page précédente
Vos
réactions
COUP
D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
Un autre chiffre
pour faire s'étouffer ceux qui prétendent que l'État
a été « démantelé »
au Québec avec les quelques récentes coupures: selon l'économiste
Carlos Leitao de la Banque royale du Canada, les dépenses du gouvernement
provincial comptent pour 26.7% du PIB de la province, contre 17.7% seulement
en Ontario.
*****
C'est maintenant
officiel: le gouvernement fédéral américain a enregistré
un surplus de 70 milliards de dollars pour l'année fiscale 1998.
Le Trésor n'avait pas équilibré ses revenus et dépenses
depuis 1969.
*****
Avec l'obtention
de 48% des voix au premier tour et le désistement de ses principaux
adversaires, Joe Clark est à toutes fins pratiques redevenu chef
du Parti progressiste conservateur, quinze ans après avoir été
délogé de ce poste par Brian Mulroney. Il a de nouveau condamné
la proposition de Preston Manning d’unifier les forces de droite canadiennes
contre le Parti libéral de Jean Chrétien. Une conférence
sur ce projet d'« Alternative unie »
doit avoir lieu en février prochain. Selon M. Clark,
ce projet – auquel le premier ministre conservateur albertain Ralph Klein
a donné son appui – n'est qu'une création du Parti réformiste
qui n’ira nulle part.
*****
Winnipeg est devenu
la première grande ville canadienne à élire un maire
ouvertement homosexuel, Glen Murray. Malgré les menaces d'enfer
et de damnation de la part de preachers fondamentalistes locaux,
l'orientation sexuelle de M. Murray n'a pas été
un facteur important dans la campagne.
*****
L'Union des Municipalités
du Québec a publié un sondage sur l'opinion des maires de
la province à l'égard des gestes posés par le gouvernement
péquiste dans le milieu municipal au cours de son dernier mandat.
Près des deux-tiers des répondants sont insatisfaits du gouvernement
et pour plus de la moitié, cette insatisfaction découle de
ce que Québec est perçu comme trop interventionniste. «
Quand on considère les dérapages nombreux en matière
de fiscalité, le carcan administratif imposé par une bureaucratie
tâtillonne et une lourde réglementation, il n'est pas étonnant
de constater que les maires en ont soupé de la façon avec
laquelle le gouvernement actuel et ceux qui l'ont précédé
traitent les municipalités et qu'ils souhaitent que Québec
revoit ses façons de faire avec nous. » a expliqué
le président de l'UMQ, Mario Laframboise.
*****
Le syndicaliste Michel
Chartrand, 81 ans, fera la lutte au premier ministre Lucien Bouchard dans
son comté de Jonquière comme candidat indépendant.
M. Chartrand, qui s'est surtout fait connaître par son
discours anticapitaliste démagogique et son langage coloré,
est membre du RAP, le Rassemblement pour une alternative politique. Ce
groupe d'extrême gauche a toutefois décidé de ne pas
se transformer en parti politique au printemps dernier. En 1958, Michel
Chartrand portait les couleurs du Parti socialiste démocratique
dans le même comté. Il dit devenir furieux quand le premier
ministre parle de déficit zéro car selon lui, «
c’est une absurdité, un programme pour les financiers de
Wall Street ».
*****
Statistique Canada
a annoncé que le nombre d'homicides au pays a diminué de
9% de 1996 à 1997 pour atteindre son plus bas niveau depuis 1969.
La même tendance à la baisse s'observe partout en Amérique
du Nord. 581 personnes ont été victimes de meurtres, dans
la très grande majorité des cas aux mains de personnes qu'elles
connaissaient. Seulement 13% des victimes ont été tuées
par des étrangers. La ministre de la Justice Anne McLellan a déclaré
que son projet controversé d'enregistrement des armes à feu,
dont le but premier est supposément de réduire le nombre
d'homicides, gardait malgré tout son utilité.
