Montréal,  6 nov. - 19 nov. 1999
Numéro 49
 
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     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.   
  
  
  
     Le Prix du Québécois libre est décerné à l'occasion à un ou des individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.   
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES PRIX BÉQUILLE 
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
au Dr Henry Morgentaler, le médecin qui a le plus fait depuis 30 ans au Canada pour la légalisation et la généralisation des services d’avortement et qui demande maintenant à Québec de rembourser les frais des cliniques privées. Environ 30 000 avortements sont effectués chaque année au Québec, dont le tiers dans des cliniques privées, qui se spécialisent dans les interventions qui surviennent tard dans la grossesse. L’avortement est totalement gratuit dans les hôpitaux et les CLSC, mais dans les cliniques, l’État rembourse la procédure comme telle mais pas les frais supplémentaires qui peuvent atteindre 200 $. Toujours aussi zélé, le bon docteur avorteur croit qu’« il n’y a absolument aucune raison pourquoi le gouvernement du Québec ne pourrait s’assurer que toutes les femmes aient accès à des services d’avortement sans avoir à les payer de leur poche ». Aucune?! Que l’on soit pour ou contre l’avortement pour des raisons morales ou religieuses, il y a au moins une logique qui s’applique dans ce cas comme dans les autres: la liberté implique une responsabilité individuelle correspondante. Le « droit de contrôler son corps » pour utiliser la rhétorique féministe, n’implique pas le droit de contrôler le porte-monnaie des autres citoyens. Lorsque l’État s’implique dans ce genre d’activité moralement controversée, il force ceux à qui cette activité répugne à la financer contre leur gré et encourage ceux qui en sont les bénéficiaires à en abuser. C’est ce qui se produit aujourd’hui: l’avortement est devenu pour plusieurs un moyen de contraception parmi d’autres et des écervelées irresponsables y ont recours plusieurs fois sans remord de conscience. Elles auraient peut-être un meilleur « contrôle de leur corps » si elles devaient débourser la totalité des frais pour se faire débarrasser de ces légers désagréments. Mais l’avortement « libre et gratuit » – ou plutôt « libre et payé par les autres » – est un autre de ces fameux consensus qu’il est interdit de contester dans notre société distincte. 
(Source: The Gazette) 
 
 
LA BÉQUILLE D'ARGENT
au directeur du quotidien Le Devoir, Bernard Descôteaux, qui demande au gouvernement provincial de créer un organisme d'étude des politiques économiques et sociales qui servirait d'« outil collectif d'analyse des politiques sociales et économiques [et] dont les travaux pourraient appuyer la réflexion des parlementaires et des gouvernements aussi bien que du public ». M. Descôteaux loue en éditorial la décision du gouvernement Bouchard d'accepter enfin (ah oui?) de repenser le modèle québécois d'interventionnisme étatique. Mais comme dirigeant de l'organe officiel de l'élite nationalo-gauchiste, il ne veut évidemment pas que ça dérape et qu'on remette en question l'interventionnisme comme tel: c'est seulement la forme actuelle de l'interventionnisme qu'il faut repenser, pour en trouver une meilleure. Pour aider nos dirigeants ainsi que le gentil public à « tenir ce débat qui permettra de refaire un consensus sur la forme que doit prendre l'interventionnisme de l'État au début du 21e siècle » (un « consensus » qui sera, on n'en doute pas, annoncé en grande pompe dans Le Devoir), M. Descôteaux suggère donc la création d'un Conseil économique et social « indépendant », c'est-à-dire, dans le jargon nationalo-gauchiste, dépendant de l'État pour ses finances, sa mission, ses nominations, etc. M. Descôteaux n'aime pas ces débats trop incohérents où diverses positions s'affrontent et où il est difficile de proclamer un « consensus » national à la fin. « La pertinence d'un tel conseil n'est plus à démontrer. Il pourrait être la voix indépendante capable de faire contrepoids à tous les lobbies politiques, sociaux et économiques qui s'appuient souvent sur des “think tanks” aux orientations bien définies. » Est-ce à dire que ce Conseil n'aurait pas, lui, une orientation bien définie? Soyons assurés que c'est dans une totale indépendance d'esprit que ces membres finiraient pas conclure systématiquement que l'interventionnisme étatique est essentiel à l'avancée de la civilisation... 
 
 
LA BÉQUILLE DE BRONZE
aux premiers ministres Roy Romanow de la Saskatchewan et Gary Doer du Manitoba, qui sont allés quêter au gouvernement fédéral pour dépanner les fermiers de leurs provinces. Ça fait maintenant des mois qu'on doit subir le pleurnichage des producteurs de l'Ouest, qui prétendent que la compétition déloyale des fermiers subventionnés des États-Unis et d'Europe fait en sorte de réduire indûment les prix et justifie qu'ils reçoivent eux aussi des milliards pour se garder à flot. Ottawa a déjà transféré plus d'un milliard $ de nos poches à celles des fermiers, mais les premiers ministres sont venus exiger un autre 1,3 milliard $ dans les caisses sans fond de la capitale impériale. Roy Romanow a d'abord évoqué le spectre de la famine, en laissant croire que l'approvisionnement en produits bon marché serait compromis si le gouvernement fédéral ne crachait pas le morceau. La réalité est bien sûr qu'il y a trop de fermiers qui produisent trop de surplus à l'échelle mondiale, et qu'il n'y a aucune espèce de menace de ce côté. Puis, il a joué sur les sentiments: « Nous sommes ici pour parler de ce qui constitue le coeur et l'âme de ce pays. Les fermiers font leur part. Le Canada, qui est nourri en bonne partie par les fermiers, doit aussi faire sa part », a-t-il dit. Comment ça, « faire notre part »? On les paie leur blé, leur orge et autres denrées lorsqu'on les consomme! Les producteurs feront vraiment leur part pour « le coeur et l'âme de ce pays », ainsi que pour ses finances, lorsqu'ils cesseront d'engloutir plus de richesse qu'ils n'en produisent, comme c'est le cas actuellement. 
(Source: Presse canadienne)
 
