Le Défenseur des droits et les CV blancs |
Le
Défenseur des droits, Dominique Baudis, fait beaucoup parler de lui ces
jours-ci en militant sur les ondes et dans les actes pour moins de
discrimination dans les CV. C'est comme si un CV décidait d'une carrière
et d'un recrutement, alors que c'est bien plus compliqué. En outre, ce
faisant, il discrimine, lui-même, ouvertement en faveur de certaines
catégories de la population qui plaisent au pouvoir en place. Au motif
d'un prétendu antiracisme, il fait à son tour du racisme.
Le Défenseur des droits est une autorité administrative indépendante (AAI). Ces AAI sont des êtres hybrides disposant de pouvoirs pratiques et
juridiques de coercition et de régulation. La Commission nationale de
l'informatique et des libertés (CNIL) en est un autre exemple. Agissant
sans vrai contrôle du pouvoir exécutif, elles témoignent par leur
existence et leur multiplication de l'incapacité de ce pouvoir d'agir
efficacement dans ses attributions. C'est comparable à un vide-grenier.
Pourquoi un Défenseur des droits?
Ce personnage a été inscrit dans la constitution le 23 juillet 2008. Une
loi du 29 mars 2011 l'a mis en place. Il se substituait à des
bureaucraties préexistantes qu'il a fusionnées avec les coûts et
difficultés des fusions de cet ordre. Dominique Baudis a été nommé le 22
juin 2011 pour 6 ans; son statut privilégié le rend indéboulonnable et
renforce son indépendance.
Il dispose de 450 délégués sur tout le territoire; ils sont bénévoles,
mais leurs frais inévitables leur sont remboursés. Il existe une forte
implication des hiérarchies administratives telles les préfets et maires
des grandes villes. Le siège se situe dans un quartier prestigieux de
Paris.
Le poids financier sur l'économie de cette superstructure est
considérable, bien que restant inconnu et impossible à calculer dans le
désordre coutumier des comptes publics.
L'un de ses objectifs officiels est de promouvoir l'égalité. C'est un
non-sens pur. Le Défenseur s'occupe beaucoup des procédures de
recrutement, soit. Le recrutement de quelque niveau que ce soit est un
acte nécessairement discriminatoire et inégalitaire ‒ le patron est
bien forcé de faire des choix.
|
« La ruine vient au premier
chef par les coûts extravagants de tout ce cirque. S’y
ajoute les contentieux innombrables et incertains. Le poids
de la paperasse compte aussi. Que de temps passé pour
analyser et comprendre! » |
Le but est aussi de protéger les libertés. La pratique conduit à une
liberté assez illusoire pour les candidats, mais surtout à détruire la
liberté des entreprises dans leur politique de recrutement.
Ces remarques sont valables pour le choix des locataires, qui est aussi
dans la cible du Défenseur, lequel limite les choix des
propriétaires-bailleurs.
Les CV blancs
La course aux CV blancs a été ouverte sous Sarkozy par la loi de
modernisation sociale qui prévoyait des actions civiles et pénales. Les
exigences sont variables. Certains préconisent de ne mentionner ni
religion, ni provenance, ni orientation sexuelle. On peut aller bien
plus loin: un préfet voulant laver plus que blanc avait banni nom,
prénom et lieu de naissance. Pourquoi finalement mentionner les examens,
ce qui pourrait démoraliser les concurrents?
Il faut noter que, selon la coutume, certains grands patrons ne
rechignent pas devant ces chimères et les directeurs des ressources
humaines cèdent à la mode en demandant des CV blancs. Cela ne les
empêche pas de recruter comme ils veulent. Sur un plan plus général, il
est désolant de constater ici que le grand patronat va souvent dans le
sens du vent, au lieu de résister comme il pourrait le faire.
Des conséquences ruineuses
La ruine vient au premier chef par les coûts extravagants de tout ce
cirque. S’y ajoute les contentieux innombrables et incertains. Le poids
de la paperasse compte aussi. Que de temps passé pour analyser et
comprendre! Le code du travail s’alourdit de 500 pages chaque année;
combien viennent du Défenseur des droits? Les délocalisations ont de
multiples causes: voici l'une d'entre elles.
Cette ruine affecte tout le monde et, particulièrement, ceux que la
superstructure prétendait aider. Les autres en souffrent bien moins se
débrouillant autrement.
Nos lecteurs habituels sont accoutumés à de telles constatations dans
maints autres domaines. L'un des principes de la République Fromagère
est celui des calamités: les hommes de l'État créent une calamité
soi-disant pour améliorer une situation et le résultat est tout le
contraire.
|
|
Du même
auteur |
▪
La capitalisation au secours de la répartition
(no
314 – 15 septembre 2013)
▪
Privatiser l'école
(no
313 – 15 août 2013)
▪
Lundi de Pentecôte: la jolie comédie
(no
312 – 15 juin 2013)
▪
Il ne faut pas réformer l'État
(no
311 – 15 mai 2013)
▪
Collectivités territoriales: la ruine
(no
310 – 15 avril 2013)
▪
Plus...
|
|
Première
représentation écrite du mot « liberté » en Mésopotamie,
environ 2300 av. J.-C. |
Le Québécois Libre
En faveur de la liberté individuelle, de l'économie de
marché et de la coopération volontaire depuis 1998.
|
|