*****
Malgré la
campagne de dénigrement unanime des parlotteux médiatiques,
Pierre Bourque a été réélu à la mairie
de Montréal avec 45% des votes, suivi de Jacques Duchesneau avec
27%, Michel Prescott, 14% et Jean Doré, 10%. M. Bourque
dirigera également un conseil municipal majoritaire, ayant fait
élire 39 de ses candidats au poste de conseiller sur une possibilité
de 51.
*****
Les électeurs
de cinq États américains ont approuvé, lors de référendums
tenus en même temps que les élections de mi-mandat, diverses
mesures visant à permettre l'utilisation de la marijuana à
des fins médicales.
|
|
NOUVELLES
BRÈVES
PÈRE NOËL,
PÈRE NOËL,
APPORTE DES BÉBELLES
La campagne électorale provinciale se déroule de façon
prévisible du côté du Parti québécois,
une annonce de distribution de cadeaux n'attendant pas l'autre. Ces derniers
jours, on a ainsi appris que Lucien Bouchard récompensera ses bons
soldats chez les parasites culturels si son gouvernement est réélu.
Les artistes québécois de la chanson, du cinéma et
du théâtre se verront en effet octroyer 37 milllions
$ de plus, au cours des prochaines années, par le biais de
programmes de « soutien » à la production
et d’« aide » à des organismes culturels.
Un gouvernement du Parti québécois versera également
95 millions $ aux régions du Québec (traduction:
prendra 95 millions $ aux citoyens des régions du Québec
pour le leur redonner ensuite en leur faisant croire que c'est grâce
à la compassion et la solidarité péquistes) par le
biais de diverses mesures de « soutien au développement
régional ». Bouchard a aussi annoncé la
constitution d'un Fonds de diversification économique doté
d’une enveloppe de 50 millions $ sur quatre ans. Un fonds
qui s'ajoutera aux dizaines d'autres qui aident à maintenir le chômage
au-dessus des 10%.
Le premier ministre a enfin a annoncé qu’il étendrait le
programme de garderies étatisées à 5$
à tous les enfants de moins de cinq ans, « une
annonce immédiatement accueillie avec enthousiasme par les parents
et le milieu », nous dit la Presse canadienne.
« C’est le programme de garderies le plus généreux
en Amérique du Nord », a-t-il déclaré,
s’engageant du même coup à geler les frais de garderie à
5$ durant toute la durée d’un prochain mandat. Ho ho ho! Les séances
de déballage de cadeaux se poursuivent, rappelons-le, jusqu'au 30
novembre.
BUREAUX, CONSEILS, COMMISSIONS...
Le chef de l'ADQ, Mario Dumont, a fait la promesse la plus pertinente de
la campagne jusqu'ici lors d'une trève dans sa lutte pour l'équité
intergénérationnelle et la libération du prolétariat
jeunesse. Il souhaite l'abolition de 61 organismes gouvernementaux, ce
qui permettrait d'économiser 500 millions $ chaque
année.
Parmi les candidats au couperet, M. Dumont mentionne les ministères
de la Métropole, de la Famille et des Régions, ainsi que
des dizaines de commissions, de conseils et autres bureaux qui ne font
que brasser de la paperasse inutile et entretiennent à grands frais
des milliers de parasites amis du régime: le Conseil des communautés
culturelles, la Commission de protection de la langue française,
le Conseil supérieur de l'éducation, le Conseil du statut
de la femme, la Société d'habitation du Québec, le
Fonds de lutte contre la pauvreté, le Conseil de la santé
et du bien-être, le Conseil permanent de la jeunesse, le Bureau des
examinateurs en tuyauterie, le Comité d'évaluation des technologies
de la santé, le Comité sur le civisme, l'Office de la sécurité
du revenu des chasseurs et piégeurs cris, etc. L'abolition de ces
organismes entraînerait l'élimination de 8000 postes de fonctionnaires.
