Du Grand Rattrapage au Déclin
Tranquille |
Dans son essai Du Grand Rattrapage au Déclin Tranquille,
l'historien économique Vincent Geloso procède à une solide démonstration
prouvant que ce qui a été largement présenté comme une « Révolution
Tranquille » (1960-1976) n'était pas une véritable révolution, ni ne fut
réellement synonyme de progrès général pour les Québécois. M. Geloso
propose la thèse inédite et audacieuse que c'est la période allant de
1945 à 1960, à laquelle on a accolé l'étiquette infamante de « Grande
Noirceur », qui devrait plutôt être vue comme le début de ce qui aura été
pour la société québécoise un authentique « Grand Rattrapage ». Comme le
montre l'auteur avec une indéniable rigueur intellectuelle, de fortes
tendances modernisatrices étaient observables au Québec bien avant 1960,
et non seulement la soi-disant Révolution Tranquille n'aurait pas innové
autant que le prétend la version historique officielle, mais elle aurait
même contribué à ralentir certains progrès pourtant bien nécessaires.
Nous reproduisons ici, avec l'aimable permission de l'auteur,
l'introduction de cet ouvrage qui fait exploser certains mythes jusqu'à
présent bien ancrés, tout en permettant d'aborder l'histoire du 20e
siècle québécois à partir des faits tels qu'ils étaient.
* * *
« In so far as a scientific statement speaks about reality, it must be
falsifiable; and in so far as it is not falsifiable, it does not speak
about reality. » –
Karl Popper, 1959
En 1982, la romancière Anne Hébert obtient le prix Fémina pour son oeuvre
Les Fous de Bassan, qui relate l'histoire d'un meurtre commis sur
la Côte-Nord à l'époque de la « Grande Noirceur ». Ce court roman est
une parfaite illustration de l'image que nous nous faisons aujourd'hui
du Québec des années 40 ou 50: sous-développé, pauvre et ignorant. Les
manuels d'histoire nous proposent, tout comme le roman d'Anne Hébert, la même vision sombre et négative de cette période de notre histoire qui
va de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au début des années
1960. Époque triste marquée par la censure et le retard culturel, la
Grande Noirceur fut suivi, soutient le préjugé populaire, d'un âge d'or
appelé ‒ tout aussi dramatiquement ‒ la Révolution Tranquille,
expression devenue synonyme de libération sociale et culturelle.
Difficile de trouver contraste plus frappant, que ces deux étiquettes
simplificatrices mais séduisantes: Grande Noirceur, Révolution
Tranquille.
Pendant la Grande Noirceur, l'État intervenait peu dans l'économie, les
travailleurs, mal défendus par des syndicats ennemis du régime
Duplessis, étaient exploités par des capitalistes étrangers. Toute
puissante, l'Église gérait les écoles et les hôpitaux sans avoir de
comptes à rendre. Elle régnait sans partage sur les corps et les
esprits. Puis vint la Révolution Tranquille! L'État devient
interventionniste. Surtout en économie. Il chasse l'Église des
institutions publiques, c'est lui désormais qui gérera l'éducation et la
santé. C'est donc au cours de la Révolution Tranquille et grâce à
l'extension du rôle de l'État, prétend la légende, que le Québec réussit
à se moderniser et à se développer. Cette vision est profondément gravée
dans les esprits. Il est très difficile de s'en départir, presque
dangereux de la contredire.
Les rares individus qui ont proposé une interprétation différente de
notre histoire récente en savent quelque chose. L'historien et homme
d'affaires Conrad Black, auteur d'une imposante biographie de Maurice
Duplessis, fut le premier à s'écarter de l'orthodoxie historique(1).
Selon lui, l'ère de la Grande Noirceur, dominée par le premier ministre
Maurice Duplessis ‒ qui sera plus tard l'objet de tant de caricatures
mensongères ‒ fut en fait une période de grande modernisation. Le
jugement positif posé par Black sur Duplessis incita de nombreux
universitaires à le qualifier d'« historien partisan », accusation qui
les autorisait à passer son oeuvre sous silence(2). Écrite dans les
années 1970, alors que les documents archivés n'étaient pas encore
informatisées, la biographie de Black repose sur un nombre important de
sources originales, aussi intéressantes d'un point de vue quantitatif
que qualitatif, et constitue une base solide pour qui entreprend une
réinterprétation rigoureuse de l'histoire du Québec.
