LA
BÉQUILLE D'OR
à
Lucien Bouchard et Jacques Parizeau, qui viennent de gagner leur poursuite
en diffamation contre l'auteur d'un bulletin d'information financière
qui les avait comparé à Hitler. Les deux politiciens ont
réussi à convaincre un juge que certaines idées ne
doivent pas être pensées, ni certaines phrases dites ou écrites,
sous peine de sanction. Son honneur Luc Lefebvre de la Cour supérieure,
un autre magistrat qui ne comprend rien à la notion de liberté
d'opinion et d'expression, a donc condamné Richard Lafferty, un
courtier en valeurs mobilières montréalais, à verser
40 000 $ à chacun plus les frais juridiques pour des
écrits diffamatoires dans sa publication envoyée à
275 abonnés. Que la comparaison soit ou non stupide et exagérée
n'a strictement aucune pertinence: l'opinion qu'on a de quelqu'un, et la
« réputation » dont jouit cette personne
dans le public en général, ne sont pas un bien qui appartient
à celle-ci mais plutôt des pensées dans la tête
de ceux qui les ont. Ces pensées leur appartiennent à eux,
pas à ceux qui en sont l'objet. Bouchard et Parizeau n'ont aucun
droit de propriété sur ces pensées. «
Salir la réputation » de quelqu'un, c'est
simplement transmettre une opinion ou une information que ceux qui la reçoivent
pourront ou non approuver, en tout liberté. Et les «
victimes » ont elles aussi tout le loisir de transmettre une
autre information qui viendra contredire la première. Dans une société
libre, il ne devrait y avoir aucune frontière à ce qu'on
peut penser, dire et écrire, puisque cela ne porte aucunement atteinte
à la personne physique ni à la propriété de
qui que ce soit. La loi anti-diffamatoire n'est en fait qu'une autre protection
que les riches et les puissants qui peuvent se payer des avocats obtiennent
de l'État. Et les balivernes de Son honneur sur le fait «
qu'une limite ne doit pas être dépassée
» montrent bien que nous sommes en liberté surveillée.
Qui décide donc arbitrairement où est la limite? Son honneur
et ses petits copains politiciens évidemment!, les mêmes qui
l'ont nommé à son poste.
LA
BÉQUILLE D'ARGENT
à
la racaille de jeunes anarchistes du groupe les Citoyens opposés
à la brutalité policière, qui ont eu l'idée
brillante de provoquer une émeute pour marquer leur désapprobation
des tactiques policières suite à la mort de Jean-Pierre Lizotte,
un itinérant battu par des officiers du Service de police de la
Communauté urbaine de Montréal. Cent douze manifestants seront
accusés pour participation à l'émeute, et dix pour
méfaits. Les émeutiers ont saccagé les vitrines du
poste de police 19 et s'en sont pris par la suite à celles de trois
restaurants McDonald's ainsi qu'à une succursale de la Banque de
Montréal. Les membres du COBP n'ont en fait rien contre la violence
et la brutalité lorsque ce sont eux qui l'utilisent. Et ce ne sont
pas les droits individuels qu'ils défendent lorsqu'ils s'attaquent
aux excès de la police (contrairement aux libertariens, voir COMMENT
SE PROTÉGER CONTRE LA MAFIA POLICIÈRE,
le QL, no 57), mais plutôt
leur droit de voler ce qui ne leur appartient pas. L'un des accusés,
Jay Sturley, a expliqué candidement à une journaliste de
La Presse: « Nous vivons dans une démocratie
de consommation. Si je suis pauvre, je ne peux pas exercer mon vote de
consommateur. » Or, la « police protège
l'argent ». Et comme le pouvoir économique est
entre les mains de multinationales comme McDonald's, cela justifie qu'on
s'attaque à elles... La logique parasitaire dans sa plus pure expression!
On comprend pourquoi ces punks utilisent les rats comme animaux de compagnie,
c'est parce qu'ils ont des affinités particulières avec eux...
LA
BÉQUILLE DE BRONZE
aux ayatollahs
de la langue péquistes, qui demandent à leur gouvernement
de renforcer sa campagne de nettoyage linguistique et de harcèlement
de nos concitoyens anglophones. Ce sont d'abord les ti-culs du Comité
national (sic) des jeunes du Parti québécois qui ont voté
pour l'abolition de la loi 86 et le retour à l'unilinguisme dans
l'affichage. Puis, les fondamentalistes xénophobes de la région
Montréal-Centre réunis en colloque régional ont appuyé
la même mesure, qui sera donc débattue au congrès de
mai du parti. Ils ont aussi adopté une série de résolutions
sur la signalisation routière, les raisons sociales des entreprises,
le fonctionnement interne des sociétés d'État, etc.,
visant à faire disparaître toute trace d'anglais dans le plus
de milieux et d'endroits possible au Québec. Les militants demandent
également au gouvernement d'empêcher les étudiants
francophones et allophones d'aller dans des cégeps anglais, comme
c'est le cas pour les niveaux primaires et secondaires. Selon l'extrémiste
Yves Michaud, un vieux crony péquiste du temps de René Lévesque,
c'est au cégep que plusieurs étudiants rencontrent leur futur
conjoint et cela a une incidence sur la langue d'usage à la maison.
En effet, des non-francophones risquent de faire leur vie avec des anglophones,
et leurs enfants auront plus tendances à parler anglais. Il faut
donc tout faire pour empêcher ces amours assimilatrices! Comme on
le voit, les nettoyeurs linguistiques ne reculent devant rien pour assurer
la survie de l'une des deux langues du Québec. À quand les
avortements obligatoires pour les mères anglos qui ont plus que
deux enfants et qui briment ainsi le droit de la majorité à
rester aussi majoritaire?...
(Source:
La Presse, The Gazette) |