(La Presse, PC)
CONSEIL SUPÉRIEUR
DU LAVAGE DE CERVEAU
La Conseil supérieur de l'éducation
– l'un des repaires de pousseux de crayons que Mario Dumont propose d'abolir
– a justement dévoilé il y a quelques jours son rapport annuel
sur l’état et les besoins de l’éducation, intitulé
cette année « Éduquer à la citoyenneté
». La meilleure façon de justifier son existence étant
bien sûr de trouver des situations qui évoluent et de proposer
de nouveaux programmes qui nous permettront d'y faire face, on apprend
dans ce document d'une centaine de pages que, surprise, surprise, «
l’école a toujours joué un rôle important dans
la formation du citoyen, mais comme les exigences de la citoyenneté
ont changé, les attentes à l’endroit du système éducatif
ont elles aussi évolué ».
Qu'est-ce qui a tant changé? Ben voyons, le démantèlement
de l'État et la montée du néolibéralisme, c'est
évident! Selon le Conseil, le nouvel ordre mondial économique
et politique place donc cette éducation à la citoyenneté
dans un contexte différent d’il y a plusieurs années. «
La pleine citoyenneté ne peut plus être considérée
sans référence aux problèmes de pauvreté, de
chômage et d’exclusion qui marquent fondamentalement le rapport qu’entretiennent
les individus les uns avec les autres et avec l’État ».
Les chartes protègent davantage les droits, certes, mais il y a
moins de ressources qu’avant pour en garantir l’application et l’État
se retire de plusieurs champs qu’il occupait auparavant, note le Conseil.
L'organisme plaide donc pour que l’éducation à la citoyenneté
se fasse du primaire à l’université, « une
sorte de formation continue ». La conscience de citoyenneté
inclut-elle, pour le Conseil, les notions de liberté et de responsabilité
individuelles, d'entrepreneurship, d'indépendance par rapport aux
manipulations des pouvoirs publics? Évidemment pas. On propose au
contraire d'instituer des projets qui apprennent aux jeunes «
la solidarité internationale, l’entraide ou la protection
de l’environnement ». L’éducation à la
citoyenneté relève aussi des instances municipales, syndicales,
politiques et sociales. Bref, des institutions étatiques et de ceux
qui dépendent directement du pouvoir coercitif de l'État
pour leur existence. Derrière ces concepts de bien-pensants, le
Conseil propose donc carrément d'embrigader les jeunes et de leur
laver le cerveau « du primaire à l'université
» avec de la propagande collectiviste, pour qu'ils acceptent
comme adultes de se faire mener le bout du nez sans protester parce que
c'est leur devoir de citoyens. La guillotine, ça presse!
(Presse canadienne)
LIBERTÉ SURVEILLÉE
Il ne faudra pas compter sur la soi-disant Charte des droits et libertés
et sur les tribunaux canadiens pour protéger la véritable
liberté dans ce pays. Cette semaine, la Cour suprême du Canada
a en effet rejeté les allégations de deux entreprises des
Territoires du Nord-Ouest qui estimaient que leurs droits, tels que reconnus
par la Charte, étaient violés par l’Office canadien de commercialisation
des oeufs qui les empêchait d’exporter leurs oeufs. Cet office, comme
d'autres organismes similaires dans les secteurs du blé, du lait,
du porc ou du poulet, est une bureaucratie du genre néo-soviétique
typiquement canadienne dont le but est de gérer des quotas et de
réglementer la production et la commercialisation d'un produit agricole.
Une licence et un quota fédéraux sont nécessaires
à la production et au commerce interprovincial des oeufs.
Il s’agit d’un verdict d’une importance majeure car la Cour a ainsi refusé
d’étendre la protection offerte par la Charte – qui protège
les individus – aux entreprises. Deux tribunaux des Territoires avaient
déjà rendu des jugements favorables aux entreprises Pineview
Poultry Products et Northern Poultry, alléguant que l’Office canadien
de commercialisation des oeufs violait leurs droits à la liberté
d’association et à la liberté de travailler partout au pays.
