LA
BÉQUILLE D'OR
aux
compagnies de transport par autobus Voyageur et Trentway, qui ont réussi
a éliminer un petit concurrent québécois, Allo Stop,
en allant pleurnicher chez les bureaucrates ontariens. Basée à
Montréal, Allo Stop est la seule entreprise de co-voiturage en Amérique
du Nord. Elle sert essentiellement d'entremetteuse pour mettre en contact
des automobilistes prêts à prendre un passager et des voyageurs
sans voiture prêts à payer une partie des coûts de l'essence.
La clientèle qui utilise le service est surtout composée
d'étudiants qui voyagent de Montréal vers Québec et
d'autres destinations régionales. Le service couvrait aussi l'Ontario
jusqu'à ce que Voyageur et Trentway portent plainte à la
Commission des transports de la province, pour concurrence déloyale.
Selon une réglementation stupide (une tautologie: toutes les réglementations
économiques ne le sont-elles pas?), un transporteur qui reçoit
une contribution monétaire d'un passager doit en effet avoir un
permis provincial (coût: plusieurs centaines de $$$ par véhicule),
ce que n'ont bien sûr pas les automobilistes qui collaborent occasionnellement
avec Allo Stop. L'organisme de pousseux de crayons a donc décrété
que les participants « exploitaient illégalement
des véhicules de transport en commun » et devaient
immédiatement cesser leurs activités dans la province. Grâce
à la stupidité des lois et des bureaucrates ontariens, Voyageur
et Trentway ont donc réussi à éliminer un concurrent
qui leur faisait perdre environ 2000 clients par année vers Toronto.
Les étudiants qui profitaient de ce service peu coûteux, ainsi
que les automobilistes qui y trouvaient un petit dédommagement,
devront s'arranger autrement, et pourront toujours se consoler en pensant
que nos gouvernements nous ont une fois de plus sauvés des griffes
du « capitalisme sauvage » en intervenant
pour le bien de la collectivité.
(Source:
Radio-Canada)
LA
BÉQUILLE D'ARGENT
à
Claire Patenaude, propriétaire de l'entreprise de co-voiturage montréalaise
Allo Stop. Comme l'explique le Prix Béquille ci-dessus, Mme Patenaude
est victime de concurrents plus gros qui se servent d'une réglementation
abusive pour la sortir du marché. Toutefois, comme bien des gens
d'affaires, si elle n'aime pas les interventions de l'État qui avantagent
ses concurrents à ses dépens, elle n'a toutefois aucun problème
avec les interventions de l'État qui l'avantagent aux dépens
des autres. On apprend en effet à la fin de l'entrevue qu'elle donne
à l'émission Les affaires & la vie que son entreprise
vient de recevoir 15 000 $ en subvention du Ministère
québécois de l'environnement pour mettre au point un nouveau
projet de co-voiturage. En bonne parasite qui accepte de l'argent public
volé à d'autres pour avancer sa business, Mme Patenaude accepte
donc les règles du jeu étatiste et ne mérite aucunement
notre sympathie lorsque ces règles se retournent contre elle.
(Source:
Radio-Canada)
LA
BÉQUILLE DE BRONZE
à
Denis Unsworth, un aérostier québécois qui a reçu
60 000 $ de divers députés péquistes
pour acheter une nouvelle montgolfière arborant une fleur de lys
géante. Onze députés ont puisé dans leur budget
discrétionnaire (de l'argent des contribuables qu'ils peuvent dépenser
comme bon leur semble, ce qui n'est pas très différent du
reste des dépenses de l'État) pour aider M. Unsworth à
payer son engin, qui servira à afficher les couleurs du Québec
dans les festivals de montgolfières partout en Amérique du
Nord. Enfin, une dépense qui se justifie. Quoi de mieux en effet,
pour symboliser le nationalisme québécois, qu'une grosse
balloune avec uniquement de l'air dedans?
(Source:
The Gazette) |