Étant économiste de formation, spécialisé en histoire économique, j'ai
vite développé une grande insatisfaction à l'égard des livres d'histoire
portant sur les deux périodes évoquées ci-haut. La majorité de ces
ouvrages ne fournissent aucune donnée chiffrée, aucune statistique.
Lorsque ces dernières sont présentes, elles ne sont pas appuyées sur une
approche économique raisonnée des faits historiques. Tout un volet de la
science économique peut pourtant permettre au chercheur, à l'aide de
théories et de données mesurables, de comprendre l'importance de
certains événements historiques. Prenons l'exemple de l'économiste
américain Robert Fogel, reconnu pour son oeuvre sur les chemins de fer
aux États-Unis au cours du 19ème siècle(3).
Traditionnellement, les historiens admettaient ‒ sans avoir recours à
des théories économiques ni à des données rigoureuses ‒ que les chemins
de fer avaient été indispensables au développement économique des
États-Unis. Fogel, qui remporta le prix Nobel d'économie en 1993, a
contesté cette interprétation et proposé d'imaginer les États-Unis
sans les chemins de fer. En utilisant la théorie économique pour
interpréter les contre-exemples et les montagnes de données qu'il avait
réunies (et qui soulevaient des doutes sur la vision traditionnelle), Fogel a démontré que contrairement à l'idée reçue, l'économie
américaine n'a pas grandement bénéficié du développement des chemins de
fer. En fait, l'économie aurait été d'une taille plutôt égale même si sa
structure avait été très différente. L'exemple de Fogel n'en est qu'un
parmi les centaines qui proviennent des départements d'économie et
d'histoire économique(4).
Malheureusement, quand il s'agit de la Grande Noirceur et de la
Révolution Tranquille, la majorité des « experts » n'ont pas recours à
la puissante contribution de la science économique. Mon objectif est de
corriger cette situation. Hélas, quand vient le temps d'étudier une
époque précise, les économistes, sont souvent limités par
l'accessibilité des données et statistiques. Par conséquent, leur
jugement sur l'histoire économique du Québec commence rarement avant la
seconde moitié des années 1970, bien après la fameuse Grande
Noirceur(5).
Voulant remédier à ces lacunes, j'ai décidé en 2009, lors de mon arrivée
à la London School of Economics, de consulter
l'ensemble des archives nationales afin d'étudier la transition de la
Grande Noirceur à la Révolution Tranquille. J'ai investi des centaines
d'heures à transcrire des données encore inutilisées ou peu utilisées.
Grâce à celles-ci, j'ai pu faire plusieurs constatations qui
viennent contredire les idées reçues. Cette recherche est devenue le
noyau de ce livre, qui propose la thèses suivante: la Grande Noirceur
fut un Grand Rattrapage et la Révolution Tranquille, loin d'être une
panacée, marqua au contraire le début d'un déclin tranquille.
De 1900 à 1939 ‒ c'est-à-dire pendant la période d'industrialisation du
Québec ‒ en terme de niveau de vie, non seulement la province retarde
par rapport au reste du Canada et à l'ensemble des pays développés, mais
son retard s'accentue! C'est entre 1945 et 1960 que le Québec
commence à rattraper le reste du Canada tant économiquement que
socialement. C'est pourquoi on devrait qualifier cette période de « Grand Rattrapage » plutôt que de
« Grande Noirceur ». À l'époque, les
Québécois s'enrichissent plus rapidement que les Ontariens, les
Canadiens ou les Américains. Ils réduisent rapidement l'écart qui les
sépare des autres provinces en matière d'éducation. Leur santé
s'améliore plus rapidement que dans le reste du Canada.
