15 mars 2014 • No 320 | Archives | Faites une recherche | Newsletter

 

 

   
LIBRE EXPRESSION
L'impact des difficultés économiques sur le signalement d'ovnis au pays
par Gilles Guénette


Récemment, sur le site de Radio-Canada, on apprenait que les signalements d'ovnis dans les espaces aériens canadiens ont presque atteint un record en 2013. Selon l'Ufology Research, un groupe de recherche sur les objets volants non identifiés qui recueille des données sur le sujet, les Canadiens auraient observé 1 180 ovnis l'an dernier, soit trois objets par jour.

C'est un peu moins qu'en 2012, mais c'est tout de même plus qu'à l'habitude, si on se fie aux rapports annuels produits par l'organisme depuis une vingtaine d'années. Selon le directeur de l'Ufology Research, Chris Rutkowski, le fait que des gens aient cru en la fin du monde telle qu'annoncée par le calendrier maya aurait sans doute eu un impact sur le nombre élevé de signalements.

Parmi les raisons évoquées pour expliquer ces signalements, l'organisme basé à Winnipeg mentionne les vols militaires d'entraînement secrets parcourant les régions plus peuplées, l'accès aux technologies nouvelles, telles que les téléphones intelligents permettant de prendre davantage de photos ou de vidéos, et les difficultés économiques.

Hein?! Les difficultés économiques?! « Quel est le rapport? », que vous vous dites. Eh bien les difficultés économiques joueraient un rôle dans le nombre élevé de signalements, « car les personnes ayant du mal à combler leurs fins de mois auraient tendance à regarder le ciel en aide », de dire Chris Rutowski. Ça ne s'invente pas.

Donc, plus la pauvreté d'une province serait grande, plus les chances d'y voir des ovnis seraient élevées? Hmm... Si tel était le cas, le Québec ‒ bon dernier dans bien des secteurs de l'économie, traînant une dette des plus importantes au pays et, aux dires de plusieurs, vivant au crochet du Canada grâce à la péréquation ‒ devrait être parmi les provinces où l'on voit le plus de ces objets volants.
 

   

« L'état de crises permanent que vit le Québec depuis maintenant des décennies n'aide en rien notre positionnement dans ce palmarès de l'inexpliqué. »

   


Eh bien non! Selon le rapport de l'Ufology Research, il n'y aurait eu que 86 signalements en sol québécois l'an dernier. Peut-être est-ce comme pour les dons à des organismes de charité, qui ne seraient pas déclarés dans la Belle Province, et que les Québécois ne déclarent pas leurs observations célestes... Toujours est-il qu'avec 86 signalements, le Québec se retrouve en 4e position ‒ après l'Ontario, à 480, la Colombie-Britannique, à 298, et l'Alberta, à 129.

Peut-être pourrions-nous tenter d'améliorer notre position en 2014? Viser la première position! Mais peut-être ne sommes-nous pas suffisamment sensibilisés collectivement à ce qui se passe au-dessus de nos têtes? Je vois déjà la pub signée « Québec »: Avez-vous pris le temps de regarder les étoiles cette semaine avec votre ado? Profitez-en pour lui parler...

Il faut dire que l'état de crises permanent que vit le Québec depuis maintenant des décennies n'aide en rien notre positionnement dans ce palmarès de l'inexpliqué. Les Québécois n'ont tout simplement plus le temps de regarder vers le ciel. En 2013, ils étaient trop occupés à regarder les reprises des audiences de la commission Charbonneau à la télé, à débattre de la Charte des valeurs péquistes dans les chaumières et à se demander si le Canadien de Montréal allait faire les éliminatoires.

Une chose est sûre, le fait que les personnes qui ont du mal à combler leurs fins de mois aient tendance à regarder le ciel en aide n'a visiblement pas d'incidence sur le taux de signalements au Québec. Parce que des Québécois qui éprouvent des difficultés financières, à voir la popularité toujours grandissante des banques alimentaires, ce n'est pas ça qui manque!

À moins que ce soit parce qu'ils ne se tournent plus vers le ciel pour de l'aide... C'est vrai que depuis qu'ils ont remplacé Dieu par l'État, les Québécois ont tendance à se tourner bien plus vers la « Capitale nationale » pour de l'aide. Et ce, pas seulement pour arrondir leurs fins de mois.

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Gilles Guénette est titulaire d'un baccalauréat en communications et éditeur du Québécois Libre.

   
 

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