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Montréal, 31 mars 2001 / No 80 |
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par
Yvan Petitclerc
Avec la réforme scolaire désormais implantée au primaire, on a beaucoup fait état de ces fameuses |
Didactique
boxe
Il y a quelque temps, je mentionnais que le sport professionnel par exemple (à une époque ou l'on se penche sans cesse sur les moyens de rendre l'école plus attrayante aux garçons) pouvait constituer un excellent point de départ à la réflexion et à l'acquisition de connaissances historiques dans divers domaines (voir Le sport n'est par ailleurs qu'un exemple parmi d'autres. L'un des domaines par excellence pour favoriser le développement des compétences transversales est ainsi complètement dévalorisé dans les divers programmes d'études généraux aujourd'hui offerts. Ce domaine c'est évidemment l'histoire de l'art. Étudier l'histoire de l'art c'est en effet toucher à l'histoire générale, à la géographie, à l'histoire des religions, à l'architecture, au monde des affaires, sans compter la chimie des couleurs, l'étude des matériaux, l'histoire de la philanthropie ou encore l'histoire de la philosophie et du monde des idées. Partout les liens entre les divers domaines et les questions implicites y abondent. Dans mon cas, c'est en étudiant Clément Greenberg, Harold Rosenberg et Roy Lichenstein que j'ai commencé à m'intéresser à la question juive. C'est en étudiant Andy Warhol que les ramifications de la notion de célébrité me sont devenues intéressantes. C'est en découvrant Laurent de Medicis que je me suis intéressé aux Carnegie, Rockefeller et Bronfman. C'est l'histoire de l'art qui m'a mené à Camille Paglia ou Laurie Anderson. C'est en lisant sur la désormais célèbre exposition Au-delà des compétences transversales confondues encore trop souvent avec un jargon psycho-pop, le problème se trouve en fait dans la scandaleuse inculture et incapacité de bien des enseignants et enseignantes à développer la curiosité voire la passion chez la plupart de leurs étudiants. Mais ce qu'il y a de plus ironique c'est qu'en même temps que l'on s'attarde à diminuer l'importance des chiffres dans les bulletins scolaires, on succombe d'autant mieux à la Les chiffres ne disent pas toute la vérité, clame-t-on dans les hautes officines gouvernementales. Mais ne vous y trompez pas et soyez sûr qu'en ces mêmes lieux, on suit de près la courbe des diplômes de tous les niveaux pour savoir si nous avons 0.5, 1 ou 3% de plus ou de moins que l'Ontario, Boston ou Washington. Les chiffres ne disent pas tout, et les échecs peuvent être traumatisants affirme-t-on encore. Soit. Alors modifions les chiffres sur le taux de chômage. Question d'éviter les
Désormais on pourra ainsi annoncer que le taux de chômage est passé de pas mal à pas pire puis à vraiment pas pire. Mieux encore, le taux de suicides au Québec est passé en un an de vert papaye à vert sapin, le taux de criminalité de jaune melon à jaune banane et le taux de pauvreté connaissait quant à lui une chute spectaculaire passant de bleu poudre à bleu royal. D'un côté on affirme que les notes et les chiffres doivent être mis au rancart. De l'autre on procède à une autre réforme de l'éducation en insistant on ne peut plus fortement sur l'objectif d'un futur taux de diplomation d'au moins 85% au cégep. Bel exemple de pirouette linguistique et de double discours pour mieux masquer l'échec de la frange bureaucratique de notre merveilleux monde de l'éducation. Parlant de dérive sémantique. Ras le bol de ces notions de social-démocratie et de néolibéralisme utilisées comme incantations et anathèmes respectifs. La sociale-démocratie et le néolibéralisme doivent être débattus dans le cadre d'une comparaison visant les moyens d'en arriver à une plus grande richesse collective (création versus redistribution), et non pas comme des fins en soi. Aujourd'hui on pare systématiquement le défenseur de la social-démocratie de toutes les vertus et du It may be my libertarianism talking but surely the people who create the income should have the benefit of the doubt when it comes to disposition of their wealth. Government has become a fat lazy behmoth spawning parasitic bureaucraties resistant to reform. [...] We need a more radical reduction in taxation as well as a stripping down of governments agencies to essential social services. Funding is imperative for public education, public transportation, repair of roads and bridges and free medical clinics for the poor. But hundreds of millions of dollars are being wasted on projets (like P.C gender equity surveillance) and on unneccessary foreign-aid allotments that get diverted to middlemen and corrupt politicos overseas.S'il y a encore des gens qui pensent que la position libertarienne ne recoupe qu'un profil de gens, eh bien les voilà servis. Ces propos sont ceux de Camille Paglia. Est-il besoin de rappeler son profil? Ouvertement lesbienne défendant les garçons à l'école, pro-peine de mort, féministe contre l'establishment féministe traditionnel, défenseur de l'animateur radio conservateur Rush Limbaugh tout comme de la pornographie, athée déclarée s'insurgeant contre le Une bouffée d'air dans un désert de discours de confirmations, quoi.
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