Montréal, le 9 mai 1998
Numéro 10
 
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     Les Prix Béquille sont décernés chaque semaine aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.   
 
  
  
     Les Québécois libres de la semaine sont le ou les individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.   
  
  
  
  
  
  
  
  
    
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES PRIX BÉQUILLE 
 
 
 LA BÉQUILLE D'OR  
au Travailleur inconnu du comté de Jean-Talon « qui profitera d'une expérience de travail valorisante et enrichissante », selon les dires de la ministre au grand coeur, Louise Harel, et cela aux frais des contribuables qui débourseront 40 000 $ pour la création d'un seul emploi à la Maison Marie-Rollet. La ministre, qui s'imagine promouvoir la solidarité en dépensant de l'argent qui ne lui appartient pas, fait sa tournée du Québec pour aider le bon peuple avec son Fonds de lutte contre la pauvreté. Tout ce qu'elle fait évidemment, c'est qu'elle rend tout le monde plus pauvre avec ses projets bidons qui lui permettent de faire de beaux discours. Cette femme aime la pauvreté, c'est avec cette tactique, distribuer l'argent des autres, qu'elle se fait réélire depuis des années dans Hochelaga-Maisonneuve — un des comtés les plus pauvres du Canada, où se trouve incidemment le quartier général du QL.   
 
 
LA BÉQUILLE D'ARGENT  
à Claude Brochu, le président des Expos, qui est allé quêter 150 millions $ à Ottawa pour construire un stade à son équipe de losers au centre-ville de Montréal. Des députés du comité de la Chambre des Communes qui se penche sur l'avenir du sport au Canada (l'avenir des petits cadeaux à l'industrie des shows sportifs) ont semblé favorables à une aide de l'État. Le libéral Denis Coderre, qui rejette l'idée d'une subvention directe — il ne faut quand même pas gaspiller l'argent directement, il y a tellement de façons indirectes de le faire! — a suggéré un « partenariat secteur public / secteur privé » qui se concrétiserait par une remise de TPS sur les billets vendus. Nelson Riis, un député du NPD toujours prêt à venir en aide à la veuve et à l'orphelin, a suggéré quant à lui l'émission de « bons du millénaire » dont les recettes seraient données au milieu sportif. « C'est une idée fantastique! », s'est exclamé Brochu, notre parasite sportif.  
 
 
LA BÉQUILLE DE BRONZE 
à la Table de concertation des groupes d'hommes de la Montérégie qui a reçu une subvention de 20 000 $ de la ministre de l'emploi et de la solidarité du Québec. Louise Harel, aussi responsable de l'Action communautaire autonome, s'est dit heureuse d'annoncer l'octroi de cette somme dans le cadre des programmes administrés par le Secrétariat à l'action communautaire autonome: « Cette aide financière permettra à l'organisme de représenter le mouvement des hommes dans la région et de participer à divers lieux de décisions ou de concertation ». La Table de concertation des groupes d'hommes de la Montérégie mène des actions pour sensibiliser les hommes et la population à l'atteinte de l'égalité entre hommes et aux droits des hommes. À cet égard, elle organise des rencontres d'information et des colloques sur des thèmes comme la santé, l'économie sociale, l'impact de la régionalisation sur les hommes, les hommes et l'emploi, le mouvement communautaire, les hommes et le pouvoir municipal. De plus, elle suit de près l'évolution des grandes réformes gouvernementales québécoises, afin d'en mesurer les impacts sur les conditions de vie des hommes et d'être en mesure d'intervenir auprès des décideurs politiques ou administratifs. (Oups! il semblerait qu'un bogue informatique ait modifié ce texte à notre insu. Il faut lire « femmes » à la place de « hommes ». Prière de nous en excuser.)
  
 
 
 
VIVE LES QUÉBÉCOIS LIBRES

 
          Les Québécois Libres de cette semaine sont Michael Janacek et Kelly Levis qui ont tenu tête aux bureaucrates de la Direction de l'état civil qui contestaient leur droit de nommer leur petite fille Ivory. Le couple a reçu une lettre dans laquelle on pouvait lire: « Selon la tradition québécoise, le prénom Ivory nous semble inusité et susceptible de déconsidérer votre enfant. (...) Nous vous suggérons donc de reconsidérer votre choix ou à tout le moins de nous expliquer l'origine de ce prénom, la tradition dans laquelle il s'inscrit ainsi que les motifs qui vous ont incités à le donner à votre enfant (...) ». 
 
          « C'est la responsabilité du Directeur de l'état civil de s'assurer qu'un enfant n'écopera pas d'un prénom dont on se servira plus tard pour le ridiculiser », explique la conseillère en communications Nicole Blouin qui souligne qu'ici, le nom Ivory est associé à une marque de savon. Pour les parents, il rappelle toutefois l'ivoire des éléphants et la couleur ivoire et ils l'ont choisi parce qu'ils le trouvaient beau. Mais tout le monde sait que les parents sont des incompétents et qu'ils se forcent pour dénicher les prénoms les plus débiles à donner à leurs enfants pour s'assurer qu'ils auront l'enfance la plus misérable! 
  
  
  
 
ATTENTION!
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où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; 
dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; 
dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés 
que l'individualisme et la compétition; 
dans un monde intellectuel où les soi-disant 
« consensus nationaux » promus par une élite déconnectée 
servent de prétexte pour éviter les débats rationnels;  
  
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