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Montréal, 6 janvier 2001 / No 74 |
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par
Martin Masse
Les anglophones la décrivent comme |
Au risque de déplaire à ceux qui aiment bien nous caricaturer
comme de méchants égoïstes qui se réjouissent
de voir les pauvres crever de faim et qui encouragent le travail des enfants
du Tiers-Monde dans les mines si cela peut nous rapporter quelques profits,
précisons que les libertariens sont tout à fait en accord
avec ce type de partage.
La charité privée fonctionne sur la base du volontariat. Chacun décide librement de donner le montant ou les denrées qu'il juge appropriés pour la cause – et uniquement pour celle-ci – qu'il valorise. Les oeuvres se font concurrence pour obtenir la faveur des donateurs, et ceux-ci ont le choix de donner à celles qu'ils jugent bien gérées et efficaces dans l'atteinte d'un but précis. Un don n'est par ailleurs jamais purement Bill Gates, l'homme le plus charitable du monde D'ailleurs, ceux qui voient les oeuvres de charité comme des façons de contrecarrer les Ensuite, la charité est indissociable de l'accumulation de richesse qui caractérise le système capitaliste. Dans un régime politique où les citoyens sont moins libres (communiste ou socialiste), les inégalités sont moins criantes, mais on crée moins de richesse. Bref, c'est la pauvreté, et pas la richesse, qui est plus également répandue. Au contraire, le capitalisme permet l'accumulation de fortunes privées, mais ces fortunes finissent toujours par bénéficier à tout le monde. Les riches ne cachent pas leur fortune sous leur matelas. Ils dépensent et investissent, ils créent des emplois; ils la donnent aussi. Le quotidien montréalais The Gazette titrait le 24 décembre dernier en manchette:
Bill Gates peut prétendre agir moralement à double titre, non seulement comme donateur mais aussi comme entrepreneur capitaliste. S'il est devenu milliardaire, c'est en effet parce qu'il a offert des produits et services parmi ceux qui sont les plus fortement en demande sur la planète et qui comblent donc les besoins les plus impérieux de millions d'individus. Bill Gates a accumulé ses milliards parce que des millions de gens valorisaient l'achat de ces produits et services plus que d'autres alternatives disponibles. Quoi qu'en disent les bureaucrates et les juges américains qui persécutent Microsoft sur la base de lois antitrust injustes et contre-productives, personne n'a été forcé d'acheter ses produits (voir ANTITRUST LAWS SHOULD BE ABOLISHED, Charitable avec l'argent des autres Ce qui est plus malheureux, c'est que M. Gates lui-même, malgré ses bonnes oeuvres, ne voit pas la différence. Les très riches reconnaissent rarement les bienfaits du système capitaliste qui leur a permis de se hisser là où ils sont. Le financier George Soros ou les vedettes gauchistes d'Hollywood en sont de bons exemples. Bill Gates considère lui aussi que la social-démocratie et la redistribution de la richesse à l'échelle planétaire sont de nobles buts. Selon lui, les nations riches devraient avoir honte de donner si peu, en particulier d'allouer si peu d'aide internationale à la santé. Mais comment des entités politiques abstraites nommées Les ministères et organismes gouvernementaux qui aident les pauvres à l'étranger ne pratiquent pas la charité, ils volent leurs citoyens pour des fins de politiques intérieures ou internationales. De la même façon, lorsqu'ils aident les Tout ce beau monde, politiciens et bureaucrates, fait grand état de la Corruption morale On pourrait croire qu'une société comme le Québec, où les mots solidarité, équité et compassion sont sur toutes les bouches, une société qui Eh bien non. Comme des sondages et études le montrent année après année, les Canadiens sont moins généreux que les Américains, et les Québécois sont les moins généreux des Canadiens. Ils sont donc les Nord-Américains qui contribuent le moins aux oeuvres de charité. Une étude du Fraser Forum de décembre 2000 (Canadian & American Monetary Generosity) qui compare tous les États américains et provinces canadiennes en termes de générosité (nombre de donateurs et montants données) place les provinces au bas de la liste. C'est l'Alberta, paradis du conservatisme et de la fiscalité minimale au pays, qui fait meilleure figure. Le Québec est bon dernier. Cette réalité n'est pas si surprenante et l'explication en est fort simple. Le contribuable québécois doit supporter l'État le plus lourd sur le continent et est forcé de contribuer au financement d'un tas de programmes sociaux pour les plus démunis, dont un Fonds spécial de lutte contre la pauvreté. Logiquement, il se dit qu'il fait déjà sa part. Pourquoi donner une seconde fois à des oeuvres privées, alors qu'on est déjà obligé de donner pour des programmes publics? Les Québécois ne sont pas plus égoïstes que les autres Nord-Américains, ils agissent de façon rationnelle dans le contexte socialiste qui est le leur. Les Albertains aussi, eux qui sont les moins taxés au pays. Ils se sentent logiquement plus responsables et contribuent donc plus à des oeuvres privées. Le résultat est cependant loin d'être le même sur le plan de la moralité. Les donateurs privés peuvent prétendre être véritablement généreux: c'est leur argent à eux qu'ils donnent, de façon libre et volontaire. Au contraire, la charité publique n'est qu'une vaste tromperie socialiste. Ceux qui y contribuent sont forcés de le faire. Et ceux qui s'en attribuent le mérite, nos gouvernants, ne sont en réalité que des bandits de grand chemin et des hypocrites.
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Le Québec libre des |
Alexis
de Tocqueville
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