On doit donc en conclure que les gouvernements canadiens pourraient dorénavant
faire main basse sur toute activité économique sans que les
tribunaux puissent s'y opposer. Les individus, au Canada, sont théoriquement
libres, dans la mesure où ils ne sont pas propriétaires,
cadres, employés, gestionnaires, investisseurs, marchands, distributeurs,
consultants, producteurs, etc. Bref, ils sont libres de ne rien faire ou
de se conformer aux diktats des politiciens et des bureaucrates.
(Presse Canadienne)
UNE GIFLE POUR LES RÉPUBLICAINS
Les élections de mi-mandat aux États-Unis
n'ont pratiquement rien changé au paysage politique mais ont tout
de même constituté une giffle et une opportunité ratée
pour le Parti républicain. Le parti du président perd normalement
des plumes entre deux élections présidentielles, mais cette
fois c'est le contraire qui s'est produit. Les républicains ont
vu leur majorité fondre de quelques sièges à la Chambre
des représentants et n'ont fait aucun gain au Sénat, où
ils gardent malgré tout un avantage de 55-45. Au niveau des États,
ils ont subi plusieurs défaites spectaculaires, dont celle de la
Californie, compensées en partie par d'autres gains. Trente et un
États sur cinquante sont désormais gouvernés par des
républicains.
Les politiciens républicains ont tout fait pour se tirer dans le
pied au cours des derniers mois. Ils ont réussi à projeter
une image d'intolérance en tenant notamment des propos antihomosexuels
pour plaire aux fondamentalistes religieux. Ils ont choqué une bonne
partie de leurs partisans en votant un budget rempli de hausses de dépenses
et sans aucune baisse d'impôt quelques semaines avant le vote. Et
ils ont préféré miser sur le scandale Lewinsky dont
plus personne ne veut entendre parler au lieu de faire campagne sur des
dossiers où ils sont plus crédibles. Newt Gingrinch, dont
le leadership était contesté à la suite de cette mauvaise
performance, a annoncé qu'il quittait son poste de speaker.
Le Parti libertarien a quant à lui fait bonne figure malgré
son modeste statut de troisième parti. Environ deux millions d'électeurs
auraient voté pour au moins un candidat libertarien. La plus belle
victoire est venue chez nos voisins du Vermont, où un libertarien
a été élu député à la chambre
basse de l'État. Quelques autres candidats du parti l'ont emporté
dans des postes moins importants à divers endroits. Les positions
libertariennes continueront aussi à être défendues
à Washington par le représentant Ron Paul. M. Paul,
qui a déjà été candidat libertarien à
la présidence, siège sous la bannière républicaine
depuis quelques années et a été réélu
au Texas.
Par ailleurs, la plus grande surprise de la soirée des élections
a sans doute été la victoire, dans une lutte à trois,
de Jesse « The Body
» Ventura au poste de gouverneur du Minnesota. L'ex-lutteur
professionnel, qui se présentait comme candidat du Parti réformiste
de Ross Perot, a fait campagne avec une plate-forme électorale anti-establishment
qui se rapproche sensiblement de celle des libertariens, proposant de réduire
le rôle de l'État, les taxes, l'influence des groupes d'intérêt,
appuyant le droit de porter des armes et la reconnaissance des conjoints
homosexuels, et allant même jusqu'à suggérer la légalisation
des drogues et de la prostitution. Cette position contraste avec celle
de Ross Perot, dont le cheval de bataille était la lutte au libre-échange
nord-américain. Reste à voir si The Body (qui préfère
maintenant se faire appeler « The Mind
») pourra effectivement gouverner sans aucun appui dans les
deux chambres de l'État et avec comme seule expérience d'avoir
été maire d'une petite ville de banlieue.
|