Hyperlien: http://www.quebecoislibre.org/13/131115-6.html Un concept bien ficelé qui revient toujours dans la bouche des champions du socialisme en Belgique est celui de la pénibilité du travail, qui entraîne un « droit » à une pension soit prématurée, soit mieux rémunérée, voire les deux. Le cas des fonctionnaires de la Société nationale des chemins de fer belges est particulièrement criant à cet égard. Avant d'aborder le sujet, considérons un peu les points suivants. Le concept de droit D'abord, revenons au concept de droit qui, sous les coups de butoir des positivistes, a été dévoyé, maltraité, manipulé et transformé pour justifier l'intervention de l'État et de son monopole de la violence dans nos vies. Un droit est caractérisé par l'exercice naturel d'une liberté (ex.: le droit de respirer, d'exprimer son opinion, de ne pas être d'accord, de se déplacer…) tant que celle-ci ne nuit pas aux droits d'autrui (principe de non-agression, de non-entrave aux libertés et droits d'autrui). Dans le monde du travail, cela se traduit pour quiconque par le droit de chercher un emploi ou d'entreprendre dans n'importe quel domaine pour lequel il sera rémunéré à la hauteur de la valeur concédée par le preneur de ses biens ou services dans un contexte de libre marché et de libre fixation des prix selon la loi de l'offre et de la demande. N'en déplaise aux politiques, fonctionnaires et autres bêtes étatiques, leur « travail » repose sur une agression vis-à-vis des acteurs privés qui n'ont pas librement consenti à leurs postes, rémunérations et avantages sociaux. Si j’ai tort, je demande que l'on me produise le contrat d'embauche signé pour chaque politique et fonctionnaire (y compris les fameux emplois subventionnés dans les associations sans but lucratif et autres organes paragouvernementaux) sur lequel tous les habitants du Royaume auront apposé leur signature, et ce individuellement. Au passage, le raisonnement est le même avec ces grandes entreprises, lobbies et corporations de touts sortes qui obtiennent des privilèges de l'État afin de se partager le marché après avoir évincé la concurrence. Il y a une violence faite à l'individu via l'utilisation du bras armé de l'État et de ses lois abusives. C'est un rapport non consenti et donc une violation du Droit naturel. La résultante est une charge accrue pour le consommateur forcé de payer des prix plus élevés. Il se peut aussi que ce dernier n’ait dès lors pas les moyens de payer de tels prix, le privant tout simplement de ces biens et services. Le « salaire » via le monopole de l'État est une rente non consentie par une large frange de la population qui en paie le prix, tantôt en monnaie sonnante et trébuchante, tantôt sous la forme de privations ou pénuries. J'ai le droit de chercher du travail. Personne ne peut m'en empêcher. Je n'ai pas le droit de forcer autrui à me verser un revenu via le monopole de la violence de l'État. Personne n'a l'obligation de me donner un travail car, dans un tel cas, il ne s'agirait pas ici du libre exercice d'un droit et donc d'une liberté individuelle, mais de l'octroi d'un privilège, créant dès lors une caste de personnes mieux loties. Nous ne sommes plus alors dans une logique où mes clients consentent à me verser un revenu qui viendra constituer mon salaire, charges déduites, mais dans une logique d'agression via la confiscation par la voie fiscale et/ou législative d'une partie du revenu de l'un pour donner à l'autre privilégié. Il y a bel et bien une violation des droits naturels de l'individu dépouillé d'une partie de son revenu pour venir enrichir celui qui aura obtenu gain de cause. Cette violation est matérialisée par des prébendes et privilèges. Même dans le libre marché, je ne peux forcer autrui à me payer plus que le prix de l'utilité que ma contrepartie est prête à m'accorder pour le bien ou service que je mets en vente. Chercher un travail et offrir ses biens et services dans le cadre du libre marché dans une approche mutuellement volontaire est parfaitement en harmonie avec le Droit naturel. Revendiquer le « droit » au travail en obtenant un privilège d'État via la création d'une rente requalifiée en salaire en constitue une violation pure et simple. Le concept de pension Cette clarification étant maintenant faite, penchons-nous un peu sur la question de la pension. Sa définition est très simple: il s'agit en fait d'une partie du revenu que l'on diffère dans le temps afin de s'assurer un revenu futur une fois la retraite arrivée. Je cotise aujourd'hui à échéances régulières (tous les mois par exemple) afin de percevoir un pécule pour mes vieux jours. En assurance, il s'agit d'une rente viagère qui s'éteint au décès de l'assuré bénéficiaire. À noter que le principe de la rente viagère en assurance repose sur la capitalisation. Les sommes que je verse tous les mois sont capitalisées et portent donc intérêts jusqu'à la date de la retraite où l'assureur passe du statut de