Montréal, 8 - 21 janv. 2000 |
Numéro
53
|
(page 10) |
page précédente
Vos commentaires Vous n'êtes pas d'accord avec le contenu d'un article? Vous avez une opinion à partager? Vous voulez dénoncer une autre stupidité proférée par nos élites nationalo-étatistes ou souligner une avancée de la liberté? LE QUÉBÉCOIS LIBRE publiera toutes les lettres pertinentes. N'oubliez pas d'écrire vos nom et lieu de résidence. We also accept letters in English. |
Il n'y a pas vraiment d'économie au noir; il n'existe qu'un seul et unique marché s'efforçant de répondre à la demande par une offre appropriée. L'activité souterraine qui subsiste en dépit de cela n'est que la conséquence d'une fiscalité accablante, de réglementations encombrantes, ou de prohibitions moralisatrices de la part du gouvernement. En effet, lorsque l'État intervient pour supprimer l'offre d'un bien ou service quelconque, ou manoeuvre pour en restreindre la disponibilité, un marché parallèle se développe pour combler la demande demeurée insatisfaite. Il favorise ainsi l'émergence d'une forme d'anarchie sur son propre territoire, devenant, paradoxalement, l'instigateur d'un segment de l'économie échappant à sa supervision parce que sévissant à l'extérieur de sa juridiction, là où la poursuite effrénée du plus vil profit aura toujours préséance sur le droit le plus légitime. Il renonce également à des sources potentielles de financement découlant d'occupations qui, occultées, génèrent des bénéfices croissants sans cesse hors de son emprise; car ceux oeuvrant dans le secteur illicite sont, d'ordinaire, plus compétitifs que d'autres ayant à se débattre dans les dédales administratifs de sa bureaucratie. Enfin, quand un individu ou une entreprise s'adonne à l'évasion fiscale, ceux et celles qui paient consciencieusement leur tribut au trésor public doivent en fournir davantage pour compenser le manque à gagner occasionné par les fraudeurs – ponctions d'autant plus onéreuses pour les fidèles qu'elles s'accentuent au rythme des nouvelles défections de leurs rangs qu'elles provoquent –, ce qui, par entraînement, encourage une cohorte additionnelle de contribuables à s'affranchir de cette contrainte grandissante en se réfugiant dans la clandestinité. L'État est alors confronté à l'implacable loi des rendements décroissants: plus il augmente les charges, plus ses recettes diminuent. Un gouvernement trop téméraire qui, admettant implicitement l'existence d'un tel phénomène, accepterait la mission périlleuse d'en contrer avec acharnement la dynamique, se verrait dans l'obligation d'adjoindre au fisc le support des forces de l'ordre, sombrant inéluctablement dans l'abîme de la répression judiciaire, adoptant progressivement et inexorablement tous les comportements d'un État policier. François L. Paradis
Montréal
|
Difficile semble-t-il d'être libertarien et simultanément d'être en faveur de quoi que ce soit. En effet, dans le numéro 52 du Québécois Libre, le conte de Noël de Pierre Lemieux donne le beau rôle au Père Noël qui a le mérite de ne pas utiliser notre État collectif et social, mais au contraire ses propres ressources pour ses oeuvres caritatives (voir LE PROCÈS DU PÈRE NOËL, le QL, no 52). Mais voilà que pour cette même raison, dans la chronique des Prix béquille, on dénonce le Père Noël, qui encourage la dépendance en donnant gratuitement des cadeaux aux enfants et entretient ainsi la mentalité qui en fera des partisans de l’État-providence plus tard (voir PRIX BÉQUILLE DE BRONZE, le QL, no 52). Faudrait savoir ce qu'on peut approuver! P.S.: Le Prix béquille est formellement
décerné parce que le Père Noël bénéficie
gratuitement du service de courrier au code postal HOH OHO. On sera par
ailleurs magnanime envers Pierre Lemieux qui a passé sous silence
l'usage outrageant de ce service gratuit de courrier par le Marc Pinsonneault
Saint-Blaise-sur-Richelieu
Chers libertariens, Votre liberté est une UTOPIE car elle ne trouve pas son fondement dans l'exigence de justice. Il ne s'agit pas seulement de l'égalité de tous devant la loi, ce que les constitutions garantissent. Le fait d'être égaux en droit ne signifie nullement que les individus le soient dans les domaines économique, social et culturel. S'il n'y a pas de liberté pour celui qui a faim, c'est que la justice est inséparable des conditions de vie et d'existence. Votre liberté personnelle, sans révolution sociale, est une fiction! Mathieu Delarue
|
sommaire |
|