Les attitudes des Québécois évoluent. Dans le domaine économique, ils se
montrent plus entreprenants, assument des risques plus importants,
occupent des chantiers de développement qu'ils avaient auparavant
négligés. Les moeurs des Québécois, dans la vie privée comme dans la vie
publique, se transforment de manière importante: on se marie moins, on
divorce davantage, le taux de naissance est à la baisse, la pratique
religieuse également. Les Québécois vont plus longtemps à l'école et
sont en meilleure santé.
Ces progrès se poursuivent à la même cadence pendant la Révolution
Tranquille. Toutefois, l'intervention accrue de l'État, les lourdes
dépenses publiques et l'endettement, finissent par réduire le potentiel
de croissance économique de la province. L'omniprésence de l'État incite
de nombreux groupes d'intérêts (syndicats, entreprises, etc.) à
s'impliquer dans le processus politique. Au lieu de devenir des
entrepreneurs privés au sein d'un marché libre, ils se transforment en
entrepreneurs politiques en quête de traitements privilégiés. On puise à
qui mieux mieux dans la poche des contribuables, des travailleurs et des
consommateurs. Mes recherchent me permettent d'affirmer que les progrès
accomplis pendant la Révolution Tranquille se sont produits en dépit
de la Révolution Tranquille et non pas grâce à celle-ci.
Cette période devrait être débaptisée et s'appeler désormais le « Déclin Tranquille ».
Un exercice de commémoration
Pourquoi donc considérons-nous comme véridique le portrait qui décrit le
Québec d'avant 1960 comme retardataire, rétrograde et réactionnaire?
Pourquoi voyons-nous la Révolution Tranquille comme une période
idyllique? Une comparaison avec les États-Unis nous permettra de
répondre à ces questions.
Les palmarès des « grands » présidents américains sont normalement
construits en fonction des actions, décisions et personnalité de ces
derniers. La performance économique et sociale du pays ne compte que
pour très peu dans de tels palmarès. Insatisfaits, deux économistes les
ont révisés en tenant compte de facteurs différents: l'inflation, la
taille du gouvernement, l'ampleur du déficit et la croissance
économique. Dans ces palmarès revus et corrigés, les présidents les plus
célèbres ‒ Franklin Delano Roosevelt, Abraham Lincoln, Woodrow Wilson ‒
arrivent… au bas de la liste.
|
« Mes recherchent me
permettent d'affirmer que les progrès accomplis pendant la
Révolution Tranquille se sont produits en dépit de la
Révolution Tranquille et non pas grâce à celle-ci.
Cette période devrait être débaptisée et s'appeler désormais
le "Déclin Tranquille". » |
En contrepartie, d'illustres inconnus comme Calvin Coolidge, Warren
Harding, Ulysses S. Grant et Martin Van Buren se situent au sommet(6)
alors que dans la plupart des sondages c'est plutôt l'inverse(7). « Les
derniers seront les premiers », surtout si l'on met au premier plan les
considérations économiques et sociales. On constate alors que c'est
pendant les présidences de Harding, Coolidge, Van Buren et Grant que les
États-Unis ont vu l'économie progresser le plus rapidement(8).
Le premier palmarès ne diffère à ce point du second que parce que les
hommes manifestent généralement un préjugé positif envers le pouvoir.
Lorsque qu'il écrivait à l'un de ses correspondants que le « pouvoir
corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument », l'historien
britannique Lord Acton ne parlait pas seulement des hommes politiques,
mais aussi de ceux qui les jugent. Acton faisait référence à une
tendance chez l'être humain en général et parmi les historiens en
particulier à se montrer plus cléments avec les détenteurs de pouvoir,
car ils jugent ces derniers en fonction de leurs actions(9). Il est en
effet plus facile d'évaluer un politicien qui a entrepris des réformes
importantes ‒ indépendamment des résultats obtenus ‒ qu'un politicien
qui est demeuré passif. Si le premier politicien échoue, on dira qu'il
aura au moins essayé. En fait, le rang plus ou moins élevé d'un
président dans ces palmarès est étroitement lié au nombre d'Américains
tués pendant son règne lors de conflits militaires(10). Plus il y a de
morts au combat par rapport à la population américaine dans son
ensemble, plus le président occupe un rang élevé dans le palmarès.
