale
qui augmente)
des commerçants dont les affiches
laissent trop paraître la langue
étrangère,
d'exiger que les entreprises fonctionnent en français,
n'eussent-elles
que 10 employés,
de vandaliser des propriétés
publiques
et
privées
qui affichent en anglais et d'exiger qu'un ordre professionnel ne donne
un permis de travail qu'à une personne ayant
une connaissance appropriée
du français (article 35),
laissant le
champ libre pour discriminer
ou même congédier
les « fautifs », fussent-ils compétents.
Toujours dans le domaine identitaire, le gouvernement se permet un grand
altruisme dans le domaine culturel, en subventionnant plusieurs
activités (théâtre, chanson, spectacle, etc.). Le gouvernement semble
incapable de comprendre pourquoi les Québécois ne consomment pas
davantage des
produits venant de leur propre culture.
Serait-ce parce que les gens ne l'aiment pas? Si des artistes comme
Céline Dion, Guy Laliberté ou Leonard Cohen on eu des carrières aussi
prolifiques, même s'ils ont reçu des subventions, c'est parce que leur
art plaisait à suffisamment de personnes pour justifier la continuation
de leur carrière. Si un acteur ou un musicien dans un orchestre
symphonique aime tellement son art qu'il est prêt à vivre du
maigre
salaire qu'il reçoit,
grand bien lui en fasse. Mais s'il n'en est pas satisfait, qu'il change
de travail; je ne veux pas servir d'agneau sacrificiel pour des gens qui
pratiquent un métier qui ne satisfait pas leurs besoins de base (ou les
besoins des autres). Faire payer les gens pour les choses auxquelles ils
ne croient pas est de la tyrannie, disait Jefferson. J'ajouterais que ce
qui ne peut pas vivre sans État ne mérite pas de vivre.
Dans la catégorie « utiliser l'argent d'autrui pour d'autres fins », on ne peut
passer sous silence la panoplie de programmes sociaux offerts au Québec,
payés naturellement par vol légalisé. Que ce soit l'assurance parentale,
les garderies ou l'assurance médicament, le gouvernement s'est immiscé
dans la vie des gens afin d'influencer leurs choix. En effet, avant la
mise en place de ces programmes, on n'entendait jamais parler du fait
qu'il manquait de place en garderie,
ni de médicaments, mettant ainsi en péril
des opérations chirurgicales,
ni de fonds à une caisse qui accumulerait jusqu'à 600M $ de déficit
d'ici 2018, « nécessitant »
une hausse des cotisations.
Tout cela s'explique par un simple jeu d'offre et de demande: quand le prix
de quelque chose est en-dessous de son coût réel, il y a
surconsommation, et éventuellement pénurie. Tant que le gouvernement
maintiendra un contrôle des prix, il n'aura pas le choix de maintenir
toutes ses politiques altruistes et d'utiliser l'argent des autres pour
palier les pénuries qu'il a créées. Toutefois, comme disait Margaret
Thatcher, l'argent des autres finit un jour par manquer...
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auteur |
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Première
représentation écrite du mot « liberté » en Mésopotamie,
environ 2300 av. J.-C. |
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