Faux
espoirs
Récemment, le « Conseil des Relations Interculturelles
» s'est pointé le nez pour promouvoir sa «
Semaine d'actions contre le racisme » du 19 au
25 mars. Premièrement, qu'est-ce qu'un conseil de relations interculturelles?
Il décrit son rôle comme étant « de
conseiller le ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration
dans la planification, la coordination et la mise en oeuvre des politiques
gouvernementales relatives aux relations interculturelles et à l'intégration
des immigrés, notamment quant au rapprochement interculturel, l'ouverture
au pluralisme et à la solidarité entre les générations
».
Huh? Avez-vous bien compris? C'est un conseil qui donne des conseils pour
rapprocher tout le monde! Et si je ne veux pas être solidaire des
autre générations ou des autres cultures? Je ne dois pas
être normal. Il faut se rapprocher et avoir des bonnes «
relations interculturelles »!
L'erreur est évidente. Pour l'illustrer, un exemple: mon propriétaire
est une personne « noire ». Quand je lui parle
ou lui donne un chèque de loyer, est-ce que c'est une «
relations interculturelles »? Et si
je déménage, est-ce que c'est un signe d'intolérance
envers d'autres races? De prétendre que des individus peuvent être
réduits à des contenants pour leur culture ou race manifeste
une pensée raciste – des cultures n'ont pas de relations, seul des
individus peuvent avoir des relations. Que nous aimions ou pas un individu
n'a rien à voir directement avec sa culture.
Les slogans de la Semaine contre le racisme se basent sur des idées
aussi problématiques que la mission de ce Conseil. Prenez, par exemple,
« on ne vient pas au monde raciste – pourquoi le devient-on?
», le slogan principal de ladite semaine. Cette question,
à première vue, semble intéressante. La vision selon
laquelle le racisme est inculqué peut être tentante, car elle
permet au Conseil de justifier son existence. Elle nous donne espoir que
la solution au « problème » est simple
et repose seulement sur une meilleure éducation et sensibilisation.
Malheureusement, elle est aussi fausse.
Un
fait naturel
Nous sommes des animaux territoriaux et xénophobes par nature, comme
nos ancêtres dans l'arbre évolutionnaire. Il est dans l'avantage
d'animaux vivant en petits groupes de se protéger contre des éléments
étrangers, pour la même raison que Hamilton's Rule
(la loi de comportement « altruiste ») existe
dans le comportement animal. Les formes d'intolérance comme le racisme
et le nationalisme (québécois ou autre) sont une extension
logique de cet instinct. Ceci ne devrait pas être considéré
comme une insulte ou un désastre, mais un simple fait de la nature.
De la même façon, notre désir pour les biens matériels
et le désir de compétition, qui sont à la base de
l'économie, ne peuvent être magiquement éliminés
comme le proposent certains communistes. La compétition fait partie
de notre nature – autant contre les prédateurs que contre d'autres
êtres humains.
L'idée que le racisme, donc, doit être diagnostiqué
comme une « maladie idéologique »
dont nous pouvons être guéri d'un coup de baguette magique
est indéfendable. Le racisme n'est pas une « tare »
mais un fait naturel. Nous ne pouvons que l'accepter ou le refuser. Il
ne faut pas supposer que ceci fait du racisme une manière de penser
désirable. En fait, peu de gens diraient d'une façon objective
que le racisme ou le nationalisme, en général, sont des manières
de penser désirables. À juste titre, puisque la couleur de
la peau d'une personne, ou sa culture, ou son âge, ne donne aucune
indication sur les capacités ou opinions de cette personne, et ceci
pour la même raison qu'une relation entre deux personnes ne peut
être une relation « interculturelle ». Tenter
d'associer les attributs d'une personne à un groupe abstrait est
puérile, quel que soit le statut de la personne qui le fait.
L'autre thème principal de cette Semaine est celui d'une «
conférence internationale » (qui est dénotée
comme étant « le point fort »
de la semaine): « la ville, lieu d'inclusion et d'exclusion
». Le site où sont décrites les activités
de la semaine (non-standard et difficile à naviguer: au nom de la
diversité je suppose...) détaille comment nous
devons examiner les « modèles de réponse
» de chaque gouvernement municipal, et examiner comment le
racisme se présente dans divers « espaces »
d'une ville, comme les pratiques résidentielles, les services sociaux,
la police, le marché du travail, l'éducation. Le résumé
de la conférence indique clairement qu'il faut trouver «
comment agir » pour changer cette situation.
Je suppose que cela veut dire, « par quelles lois allons-nous
réglementer la pensée des gens? », bien
que le sens n'en soit pas si clair. Cela présuppose, bien sûr,
qu'il faille absolument faire quelque chose.
Le scandale du profilage ethnique aux États-Unis indique que certains
de ces problèmes sont certainement bien réels. Mais qu'en
est-il des villes en général? Sont-elles des «
lieux d'exclusion »? Ceci peut exprimer soit
une tautologie, soit une fausseté, dépendant du notre perspective.
Techniquement, n'importe quel endroit peut être un «
lieu d'exclusion », mais les villes ne sont pas
les coupables principaux de ce comportement, en général.
Les endroits isolés de la campagne semblent être beaucoup
plus propices au racisme, mais ceci est explicable par le manque de diversité
dans leur composition démographique, ou comme nos amis du Conseil
diraient, d'« interculturalisme ».
« Le racisme n'est pas une "tare" mais un fait naturel. Nous ne pouvons
que l'accepter ou le refuser. »
|
|
Les activités proposées sèment tout autant le doute
quant à leur utilité. Par exemple, la « nuit
d'action contre le racisme » consiste en des groupes
musicaux et des séances de « graffiti ».
