LA
BÉQUILLE D'OR
au
chroniqueur économique de La Presse, Claude Picher, qui se
fait le porte-voix du président de l'Assemblée provinciale
Jean-Pierre Charbonneau en suggérant qu'on augmente le salaire des
députés. Ce dernier souhaiterait que lui et ses petites camarades
obtiennent une hausse de salaire de 7%, en plus de celle de 9% qu'ils obtiendront
au cours des trois prochaines années comme tous les employés
du secteur public. Un député québécois gagne
60 860 $ par année, et se voit octroyer une allocation
exempte d'impôt de 12 000 $. Pas beaucoup comparé
à un vice-président de grande compagnie? Peut-être.
Sauf que les grandes compagnies créent de la richesse, elles. Picher
reprend le même sempiternel argument selon lequel la vie de politicien,
ce n'est pas jojo, ils travaillent sept jours par semaine, ils se font
entarter, et si on veut attirer des candidats de qualité, le salaire
doit aller avec les responsabilités. « Moins
les salaires des élus seront intéressants, plus ils rebuteront
les gens compétents de faire le saut en politique. »
Mais pourquoi voudrait-on donc attirer des politiciens compétents
selon la définition courante, c'est-à-dire des politiciens
qui s'imaginent pouvoir concevoir de nouveaux beaux programmes complexes
pour résoudre tous nos problèmes, se retrouver dans les 53
000 pages de la loi sur l'impôt, connaître tous les
types de subvention auxquelles sont éligibles les fermes laitières
de son comté, maîtriser les 28 projets de réforme majeure
des services gouvernementaux sur lesquels il doivent voter à chaque
session parlementaire, se retrouver dans les méandres de la bureaucratie
provinciale? On devrait au contraire couper leur salaire de 90% et les
forcer à faire autre chose dans la vie, comme les parlementaires
d'il y a cent ans. Peut-être se décideront-ils alors à
cesser de vouloir gérer nos vie dans les moindres détails.
Dans un État minimal, les députés n'auront besoin
de se réunir que quelques jours par année, ce qui sera amplement
suffisant pour prendre les décisions nécessaires à
la sauvegarde de l'ordre et de la liberté...
LA
BÉQUILLE D'ARGENT
aux 25
000 citoyens canadiens qui, apprend-on, avait dénoncé «
le comportement fiscal inacceptable » de certains
contribuables au 31 mars 1999. Tous les régimes oppressifs s'appuient
sur des espions, collaborateurs et délateurs, et le banditisme légal
qu'est le régime fiscal ne fait pas autrement. Ces mouchards qui
ont contacté l'Agence des douanes et du revenu du Canada, loin de
promouvoir la justice et l'honnêteté et d'aider à lutter
contre la fraude, font au contraire en sorte de la maintenir: celle, à
une échelle gigantesque, que commet le gouvernement à l'encontre
de la population; mais aussi celle des millions de contribuables qui n'ont
d'autres choix que de contourner les règles et tourner les coins
ronds pour conserver ce qu'ils ont gagné, considérant les
taux d'imposition et de taxation exorbitant auxquels ils sont soumis. Le
gouvernement canadien n'offre pas de récompense pour ces renseignements,
ce qui n'empêche pas de plus en plus de Canadiens de collaborer.
Selon le personnel des Enquêtes spéciales de l'Agence, la
« qualité » des dénonciations s'améliorerait
même chaque année, de sorte qu'elles sont devenues un élément
important de détection de la « fraude ».
Il faut croire que c'est un phénomène humain inévitable,
toute société comprend sa part de vermine et de salopards...
(Source:
La Presse)
LA
BÉQUILLE DE BRONZE
à
Bernard Landry, le deux de pique illettré économique qui
gère les finances du Québec. Pressé par l'Opposition
et par des groupes de citoyens de baisser ses taxes faramineuses sur l'essence
pour soulager un peu le porte-monnaie des automobilistes, le ministre a
déclaré que cela n'aurait aucun effet sur les prix à
la pompe. En effet, selon lui, les pétrolières en profiteraient
pour hausser les prix et faire davantage de profits au lieu de refiler
la réduction aux consommateurs. Hein!?! La concurrence, l'offre
et la demande, les guerres de prix, ça n'existe donc pas? Si on
suit la « logique » du ministre, les taxes – qui
comptent pour environ 50% du prix du litre – n'ont qu'une influence marginale
sur le prix à la pompe. Les détaillants d'essence ne sont
pas sujets aux mêmes lois économiques que tout le monde et
peuvent se permettre de vendre aux prix qu'ils veulent, question de faire
toujours plus de profits. Mais pourquoi alors se contentent-ils de nous
imposer un prix de 85 cents le litre ces jours-ci, s'ils peuvent faire
toujours plus de profit à leur guise? Pourquoi pas 1 $ le litre,
2 $, 10 $, 100 $? En fait, le ministre fait peut-être l'idiot pour
éviter de défendre trop ouvertement la véritable raison
de son refus de baisses ses taxes: ils veut notre argent, tout simplement.
Mais il s'est tout de même laissé échapper. «
On baisse les impôts, on remet de l'argent dans la santé,
dans l'éducation, dans l'économie. Alors si on en met partout,
faut bien le prendre quelque part », a-t-il par ailleurs
rappelé. Tu l'as dit.
(Source:
Presse canadienne) |