L'histoire économique nous enseigne pourtant que ce ne sont pas les
politiciens les plus actifs qui sont les plus bénéfiques, au contraire.
Depuis plusieurs années, le président américain Franklin Delano
Roosevelt (1933-1945) est de plus en plus critiqué dans la littérature
économique pour ses politiques économiques interventionnistes entre 1932
et 1939. Les économistes Albrecht Ritschl, Monique Ebell, Lee Ohanian et
Harold Cole(11) ont tous estimé que les politiques interventionnistes du
président ont en fait prolongé la Grande Dépression.
Malgré tout, on cite toujours le discours dans lequel le président
Roosevelt déclarait qu'il « faut essayer de nouvelles méthodes pour
sortir de la Grande Dépression, que si elles échouent, il faut en
essayer une nouvelle mais que par-dessous tout il faut essayer. » Je ne
prétends pas qu'il faudrait passer sous silence les bonnes décisions
prises par les politiciens, mais il faut tout de même nous méfier de
notre préjugé positif envers le pouvoir et les bonnes intentions qu'il
affiche, pour nous livrer plutôt à une évaluation rigoureuse des
résultats de l'exercice du pouvoir.
Les historiens québécois manifestent la même propension à juger
positivement l'usage du pouvoir et les bonnes intentions qui
l'accompagnent. Les odes à la Révolution Tranquille contiennent toujours
des morceaux de bravoure vantant la nationalisation de l'électricité, la
création de la Société générale de financement et de la Caisse de dépôt
et placement, la prise en charge du réseau de la santé par l'État et la
création du ministère de l'Éducation. Nous sommes-nous déjà demandé si
ces politiques ont été vraiment bénéfiques? À l'exception notable de
Jean-Luc Migué, je connais peu d'auteurs qui aient étudié sérieusement
la question.
Un chercheur vraiment rigoureux doit impérativement se livrer à un
exercice d'histoire contrefactuelle(12). Il ne s'agit pas de construire
une histoire alternative, mais plutôt de créer une mesure de comparaison
permettant d'évaluer avec justesse les événements historiques. Rien
n'est écrit d'avance, l'avenir n'est jamais fixé par le destin. Les
choix différents d'individus différents à des moments différents
produisent des histoires différentes(13). L'utilisation de théories
économiques, de méthodes statistiques ainsi que de bases de données
établies à partir de sources authentiques, permet de créer cette mesure
de comparaison ‒ toutes choses étant égales par ailleurs(14).
L'historien économique Niall Ferguson de l'Université Harvard a effectué
un travail identique quant aux racines économiques et financières de la
Première Guerre mondiale alors que l'historien Gary Kornblith s'est
livré à un tel exercice pour la guerre civile américaine(15).
L'économiste Douglas A. Irwin s'est livré à un exercice similaire en se
demandant si l'industrie sidérurgique américaine aurait bien performé
suite à la guerre civile de 1860-1865 si le gouvernement fédéral avait
davantage favorisé le libre-échange au lieu d'adopter des politiques
protectionnistes(16). Le rejet de l'idée d'un déterminisme historique
quelconque ne signifie pas le rejet de l'idée de causalité(17). Au
contraire, seule une juste identification des causes permet de comprendre
et expliquer les événements du passé. Et c'est en identifiant ce qui
aurait vraisemblablement pu se produire qu'on peut mieux comprendre
ce qui s'est réellement passé.
Le Québec d'aujourd'hui serait-il si différent si l'État québécois avait
été moins interventionniste? Ne serait-il pas plus prospère? S'il
est vrai que la Révolution Tranquille n'a pas été aussi glorieuse que
plusieurs le prétendent, il est permis de croire que le concept de « Grande Noirceur » a précisément été inventé pour dédouaner cette
Révolution Tranquille et les politiques qui y sont associées de leurs
conséquences négatives. La fabrication de notre « mémoire collective »
aurait-elle donc eu comme objectif d'auréoler certaines actions afin
d'en dissimuler les failles? C'est à ces questions que ce livre se
propose de répondre.