Jazz, break-dancing, Hip-Hop sont de la partie. On a aussi, généreusement,
une « célébration inter-religieuse
» (où est passée la séparation de la
religion et de l'État? le chien doit l'avoir mangée). Tout
ceci au nom du combat contre le racisme! De plus, le « volet
d'éducation » inclut « des
ateliers de créations autour du phénomène Hip-Hop
».
Tout ceci semble être du prolealiment inoffensif, et je n'ai
rien contre le jazz ou le Hip-Hop – il n'y a rien de mauvais, je suppose,
à attirer l'attention de certains jeunes avec ces outils. Mais comment
cela aide-t-il le but avoué de ces activités, qui est de
combattre le racisme? Est-ce à dire que quelqu'un qui n'aime pas
le Hip-Hop, le jazz, ou les amalgames religieux, est intolérant?
Quel sorte de message exclusiviste et élitiste est-ce qu'on envoie
à nos jeunes? Je pourrais me plaindre que ma culture, ainsi que
celle de nombreuses personnes d'autres races que la mienne, n'est pas représentée
dans ces activités « antiracisme », mais
je suppose que l'élitisme du Conseil n'inclut pas ces personnes.
Antidiscrimination
proraciste
Quelle est la motivation de nos gouvernements pour se lancer dans de telles
entreprises, qui ne donnent aucun bienfait social ou économique
pour ses citoyens? Dans le cas du Conseil des relations Interculturelles,
la raison est simple: pour justifier son existence. Les motifs du gouvernement
pour conserver ces organismes sont moins clairs. Les motivations racistes
et uniculturelles du Parti québécois et des néo-gauchistes
en général se manifestent de plusieurs formes: dans le nationalisme,
la rectitude politique, les lois « antidiscrimination »,
la ségrégation des fumeurs et autres « indésirables
». Il semble qu'il s'agit de mesures populaires pour se donner
bonne figure.
En fait, la charte des droits et libertés québécoise
reconnaît le droit de propriété, mais interdit le droit
de discrimination des propriétaires d'un établissement commercial
ou tout autre « lieu public » par
plusieurs clauses, notamment l'obligation de permettre l'accès aux
services à tous, l'obligation de ne pas faire usage de discrimination
dans l'embauche et les syndicats, et autres. De plus, malgré cette
interdiction de la discrimination, le gouvernement du Québec maintient
des programmes de racisme sélectif dans ses politiques d'emploi,
et de même pour les entreprises faisant affaire avec lui!
La futilité des lois antidiscrimination réside dans le fait
qu'il est dans l'intérêt d'une entreprise d'engager les personnes
les plus adaptées à la situation particulière d'une
entreprise et d'un marché. De briser cet équilibre au nom
d'un pourcentage arbitraire d'emploi entraîne nécessairement
des baisses de productivité et de qualité, qui sont documentées.
Ceci n'est pas parce que certains groupes de personnes sont moins efficaces
que d'autres, mais simplement parce que le groupe de race, sexe ou culture
n'a rien à voir avec l'employabilité d'une personne.
Ceci ne signifie pas, évidemment, que la diversité corporative
est indésirable dans tous les cas, mais simplement que de l'imposer
déséquilibre le marché de l'emploi. Certaines entreprises
bénéficient de cette diversité. Par exemple, la Union
Bank of California rapporte que l'attraction de divers segments de la population
envers des gens qui les représentent a eu un impact significatif
sur les revenus de l'entreprise (Fortune Magazine, Juillet 1999).
Des analyses du Fortune 500 et du Standard and Poor's 500 révèlent
une possible corrélation entre l'emploi de femmes et de minorités
avec le revenu (Catalyst, The 1998 Catalyst Census of Women Board Directors
of the Fortune 500, et Federal Glass Ceiling Commission, Mars 1995).
Mais des employés ne possédant pas des connaissances suffisantes
pour un emploi ne donnent aucun bénéfice à la société,
qu'ils soient des hommes ou des femmes.
Un autre problème pratique de la lutte contre la discrimination
est que celle-ci n'est pas nécessairement une forme d'intolérance,
et peut se baser sur des faits pertinents. Par exemple, Domino's Pizza
a été accusé l'année dernière (dans
le District de Columbia) de faire de la discrimination parce que ses livreurs
refusaient de faire des livraisons dans des quartiers mal famés,
et que ceci était discriminatoire parce que plus de membres de minorités
habitaient dans cet endroit. Or, de travailler activement pour sa propre
sécurité ne peut être considéré comme
de la discrimination au sens négatif du terme!
La faculté de discrimination permet à toute personne de juger
de son meilleur intérêt dans les relations humaines, tant
économiques que sociales. Une partie de cet intérêt
résidera nécessairement dans l'adaptation aux besoins du
consommateur, mais pas aux dépens de tout le reste.
Le constat final sur ce sujet est que le rôle du gouvernement n'est
pas de dicter les politiques d'emploi d'une entreprise, ou même de
changer les idées généralement reçues, parce
qu'une telle activité ne protège personne, et ne peut se
faire que dans la force et l'arbitraire. Un gouvernement ne peut réglementer
la pensée humaine directement pour la simple raison que nous n'avons
pas présentement le technologie pour le faire, à part des
lobotomies. Les néo-gauchistes en sont donc réduits pour
l'instant à utiliser les taxes pour prendre le contrôle des
médias et des organismes ayant une influence idéologique.
Mais en bout de ligne, les solutions sérieuses à l'intolérance,
là où il y a problème réel, ne peuvent passer
que par la liberté et l'éducation, non par la force de loi
et l'élitisme.
|