Montréal, le 26 septembre 1998
Numéro 21
 
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COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
 
 
  
     Un nouveau parti politique, le Bloc Pot, a vu le jour au Québec. Son programme se limite à un objectif unique. Considérant que l'illégalité du cannabis est plus dommageable pour la société – et pour les utilisateurs – que l'usage de la drogue, le parti souhaite faire instaurer une politique de non-intervention policière dans la province et voudrait qu'Ottawa retire la plante de la liste des drogues interdites. Il compte plus de 215 membres et espère présenter des candidats dans tous les comtés aux prochaines élections. 
(La Presse) 
  
  
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     Le Bloc québécois a remporté l'élection partielle qui devait choisir un successeur à Jean Charest dans le comté de Sherbrooke. Les séparatistes l'ont emporté par seulement 321 voix sur les libéraux, qui ont demandé une enquête sur des malversations électorales. Le Parti conservateur s'est effondré à la suite du départ de son chef: son candidat n'a recueilli que 6% du vote. 
  
  
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     L'année financière 1998 qui se termine le 30 septembre aux États-Unis sera la première depuis 1969 où le gouvernement fédéral enregistrera un surplus budgétaire. Le déficit avait atteint un niveau record de 290 milliards $ en 1992. 
  
  
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     Un couple d'homosexuels qui souhaitent se marier civilement à Montréal a déposé une requête attaquant la constitutionnalité de l'article 365 du Code civil, selon lequel le mariage ne peut unir qu'un homme et une femme. La charte québécoise des droits stipule qu'on ne peut discriminer sur la base de l'orientation sexuelle. 
  
  
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     Depuis l'annonce du lancement d'un nouveau quotidien national par le magnat de la presse Conrad Black, le Globe & Mail, seul journal présentement distribué à la grandeur du Canada, effectue un graduel mais perceptible virage idéologique à gauche. On a d'ailleurs appris que le chroniqueur libertarien du Globe, Terence Corcoran, avait quitté celui-ci pour prendre la direction du cahier financier du National Post. Le nouveau quotidien, dont on peut s'attendre qu'il défendra une position conservatrice-libertarienne comme les autres journaux de Black, sera lancé dans un mois.  
  
  
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     Les administrations publiques au pays ont versé 5,7 milliards $ à la culture en 1996-1997, soit une baisse de 2,8 pour cent par rapport à l’année précédente et la septième diminution consécutive, indique Statistique Canada. Au Québec, le gouvernement fédéral a dépensé 114 $ par habitant au chapitre de la culture, l’administration provinciale, 79 $, et les gouvernements municipaux, 33 $ 
(PC) 
  
  
 
 
NOUVELLES BRÈVES 
 
 
 
  LA MAFIA SYNDICALE 
PERD DES PLUMES
 
 
          Une étude du ministère québécois du Travail indique que le taux de présence syndicale dans l'économie québécoise diminue depuis le début de la décennie. Après avoir atteint le sommet de 49,7% en 1992, il n'était plus que de 40,3% l'année dernière. C'est dans le secteur public que le syndicalisme continue à être dominant: plus de 70% des fonctionnaires sont couverts par une convention collective. Dans le secteur privé, le taux n'est que de 29%. La baisse du nombre de syndiqués s'explique d'ailleurs par les compressions des dernières années dans les effectifs des institutions publiques, et par l'essor des services privés non syndiqués.  
  
          C'est la Fédération des travailleurs du Québec qui représente le plus de syndiqués. Son président, Clément Godbout, a annoncé la semaine dernière qu'il prenait sa retraite. (Il était temps! Voir dernier numéro du QL). 
  
          Par ailleurs, le Québec est la région nord-américaine où la présence syndicale est la plus importante, après Terre-Neuve. Dans l'ensemble du Canada, 34% des salariés sont syndiqués, alors que le taux n'est que de 14,5% aux États-Unis. Le Québec a aussi le niveau de taxation le plus élevé, l'un des taux de chômage les plus élevés, et le niveau d'interventionnisme dans l'économie le plus élevé. Coïncidence? 
  
  
 


 
 
 
 
RACKET DE PROTECTION
 
 
          Plusieurs milliers de manifestants ont dénoncé sur la Colline parlementaire à Ottawa la loi C-68 sur l'enregistrement des armes à feu, dont l'entrée en vigueur a été reportée du 1er octobre au 1er décembre. À partir de cette date, les Canadiens qui possèdent des armes devront les enregistrer dans un fichier central, et ce avant 2003, en plus de devoir obtenir un permis.  
  