Plusieurs historiens de la tendance dite « révisionniste » soutiennent
que la Révolution Tranquille a commencé plus tôt au cours du siècle, qu'elle n'a pas été un point de rupture, mais un simple point tournant.
Mon propos est fort différent. La thèse principale de ce livre est que
la période de la « Grande Noirceur » en fut une de « Grand Rattrapage »
et que la Révolution Tranquille n'a apporté ensuite que des changements
mineurs aux tendances déjà en oeuvre pendant le Grand Rattrapage. En
fait, la croissance économique et les progrès sociaux de la Révolution
Tranquille ‒ contrairement à ceux du Grand Rattrapage ‒ furent
accompagnés d'une lourde hypothèque sur le développement futur de la
province.
La première partie du livre porte sur les changements économiques et
sociaux qui se produisirent au Québec entre 1900 et 1960. J'y présente
les données recueillies pendant mes recherches. Ce simple exposé des
faits suffit d'ailleurs pour dissiper l'image mythique que l'on se fait
généralement de la période dite de la « Grande Noirceur ». Nous verrons
en effet que relativement aux autres provinces et pays, le Québec
déclina économiquement et socialement jusqu'à 1945, mais qu'il progressa
ensuite.
Dans la deuxième partie, je propose, en m'appuyant sur la théorie
économique, une explication des changements présentés dans la première
partie. Nous verrons qu'après 1945, les politiques publiques adoptées
par le gouvernement provincial ont contribué à la croissance économique
et à la modernisation du Québec. Nous verrons aussi qu'elles ont
favorisé l'éveil des entrepreneurs canadiens-français ainsi qu'un
changement d'attitudes au sein de la population à l'égard de
l'industrialisation, du développement économique et du monde des
affaires.
Dans la troisième partie, nous verrons que la Révolution Tranquille
(1960-1975) n'a pas été une période de grand rattrapage, car ce dernier
avait déjà débuté en 1945. Il se poursuivit simplement après 1960, en
continuité avec le rattrapage économique et social observé pendant la
pseudo Grande Noirceur. Une partie importante des progrès économiques et
sociaux réalisés par le Québec pendant cette période furent la
conséquence des changements amorcés entre 1945 à 1960, dont les fruits
murirent entre 1960 et 1970. Nous verrons cependant que les réformes
implantées pendant la Révolution Tranquille ont fini par hypothéquer la
croissance économique du Québec et par créer une culture politique
sclérosante. Au lieu de juger la Révolution Tranquille en fonction des
décisions qui furent prises et des gestes qui furent posés, nous la
jugerons comme nous l'avons fait pour la Grande Noirceur en fonction
des résultats obtenus.
*Se procurer le livre chez
Archambault,
Renaud-Bray ou
Amazon.ca.
|
1.
Conrad Black. Duplessis, Toronto, McClellan and Stewart,
1976.
2.
René Durocher. « L'histoire partisane: Maurice Duplessis et son
temps, vus par Robert Rumilly et Conrad Black », Revue
d'histoire de l'Amérique française, 1977, Vol. 31-3, p.407.
3.
Robert Fogel.
Railways and American Economic Growth: Essays
in Interpretative Econometric History, Baltimore, ML,
Maryland University Press, 1964.
4. Pour des exemples pertinents, je suggère les livres suivants: Joel Mokyr.
The Enlightened Economy: Britain and the Industrial Revolution,
1700-1850.
London, Penguin Books, 2009; Deirdre McCloskey.
Bourgeois
Dignity: Why Economics Can't Explain the Modern World. Chicago, IL, University of Chicago Press, 2010; Douglass C. North & Robert Paul Thomas. The Rise of the Western World: A
New Economic History. Cambridge, Cambridge University Press,
1973; Douglass C. North. Understanding the Process of
Economic Change.
Princeton, NJ, Princeton University Press, 2005.
5.
Marcel Boyer. La performance économique décevante du Québec
au cours des vingt-cinq dernières années. Montréal, Institut
économique de Montréal, 2007; Gérard Bélanger & Jean-Luc Migué.