créancier à celui de débiteur. Il paie la rente selon les termes du contrat passé avec le désormais retraité. Les premiers assureurs étaient en fait des caisses de secours mutuel apparues en Occident dès le Moyen Âge et dont l'essor alla de pair avec la révolution industrielle dès la seconde moitié du 18e siècle. Cet ordre basé sur la responsabilité individuelle, la prévoyance et la libre contractualisation a été perturbé par l'apparition de la pension par répartition sous Bismarck au 19e siècle en Allemagne. Son principe repose sur le modèle suivant : les personnes actives, en emploi, cotisent pour financer le paiement d'une rente aux non actifs, c'est-à-dire les pensionnés. On a ainsi progressivement assisté à une éviction du système privé par capitalisation au profit du modèle étatique par répartition. C'est Hitler qui généralisera le monopole du système par répartition, qui sera vite repris par le régime de Vichy. La France et la Belgique ne l'ont pas abandonné depuis. Les États européens, à des rares expressions près en raison de réformes (par exemple, la Suède), obéissent à ce modèle caractéristique de l'État-providence. Le système de pension par répartition repose sur l'équation simplissime suivante: nombre d'actifs X cotisation moyenne = nombre de retraités X retraite moyenne. L'État se positionne donc comme la contrepartie unique vis-à-vis des cotisants et des bénéficiaires de cette rente qui n'ont plus vraiment à savoir comment, où et à quel prix tirer le meilleur rendement de leurs cotisations. Ces dernières sont d'ailleurs passées du statut libre au statut forcé. Chaque allocataire potentiel n'est plus invité à l'exercice de ses propres droits naturels selon sa responsabilité individuelle et dans le respect des droits naturels d'autrui. Bien au contraire, chaque allocataire présent ou à venir se transforme en un lobbyiste ou mercenaire qui n'aura d'autres buts, à l'instar des nobles et aristocrates de l'ère précapitaliste, de quémander et obtenir prébendes et privilèges dus à son rang et à sa condition (du moins le pense-t-il avec conviction). On voit ainsi fleurir une multitude de régimes de pension d'État aussi complexes qu'inégaux et injustes, faisant la part belle aux politiques et à leur clientèle électorale, à savoir les fonctionnaires. C'est logique car ils ne résultent pas de la libre négociation entre les acteurs économiques. Ils n'émanent pas de la libre concurrence entre les parties, de la contractualisation volontaire, de la coopération sociale et du principe de non-agression. On comprend dès lors très vite comment ce système de pensions géré par le monopole de l'État dégénère en une affreuse machine aux bureaucraties pléthoriques et procédures complexes, en plus de provoquer lentement mais sûrement la désintégration du lien social entre les individus de cette même société. La théorie fallacieuse de la pénibilité du travail est la conséquente directe du système étatique de pension par répartition où l'on préfère dépouiller son voisin plutôt que le servir. Plus grave encore, ce système de transfert des charges et rentes entre les travailleurs et les pensionnés est source de conflits intergénérationnels, d'autant plus exacerbés par l'inversion de la pyramide des âges, l'augmentation du chômage, la congestion du marché du travail en raison d'un code législatif complexe et surabondant, et une fiscalité spoliatrice. Ceci nuit évidemment au développement du secteur privé au détriment du secteur public, ce qui contribue à accentuer la pression sur ceux qui produisent au profit de ceux qui vivent de la production d'autrui (avec en plus la sécurité de l'emploi pour ces derniers). L'effet d'éviction tend à accroître les exigences en termes de productivité vis-à-vis des salariés privés et indépendants qui se retrouvent dans une situation d'asservissement et travaillent dans des conditions de plus en plus pénibles à défaut d'une répartition équilibrée de la charge de production de bien et services réels. Il y a là tous les ingrédients pour un savant cocktail menant à terme à de graves conflits sociaux et à la révolution lors de l'effondrement du système, qui n'est rien d'autre qu'un système de Ponzi. Comme l'énonçait très justement l'excellent Frédéric Bastiat, « L'État est cette grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde ». Il n'est donc pas étonnant que, dans ces conditions, un concept comme la pénibilité du travail soit apparu sur toutes les lèvres avec, selon les opportunités offertes:
Sans nier le caractère pénible de certains métiers tant au plan physique
qu'au plan psychique, on comprend très vite la teneur et l'importance de
cet argument fallacieux pour augmenter l'intrusion de l'État dans la vie
des personnes jusqu'à régenter leur durée de carrière. Pour rappel,
au-delà de 65 ans, les conditions d'exercice d'une activité rémunérée
sont très limitatives, même si les choses s'améliorent devant la
faillite du système public. |