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Montréal, 25 novembre 2000 / No 72 |
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par
David MacRae
L'hypocrisie des péquistes ne connaît aucune limite. Ils bavardent continuellement à propos du caractère sacré de la Démocratie Québécoise (on peut entendre les majuscules dans leur voix). Par cela, ils veulent dire qu'ils ont le droit de briser le pays à la condition qu'ils trouvent assez de personnes qui répondraient |
Power
trips de politiciens
Bien entendu, rien de ceci n'implique que le gouvernement québécois devrait respecter la volonté du peuple. Lorsque 95-99% des citoyens votent en faveur d'une proposition, est-ce que monsieur Bouchard accepte ce résultat comme étant une expression de la démocratie en action? Quand ce référendum exprime l'idée curieuse que les gens doivent pouvoir décider si leur communauté va vivre ou mourir, la réponse du gouvernement est clairement non. Plutôt, il faut minimiser le résultat en disant que les gens ne comprenaient pas la question posée. Bien entendu, l'idée de suggérer une autre question plus claire est aussi ridicule. Comment peuvent-ils justifier cette attaque contre les droits élémentaires des citoyens du Québec? En disant que Mike Harris a fait la même chose? Essentiellement ça revient à dire que deux maux font un bien. Il faut dire que Bouchard est encore plus stupide que Harris parce que le Nos dictateurs à nous prétendent aussi que les banlieues tirent avantage du fait qu'elles font partie de la région métropolitaine de Montréal au lieu d'être des villes à part comme, disons, Drummondville. Paul Wells, un journaliste du National Post, écrit:
Dites-nous, Paul, quels sont ces services glorieux dont vous parlez? Le métro? Nous, les banlieusards, le subventionnons. Vous autres, à Montréal, vous l'utilisez. Vos monuments aux rêves de grandeur d'un maire impérieux, Jean Drapeau, peut-être? Gardez-les. Nous n'en voulons pas. Parce qu'il faut faire du civic boosterism pour la métropole? Mon oeil, cette activité profite surtout au tourisme, industrie qui est rarement la base d'une économie banlieusarde. Malgré tout, les banlieues sont prêtes à payer leur part. Elles sont même prêtes à cacher la vérité: qu'en fait, c'est du taxage imposé par les gangs du centre-ville. En fait, nous sommes en train de nous faire avoir pour satisfaire les rêves de grandeur d'un autre maire impérieux, Pierre Bourque, ou plutôt ses ambitions impérieuses. L'argument fondamental est pourtant le suivant: si mes voisins et moi décidons que nous aimerions mieux avoir plus de politiciens et moins de civic boosterism, quel droit le gouvernement du Québec a-t-il de renverser notre décision? La réponse est claire: il n'en a aucun, il le prend. Poser la question Ce n‘est pas tout à fait clair si les membres du gouvernement Bouchard exercent ce coup de force parce qu'ils font un trip de contrôle comme Harris ou s'ils y croient parce qu'ils veulent expulser les Anglophones du Québec, augmentant ainsi la probabilité de réussir leur truc de la Démocratie Québécoise. Je soupçonne que c'est surtout pour la première raison mais aussi un peu pour l'autre. Je me fous de leurs raisons. Je sais, par contre, que je veux m'en sauver. Et, en passant, ma langue maternelle n'a rien à voir avec ma décision. Je doute d'ailleurs que la question de la langue ait préoccupé les personnes qui ont voté vingt contre une pour conserver leurs villes dans les régions de Québec et de la Rive-Nord. La seule raison pour laquelle la question de la langue est posée, c'est parce que les ignorants dans les médias francophones sont obsédés par la nature des syllabes utilisées pour exprimer une idée. Comme ça, ils ne sont pas obligés de réfléchir à l'idée elle-même, quelque chose qui les dépasse clairement. Faut dire que la presse anglophone n'est guère mieux, comme Wells en est la preuve. Ces hypocrites parlent continuellement des motivations des maires de banlieue pour la même raison: vaut mieux mettre ça sur le dos des politiciens et des anglophones plutôt que d'avouer simplement que, partout, les citoyens veulent massivement défendre leurs communautés. Heureusement la Cour Suprême nous a donné une porte de sortie. Les juges ont confirmé la croyance de Bouchard en la sainteté de la Démocratie Québécoise lorsqu'ils ont dit que la constitution canadienne n'est pas une camisole de force. Si une majorité claire répond à une question claire qu'ils veulent se séparer, ça veut dire que le reste du Canada sera forcé de commencer les négociations. Alors, voici ma question: Voulez-vous que la Ville de Saint-Laurent se sépare du Canada et devienne un pays indépendant? Oui ou non? Très clair. Et je soupçonne que la majorité serait claire aussi si on le demandait. Ne me dites pas que Ville Saint-Laurent est trop petite pour devenir un pays indépendant. La vérité, c'est que les micro-pays développés, du Liechtenstein à Monaco, sont invariablement plus riches et plus libres que les grands. Il y plusieurs raisons à ça mais, entre autres, c'est parce que leurs gouvernements sont proches du peuple et donc obligés de respecter sa volonté, ce qui n'est clairement pas le cas de nos dictateurs à Québec et à Ottawa. Ne dites pas non plus qu'il est impossible de faire un pays à l'intérieur d'une ville d'un autre pays. Le Vatican est un exemple – et il est beaucoup plus petit que Ville Saint-Laurent. Allez! Suivez-moi! Vive Saint-Laurent libre!
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