 
LA BÉQUILLE DE BOIS
au mouvement communautaire autonome (sic), regroupant environ 400 organismes, qui a exigé du gouvernement une reconnaissance et un financement accru à l'occasion de la journée d'action et de visibilité de l'action communautaire autonome (sic). « Voilà dix ans que le mouvement communautaire autonome (sic) revendique la reconnaissance et le financement de son rôle auprès de la population », ont souligné les porte-parole du comité aviseur du mouvement, Sylvie Lévesque, Lise Nantel et Normand Robert. Dans un communiqué, le ministre de la Solidarité sociale, André Boisclair, a pour sa part précisé qu'il ne reste que deux étapes à franchir avant le dépôt d'un projet de politique de reconnaissance et de financement de l'action communautaire. En contrepartie, le ministre insiste pour établir des objectifs à atteindre et des cadres de référence, mais les organismes communautaires disent toutefois vouloir protéger leur autonomie (sic). Le bras de fer se poursuit donc entre ces valeureux organismes communautaires qui veulent l'argent du public ainsi que protéger leur très chère autonomie (sic) et un gouvernement sans scrupules qui ne recule devant rien pour tenter de les contrôler.  
(Source: Presse canadienne)
 
 

 
 
 
VIVE LE QUÉBÉCOIS LIBRE!

 
          Le Prix du Québécois Libre est décerné cette semaine à Francesco Sinatra, un propriétaire d’immeubles de Montréal, qui a été trouvé coupable de « discrimination » par le tribunal des droits de la personne et condamné par ce racket juridique à payer 5000 $ à un locataire potentiel qui s’est dit brimé.  
  
          Les chartes et tribunaux qui défendent supposément les « droits de la personne » sont devenus de simples instruments de persécution et de destruction des droits de propriété, comme vient l’illustrer cet autre cas récent. Dans cette histoire, la « victime », Florent Bia Domingo, un homme de race noire, soutenait que M. Sinatra avait loué un de ses logements à une jeune femme plutôt qu’à lui. Si nous vivions dans un pays où la liberté individuelle et les droits de propriété étaient reconnus, l’histoire aurait dû s’arrêter là: M. Sinatra devrait pouvoir faire ce qu’il veut avec sa propriété, la louer et passer un contract avec qui ça lui chante, Noir ou Blanc, homme ou femme, gay ou straight, tout comme un locataire a le droit de jeter son dévolu sur l'appartement qui lui plaît. Sa propriété est À LUI, pas à « la société » ou à l’État.  
  
          Mais voilà, nous vivons dans un monde où notre propriété n’est qu’un privilège que notre maître l’État nous accorde temporairement, nous permettant d’en jouir à certaines conditions définies par lui seulement. Parmi ces conditions, il y a celle de ne pas « discriminer » envers les membres de certains groupes de pleurnichards qui ont présentement la faveur chez les élites bien-pensantes. Outre son aspect totalitaire – et discriminatoire envers les propriétaires – l’application de cette règle mène inévitablement à des absurdités comme l’aventure de M. Sinatra.  
  
          Deux personnes s’étaient montrées vivement intéressées par le logement en question. « Tous les deux avaient des emplois précaires, explique-t-il. Si je prenais l’homme, j’étais discriminatoire envers la femme, et si je prenais la femme, j’étais discriminatoire envers l’homme. C’est aberrant. C’est comme si j’étais condamné à la discrimination. » M. Sinatra a finalement opté pour la femme, parce que le locataire précédent la connaissait. Il a offert un logement similaire mais un peu plus petit à M. Domingo qui l’a refusé et a plutôt porté plainte à la Commission des droits de la personne. L’histoire a duré trois ans, durant lesquels le propriétaire dit croire que la commission a monté cette histoire en épingle pour alimenter le tribunal.  
  
          Le comble de l’ironie est que M. Sinatra n’a vraiment pas le profil type du méchant raciste discriminateur. Lui-même immigrant italien arrivé ici en 1974 et grand voyageur, il est coauteur d’un livre de psychologie intitulé Différences culturelles et souffrances de l’identité...! Il n’en revient tout simplement pas de l’absurdité de cette histoire. « Parce qu’il y a un Noir, je dois le prendre absolument? Je ne comprends pas cette idée de surprotéger, d’infantiliser les gens comme ça. Je songe sérieusement à quitter le Canada. Pour moi, cette affaire est une blessure profonde. » Et vive l’harmonie entre les races et les cultures garantie par nos lois, gouvernements et tribunaux! 
(Source: La Presse)

 

 

 

 
ATTENTION!
 
 
Si vous en avez marre de vivre dans une société 
où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; 
dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes
et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle
et restreignent le dynamisme économique; 
dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité
sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; 
dans un monde intellectuel où les soi-disant 
« consensus nationaux » promus par une élite déconnectée 
servent de prétexte pour éviter les débats rationnels;  
  
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