La libération des salaires est urgente et nécessaire. Le
pouvoir prend toutefois le chemin contraire en voulant
abusivement s'occuper des salaires, notamment ceux des
patrons; pour les dénigrer, il parle de la « planète
financière ».
Le salaire est une forme de rémunération très généralement
pratiquée depuis la nuit des temps. La Bible dit que le
travailleur mérite son salaire. Le salariat a pris la place
de l'esclavage ou de la corvée, résidu de cet esclavage.
L'on conçoit que le limiter, le brimer ou le réglementer
revient à fausser son prix et à porter atteinte à la
richesse de la nation, comme toute autre manipulation de
prix.
En
chassant ainsi en meute les très riches, on flatte les
populations. Cela masque les bienfaits que les très riches
apportent à l'économie: dépenses multiples, épargne
créatrice, contribution aux associations caritatives.
Cette évocation des prix, qui assimile le travail à une
autre marchandise, choquera des âmes plus ignorantes que
sensibles. La prépondérance, parmi d'autres, de ce mode de
paiement justifie l'assimilation. C'est évident pour les
plus modestes. Leur force de travail en quantité et en
qualité est leur seul moyen de se procurer les biens
nécessaires. Quand l'on s'élève dans la hiérarchie des
salaires, les intéressés offrent sur le marché mondial du
travail une contribution d'une grande rareté.
Le travail a un prix
Nous voici de plein pied dans la lutte officielle contre les
salaires des grands dirigeants qui se réveille brusquement
comme un incendie mal éteint. Le référendum suisse, où la
population a adopté une série de mesures visant à encadrer
la rémunération des patrons, a offert un marchepied
inattendu aux assauts des politiciens. La sagesse des
votations suisses protégeait jusqu'ici la liberté des
citoyens et la richesse de la nation, il y a eu une
malencontreuse exception!
Certes les très hauts dirigeants ont parfois des avantages
considérables, mais le marché est étroit. Tout un chacun
n'est pas capable d'animer des centaines de milliers de
personnes dans tel métier déterminé. S'il y a des abus,
c'est aux actionnaires de faire le ménage. L'opprobre dont
ces patrons sont l'objet rejaillit fâcheusement sur les
innombrables moyens et petits patrons qui sont loin d'eux
dans l'échelle. Si le pouvoir les déteste, pourquoi
n'attaque-t-il pas les joueurs de football?
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« Le fait majeur, mais qui
n'étonne guère, est que les camarades politiciens prennent
grand soin d'échapper aux punitions qu'ils infligent aux
autres. Des systèmes de retraites spéciaux leur sont
réservés. Il existe un droit absolu au reclassement en cas
de panne dans la carrière. » |
Il est à noter que l'offensive, si elle s'accélère, est
générale et que les partis supposés de droite sont aussi
dans le coup. Le flou est complet. Il est question à la fois
des rémunérations, des retraites chapeaux, des bonus, des
primes de départ, des stock options, sans que personne ne
sache vraiment ce que la future loi va définir. Comme dans
toute offensive d'inspiration socialiste, la seule agitation
de la menace mène un travail destructeur contre l'économie.
L'Europe aussi
Il est remarquable que l'Union européenne s'en mêle et
veuille généraliser les limitations par des directives
contraignantes. L'un des prétextes avancés est, comme en
France, le manque de transparence et la réduction des
inégalités. Il est question, aussi, de « moraliser » le
capitalisme, ce qui est surprenant pour des personnes que la
morale n'embarrasse pas beaucoup. L'on fait croire que
l'argent enlevé aux uns ira aux pauvres ‒ pour les
économistes, c'est une plaisanterie. Faut-il rire ou
pleurer?
L'Europe est célèbre pour la richesse insolente de ses
dirigeants, la perpétuation de cette richesse étant un
objectif inavoué mais permanent de la caste des eurocrates.
Quant à la transparence des comptes, ils sont tellement
obscurs que personne n'y voit goutte. Depuis plusieurs
années, la Cour des comptes européenne refuse son aval et,
donc, l'UE navigue sur des comptes pourris.
Les politiciens épargnés
Le fait majeur, mais qui n'étonne guère, est que les
camarades politiciens prennent grand soin d'échapper aux
punitions qu'ils infligent aux autres. La presse, pourtant à
leur service, lève souvent le voile sur leurs immenses
gains. Des systèmes de retraites spéciaux leur sont
réservés. Il existe un droit absolu au reclassement en cas
de panne dans la carrière.
Au moment où ces lignes sont écrites, plusieurs, dans la
majorité, s'inquiètent de voir que le président ne s'occupe
pas assez activement de trouver un poste à sa mesure pour
son « ex » qui s'ennuierait en Poitou-Charentes. La
sacralisation officielle de l'ex est en soi un des signes de
la décadence française.
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Première
représentation écrite du mot « liberté » en Mésopotamie,
environ 2300 av. J.-C. |
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