          Quoi qu'en disent les parents de victimes, qui se sont à nouveau servis des larmes et de la pitié qu'ils inspirent comme seuls arguments, cet exercice de contrôle bureaucratique n'aura aucun effet sur la criminalité. Les bandits et les meurtriers n'enregistrent pas leurs armes. Les citoyens qui possèdent des armes – pour chasser, se divertir, collectionner ou se défendre – sont non seulement responsables de très peu de crimes, ils peuvent contribuer à dissuader les criminels. Dans les États américains où le port d'armes a été déréglementé depuis les années 1980, le taux de criminalité a chuté. C'est logique: le risque de s'attaquer à une femme dans une ruelle sombre est plus grand lorsqu'on sait qu'une sur dix traîne un mini-revolver dans son sac. En Floride, les criminels s'en prennent surtout aux touristes parce qu'ils savent qu'ils n'ont pas d'armes.  
   
          Le registre devait coûter 85 millions $ lorsque le gouvernement libéral a adopté la loi il y a trois ans. Les coûts ne cessent toutefois d'augmenter et certains prédisent qu'ils dépasseront le milliard de dollars. La loi fera en sorte de créer toute une nouvelle catégorie de suspects: les propriétaires d'armes à feu. Les ressources limitées des forces policières pour lutter contre les véritables criminels seront en partie gaspillées pour s'occuper de ce nouveau problème artificiel. Quand on sait que le nouveau délai dans l'application de la loi a été accordé pour permettre à la police ontarienne de finir de mettre au point son système informatique, après des années de préparation...  
  
  
  


 
 
 
 
UN AUTRE MINISTRE
AU GRAND COEUR
  
  
          Le premier ministre Lucien Bouchard a procédé à un remaniement ministériel mineur de son cabinet. Parmi les nouvelles recrues figure un homme d'affaires millionnaire, François Legault, ex-président et cofondateur de la firme Air Transat, qui a été assermenté comme ministre de l’Industrie et du Commerce. M. Legault s'imagine, le pauvre, que le Québec a besoin de lui et des bonbons qu'il s'apprête à distribuer. Il se donne ainsi comme mission « d’aider les entreprises à créer des emplois ». Il s’est dit « gâté par la vie pour avoir participé à la création d’une entreprise qui a été un succès financier ». « Il faut que je redonne à la société », ajoute-il. Quel grand coeur!  

          Pourquoi alors ne pas être resté dans le secteur privé, Monsieur Legault, où vous étiez vraiment utile? Comme ministre, votre seule façon de « redonner » quoi que ce soit sera de prendre l'argent dans les poches des uns pour la remettre dans celles des multiples quêteux qui vous harcèleront dorénavant. La meilleure chose qui pourrait vous arriver serait de perdre l'élection qui doit vous confirmer comme député et ministre, ce qui vous forcera à retourner là où vous pouvez créer de véritables emplois. On vous le souhaite!  

  
  



 
 
 
 
LA CHICANE EST POGNÉE AU PQ 
  
  
          Après avoir d'abord voté une résolution affirmant la nécessité de tenir un autre référendum sur la séparation lors du prochain mandat du gouvernement s'il est réélu, les militants péquistes réunis en congrès ont dû ravaler leur enthousiasme et s'en tenir à la nécessité de « réunir les conditions gagnantes » pour en tenir un. Le premier ministre Lucien Bouchard avait piqué une petite colère en se voyant ainsi l'objet de pression de la part de ses ouailles les plus zélées et a manoeuvré pour tenir un nouveau vote le lendemain. Avec la nouvelle formulation, il pourra plus facilement rester dans l'ambiguïté, sachant très bien qu'une forte majorité d'électeurs ne veulent pas d'un autre référendum à court terme.  
  
          L'ex-premier ministre Jacques Parizeau, gardien de l'orthodoxie séparatiste depuis son départ, a dénoncé plus tard l'ambivalence de cette résolution. Depuis une récente conversion aux vertus de la transparence politique, il affirme que c'est en misant sur la clarté que le PQ gagnera un prochain référendum. Cette critique lui a valu une réplique cinglante de son ex-collaborateur Bernard Landry, ministre des Finances, qui l'accuse d'être devenu « l'allié objectif de nos adversaires » 
 
 
 


 
 
  
  
  
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