« The Paradox of Slow Growth, High Income Regions »,
Economic
Affairs, 2007, Vol. 27-3, p. 57-64; Jean-Luc Migué.
Étatisme et Déclin du Québec: Bilan de la Révolution Tranquille,
Montréal, Éditions Varia, 1999.
6.
Lowell Galloway & Richard Vedder. « Rating Presidential
Performance », dans: John V. Denson (éd.), Reassessing the
Presidency: The Rise of the exécutive State and the Decline of
Freedom, Auburn, GA, Von Mises Institute, 2001, Vol. 1-32.
7.
Burton Fulsom Jr.
New Deal or raw Deal: How FDR's legacy has
damaged America, New York, Threshold Editions, 2008, p.
253-262.
8.
Robert Fogel.
The Fourth Great Awakening and the Future of
Egalitarianism, Chicago, University of Chicago Press, 2000;
Mark Gugliemo & Werner Troesken. « The Gilded Age », dans:
Price Fishback (éd.), Government and the American Economy,
Chicago, University of Chicago Press, 2007, p. 255-283; Amity
Shlaes. The forgotten man: a new history of the Great
Depression, New York, Harper Perennial, 2008.
9. Jonah Goldberg. « Might versus Right »,
National Review,
25 octobre 2002
(page consultée le 8 mai 2011).
10.
David Henderson & Zachary Gochenour.
War and Presidential
Greatness, Fairfax, VA, Department of Economics at George
Mason University, 2012.
11.
Monique Ebell & Albrecht Ritschl.
Real Origins of the Great
Depression: Monopoly Power, Unions and the American Business
Cycle in the 1920s. London, Centre for Economic Performance
at the London School of Economics and Political Science, 2008;
Harold Cole & Lee Ohanian. « New Deal Policies and the
Persistence of the Great Depression: A General Equilibrium
Analysis », Journal of Political Economy, 2004, Vol.
112-4, p. 779-816.
12.
Niall Ferguson. « Introduction », in Niall Ferguson (éd.),
Virtual History: Alternatives and Counterfactual.
New
York, NY, Picador, 1997, Vol. 1-90.
13.
Ibid.,
p.
71.
14.
Il s'agit de l'objectif même de l'économétrie, c'est-à-dire
l'étude statistique rigoureuse et empirique des phénomènes
économiques. Cette discipline, combinée à un usage systématique
de la théorie économique, produit des résultats convaincants,
pourtant ignorés par la majorité des historiens du Québec, qui
la considèrent avec mépris ou en ignorent tout simplement
l'utilité; Robin Cowan et Dominique Foray. « Evolutionary Economics and the Counterfactual Threat: on the
nature and role of counterfactual history as an empirical tool
in economics ». Journal of Evolutionary Economics, 2002.
Vol.
12, No. 5, p. 539-562; Par ailleurs, la logique
contrefactuelle se base sur l'idée des « conditions » basées sur des « lois scientifiques » et des
« conditions factuelles »
dérivées de la théorie et non pas de la tentative de créer un
monde parallèle ‒ voir Nelson Goodman.
Fact, Fiction and Forecast.
Cambridge, MA, Harvard University Press, 1983. p. 3-7.
Finalement, Karl Popper ferme la boucle d'un tel raisonnement en
affirmant que chaque observation et la compréhension de chaque
fait dépendent d'une théorie interprétative. Karl Popper.
The Logic of Scientific Discovery.
Londres, Routledge, 1959 [2002].
15.
Niall Ferguson.
The Pity of War: Explaining World War I. New York, Basic Books, 2000;
Gary J. Kornblith. « Rethinking the Coming of the Civil War: A
counterfactual Exercise », Journal of American History,
2003, Vol.90, no. 1, p. 76-105.
16. Douglas Irwin. « Could the United States Iron Industry Have
Survived Free Trade after the Civil War? » Explorations in
Economic History, 2000, Vol.37, No 1, p. 278-299.
17.
Karl Popper.
The Poverty of Historicism. London,
Routledge Publishers, 1988. |
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